Auteur/autrice : admin

VOYAGE D’ETUDE 2024 MAJORQUE-MINORQUE

Notre prochain voyage d’étude sera concentrĂ© sur les places fortes de Majorque et Minorque que nous n’avions pas pu visiter post-Covid. Du 13 au 18 octobreprochain, le programme portera sur

Dimanche 13 octobre, départ de Paris, visite de Palma et de remparts et monuments,

Lundi 14 octobre, Visite du fort San Carlos,de son musĂ©e militaire et du chĂąteau  de Belver

Mardi 15 Octobre, circuit sur les tours de surveillance et les batteries de cîte de l’ile de Majorque

Mercredi 16 Octobre, Minorque, Forteresse de la Mola et de sa batterie Vickers d 381m/m

Jeudi 17 octobre, Fort Marlborough, visite des tours Martelo, batteries de cĂŽte et ville de Ciudadella

Vendredi 18 octobre,  visite d’ouvrages fortifiĂ©s et de monuments dans  Mahon

Programme dĂ©taillĂ©, circulaire et fiche d’inscription sur le site :

Circulaire:  A.V. V.E.B. circulaire

Inscription: A.V. V.E.B. F.I. V2

Déroulé du voyage: VEB -déroulé du programme

D’ARRAS A SAINT LEGER VAUBAN

   

L’article 2 des statuts de l’Association nous fixe pour objectifs de “promouvoir toute action en faveur de l’Ɠuvre de Vauban, de ses prĂ©dĂ©cesseurs immĂ©diats et de ses successeurs jusqu’Ă  la fortification contemporaine, sous toutes ses formes, notamment (
) en crĂ©ant des liens entre les initiatives portant sur l’Ɠuvre de Vauban, de ses prĂ©dĂ©cesseurs et de ses successeurs”. 
 
Nous avions reçu en don de la famille Campinchi une superbe gravure du secours d’Arras que, faute de place, nous ne pouvions prĂ©senter. La nouvelle musĂ©ographie mise en Ɠuvre par le MusĂ©e Vauban Ă  Saint-LĂ©ger constitue une opportunitĂ© pour prĂ©senter cette Ɠuvre remarquable. Le 26 novembre, Ă  l’issue du Colloque sur les « Vaubans de l’Empereur » Ă  l’HĂŽtel National des Invalides, la gravure a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e aprĂšs restauration pour ĂȘtre confiĂ©e en dĂ©pĂŽt au MusĂ©e oĂč elle pourra ĂȘtre vue par le plus grand nombre. AccrochĂ©e au printemps prochain pour la rĂ©ouverture du musĂ©e, elle pourra ainsi ĂȘtre contemplĂ©e, les membres de l’Association ayant gratuitement accĂšs au musĂ©e sur prĂ©sentation de leur carte de membre validĂ©e pour l’annĂ©e en cours.

 

IL Y A 40 ANS ….. REPORTAGES

   

Du 25 au 27 novembre dernier, plusieurs manifestations en l’honneur des 40 ans de l’Associations se sont tenues Ă  l’HĂŽtel National des Invalides :

Le 25 novembre, hommage au MarĂ©chal Vauban devant son monument Chapelle Sainte ThĂ©rĂšse sous le DĂŽme des Invalides en prĂ©sence des autoritĂ©s militaire, d’une dĂ©lĂ©gation des IMI (avec le Drapeau de l’Ecole) et les descendants de Vauban, le 26 un colloque sur les « Vaubans de l’Empereur Â» a permis d’évoquer les grands ingĂ©nieurs successeurs de Vauban sous l’Empire qui sont intervenus en mĂ©tropole et dans les pays sous contrĂŽle de la France. Les grandes figures qu’étaient Montalembert, Marescot, Haxo, Chasseloup-Loubat, Simon Bernard, Guillaume Dufour furent ainsi Ă©voquĂ©es. Ce colloque, organisĂ© dans les Salons du Gouverneur Militaire de Paris, a rĂ©uni des intervenants et participants de France, Suisse, Pays Bas, Allemagne, Luxembourg, Pologne, Italie, Canada, 
 et le 27, Salle Turenne du MusĂ©e de l’ArmĂ©e, se tenait le premier salon du Livre sur les Fortifications et IngĂ©nieurs Militaires rĂ©unissant une quinzaine d’éditeurs et de nombreux auteurs.

25 novembre hommage Ă  Vauban:  2021.11-Hommage Ă  Vauban (1)

26 novembre le colloque:  2021.11-1-Colloque Les Vauban de l’Empire

 

IL Y A 40 ANS …..

   

A l’initiative de Michel Parent (†), Serge Antoine (†) et Alain Monferrand, avec Jean François Pernot, le 19 fĂ©vrier 1981 Ă©tait publiĂ© un avis officiel portant crĂ©ation de l’Association Vauban dont l’objet est « de promouvoir toute action en faveur de l’Ɠuvre de Vauban, sous toutes ses formes, notamment en contribuant Ă  sa meilleure connaissance, ; en veillant Ă  sa conservation et Ă  sa mise en valeur ; en favorisant son animation et, notamment en crĂ©ant des liens entre les initiatives portant sur telle ou telle Ɠuvre de Vauban et de ses successeur », le siĂšge social Ă©tant fixĂ© au MusĂ©e des Plans Reliefs Ă  l’HĂŽtel National des Invalides de Paris. 40 ans plus tard, notre Association poursuit ses objectifs initiaux avec l’organisation de manifestations, de congrĂšs annuels sur des sites fortifiĂ©s, des voyages d’étude en France et Ă  l’étranger Malte (1996, 2019), Belgique (1997), Suisse (1998, 2013), Finlande et Russie (2001), Pologne (2002, 2018), Italie (2003, 2010, 2014, 2021), Grande Bretagne (2004), Espagne (2005, 2009), Luxembourg, Allemagne (2006, 2012, 2017), Pays Bas (2008), SuĂšde (2015), Portugal (2016), publications d’actes de colloques et d’une revue interne, publications d’ouvrages et participation Ă  des films documentaires (cinĂ©ma et tĂ©lĂ©vision), publication d’une infolettre auprĂšs de ses membres et partenaires, audit et expertise auprĂšs de collectivitĂ©s et entreprises en charge de la gestion de patrimoine fortifiĂ©.

 

Un long chemin partagé :

Nous avons connu Ă©galement quelques moments forts : en 1983, colloque Vauban RĂ©formateur, en 1988, organisation de nos premiers congrĂšs sur les sites fortifiĂ©s (Colmars les Alpes), en 1989, crĂ©ation du «Prix de l’Association Vauban» rĂ©compensant des travaux de recherches sur le MarĂ©chal et ses successeurs ou des actions en faveur de la sauvegarde du patrimoine fortifiĂ©, en 1994, colloque en Sorbonne avec le CREPIF « fortifications et patrimoine militaire en Ile de France, mĂ©moire, obsolescence, conservation, rĂ©utilisation » en 1995, colloque pour le 100Ăšme anniversaire de SĂ©rĂ© de RiviĂšres, en 1996, organisation du premier de nos voyages d’études (Malte), en 2001, colloque Ă  Belfort sur François Nicolas Benoit Haxo, en 2005, lancementde de la candidature de sites Vauban avec le Maire de Besançon, Jean Pierre Fousseret pour une inscription Ă  la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO, en 2007, pour le tricentenaire de la mort du MarĂ©chal, publication des OisivetĂ©s du MarĂ©chal de Vauban avec l’organisation et la participation Ă  plus de 1000 manifestations dans une centaine de villes (expositions, confĂ©rences, colloques,
), lancement d’un timbre-poste et de monnaies de collection, 2008, inscription par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial de l’humanitĂ© de 12 sites majeurs de Vauban et mise en place du rĂ©seau de collectivitĂ©s chargĂ© de leur animation (RSMV), en 2011 colloque aux Invalides pour les 30 ans de l’Association et parrainage de la premiĂšre promotion des ingĂ©nieurs militaires d’infrastructure (IMI), successeurs des ingĂ©nieurs du gĂ©nie Ă  Angers (promotion Vauban), en 2017, publication des correspondances entre Vauban et le Roi et des Agendas du MarĂ©chal, lancement de la candidature de nouvelles villes Ă  l’inscription au patrimoine de l’UNESCO de l’Ɠuvre de Vauban (dont Breisach am Rhein), en 2018, lancement d’une Infolettre pour nos membres et partenaires et entrĂ©e sur le rĂ©seau social Whatsapp (migrĂ© sur Signal en 2020) pour les Ă©changes documentaires entre nos membres, en 2020, lancement de notre blog sur facebook.

Et des projets


Il faut rappeler liens originels particuliers entre l’Association et le musĂ©e des Plans-reliefs dont Michel Parent fut l’un des conservateurs qui rĂ©unit aux Invalides la remarquable collection, crĂ©Ă©e par Louis XIV et Louvois, des maquettes des ouvrages conçus par Vauban et ses successeurs et qui servirent Ă  mieux connaĂźtre les moyens de la dĂ©fense du territoire et Ă  en apprendre l’usage. Ces liens se concrĂ©tisent par une Ă©troite collaboration, l’organisation de visites confĂ©rence du musĂ©e sous l’égide de l’Association et par la promotion de cette extraordinaire collection unique au monde. Par ses centres d’intĂ©rĂȘt elle dĂ©veloppe des actions avec des Ă©changes et promotions en liaison avec des associations partenaires françaises et Ă©trangĂšres que vous pourrez retrouver sur notre site internet dans notre rubrique « contact, les associations partenaires ».

2021, Une annĂ©e Ă  fĂȘter :

AprĂšs avoir renouĂ© avec nos congrĂšs et voyages d’études « post-covid », nous vous proposons plusieurs activitĂ©s pour commĂ©morer ce 40Ăšme anniversaire :

  • 25 novembre Ă  12 heures sous le dĂŽme de l’Eglise des Invalides, chapelle Ste ThĂ©rĂšse, honneurs au marĂ©chal de Vauban avec la participation des autoritĂ©s militaires, d’une delegation de l’ENSIM d’Angers et de la famille de Vauban (report de la manifestation initialement prevue en mars 2021)
  • 26 novembre : Colloque , les vaubans de l’Empereur , 27 novembre salon du livre sur les fortifications et les ingĂ©nieurs militaires :    programme des Vauban de l’Empereur

40 years ago 40Ăšme ago –

RESOLUTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE L’ASSOCIATION VAUBAN PRISE LE 9 DECEMBRE 2020

L’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’association Vauban rĂ©unie ce jour  en session distancielle a pris la rĂ©solution suivante :                                                                                           

 

 

« L’association Vauban, qui Ɠuvre depuis bientĂŽt quarante ans pour la protection et la mise en valeur du patrimoine fortifiĂ© français est membre fondateur du RĂ©seau des Sites Majeurs de Vauban( RSMV). Elle  a conduit Ă  ce titre avec les maires des villes candidates durant prĂšs de 4 ans, la candidature de 14 sites majeurs de Vauban dont 12 ont Ă©tĂ© inscrits en 2008 par l’Unesco, Ă  la demande du gouvernement français, sur la liste du patrimoine mondial de l’humanitĂ©.

 

Elle a pris connaissance avec consternation, de la dĂ©cision de la ville de Lille de se retirer de la dĂ©marche de candidature Ă  l’inscription additionnelle sur cette liste, des villes françaises de Lille et Le Quesnoy et de la porte de la ville allemande de Breisach am Rhein.

 

Cette candidature rĂ©pondait Ă  une demande Ă©mise par l’Unesco elle-mĂȘme, lors de sa dĂ©cision d’inscription prise Ă  QuĂ©bec en juillet 2008. Le retrait de Lille, remet en cause le travail accompli depuis trois ans par le rĂ©seau. Il compromet les chances d’inscription des deux autres villes et surtout, en ĂŽtant de la liste le premier chef d’Ɠuvre de Vauban : la citadelle de Lille, la « reine de citadelles Â» il ampute gravement  cette liste prestigieuse, et lui fait perdre tout son sens.

 

L’association Vauban considĂšre que les raisons invoquĂ©es par la ville de Lille, pour retirer sa candidature au moment oĂč celle-ci allait ĂȘtre officiellement soumise au comitĂ© des Biens français de l’Unesco, ne sont pas fondĂ©es. La future « zone tampon Â» gĂ©nĂ©rĂ©e par l’inscription de la citadelle de Lille au patrimoine mondial, n’empĂȘche nullement la rĂ©alisation d’infrastructures de transport telles que tramway ou liaison fluviale comme en attestent maints exemples : Besançon, Bordeaux, Strasbourg
Quant aux constructions qui pourraient ĂȘtre Ă©difiĂ©es dans le pĂ©rimĂštre immĂ©diat de la citadelle, l’association Vauban rappelle que la citadelle de Lille est classĂ©e monument historique au titre de la loi de 1913 et que ce classement entraine un pĂ©rimĂštre de protection de ses abords, en distance et en co-visibilitĂ©. Le classement au patrimoine mondial de l’Unesco n’institue pas une servitude juridique supplĂ©mentaire. Il implique en revanche un engagement sur l’honneur et devant le monde entier, de respecter ce monument exceptionnel et son environnement.

 

Ce retrait de la ville de Lille suscite par suite les plus vives inquiĂ©tudes des membres de l’association Vauban car il laisse entendre de futures menaces sur l’intĂ©gritĂ© du site de la citadelle qui ne saurait ĂȘtre prĂ©servĂ©e sans son glacis. Cela rappelle Ă  ses membres de trĂšs mauvais souvenirs, quand la ville de Lille avait dĂ©cidĂ©  la construction d’un stade de 38 mĂštres de haut en lieu et place de l’ancien stade Grimonprez-Jooris qui aurait s’il s’était rĂ©alisĂ©, dĂ©figurĂ© dĂ©finitivement la citadelle.

 

Comme nous l’avions fait Ă  l’époque en apportant notre soutien aux associations locales de dĂ©fense de la citadelle de Lille, nous resterons vigilants sur l’intĂ©gritĂ© du site d’une des plus belles citadelles du monde et espĂ©rons que la ville reviendra sur sa dĂ©cision et saura faire en sorte que la « Reine des citadelles Â» reçoive enfin la reconnaissance planĂ©taire qu’elle mĂ©rite. Nous resterons pour ce faire aux cotĂ©s des Ă©lus du RSMV, nous associant Ă  leurs dĂ©cisions et aux procĂ©dures qu’ils dĂ©cideront de mettre en Ɠuvre. Â»

 

 

CONTACT PRESSE : presse@association-vauban.org

 

VOYAGE D’ÉTUDE 2021- ITALIE PIEMONT VAL D’AOSTE

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VOYAGE D’ETUDE ITALIE DU NORD, PIEMONT VAL D’AOSTE

le programme dĂ©finitif Ă©tait en cours de finalisation avec notre dĂ©lĂ©guĂ© italien, la Covid sĂ©vissant Ă©galement dans les rĂ©gions transalpines et la rĂ©glementation locale ne cessant d’Ă©voluer (comme chez nous) ne facilitant pas l’organisation.

Vous trouverez ci joint le programme dĂ©finitif (susceptible d’ajustements de derniĂšre minute) ainsi que la fiche d’inscription dĂ©finitive avec les derniĂšres Ă©valuations financiĂšres qui manquaient.

Votre attention est appelée sur les points suivants :

1 – l’Ă©chĂ©ance d’inscription a Ă©tĂ© reportĂ©e du 02 au 20 AoĂ»t prochain.

2 – la nĂ©cessitĂ© pour les participants d’ĂȘtre vaccinĂ©s contre la Covid [ou de satisfaire aux conditions d’accĂšs propres Ă  l’Italie en vigueur Ă  la date du voyage et de satisfaire aux conditions de retour sur le territoire national selon les rĂšgles qui seront applicables Ă  la date du retour et Ă  vos frais] et de disposer obligatoirement du passe sanitaire europĂ©en intitulĂ© « certificat Covid numĂ©rique UE  » soit sous forme de QR code sur votre tĂ©lĂ©phone mobile soit de disposer du formulaire papier. (nous recommandons, dans le cas du QR code sur mobile d’avoir Ă©galement Ă  disposition un formulaire papier, la prĂ©sentation des QR code pouvant ĂȘtre exigĂ©e lors de nos dĂ©placements en absence de connection possible). 

3 – Si vous vous ĂȘtes dĂ©jĂ  prĂ©-inscrits, le trĂ©sorier vous remercie de bien vouloir retourner Ă  nouveau le formulaire d’insfcription dĂ©finitif ci joint.

4 – Attention ! vous noterez que notre domiciliation bancaire a changĂ©e, notre Association ayant Ă©tĂ© confrontĂ©e (comme nombre d’associations) Ă  des difficultĂ©s relationnelles avec notre Ă©tablissement bancaire prĂ©cĂ©dent. 

Dans l’attente de vous retrouver en Italie, 

Bien cordialement,

Marc Gayda

secrétaire général de

l’association Vauban

VET – programme dĂ©fintif

VET. Fiche d’inscription V3 ComplĂšte

LES ALPES

LES ALPES

FORT L’ECLUSE (01) :

Positions stratĂ©giques de premier ordre, il fut l’enjeu de nombreux conflits militaires. En 1305, Jean Ier de ChĂąlon, seigneur d’Arlay, partisan du dauphin de Viennois, s’en empare de vive force ; puis il est pris et repris en 1311 et 1318. en 1325, Édouard de Savoie ne pouvant s’en rendre maĂźtre, aprĂšs neuf jours de siĂšge, l’achĂšte de la trahison du commandant de la place, qui sera pendu pour sa fĂ©lonie. Le chĂąteau devient savoyard et est Ă©rigĂ© en chef-lieu de chĂątellenie. De cette Ă©poque il subsiste notamment la tour semi-circulaire dite « Tour de CĂ©sar Â» du XIIIe siĂšcle et divers bĂątiments du XVe siĂšcle.Vers la fin du XVe siĂšcle, d’importants travaux de restauration et de consolidation sont entrepris. En 1536, les troupes bernoises s’en emparent et ne le restituent aux savoyards qu’en 1564 avec le traitĂ© de Lausanne. En 1589, l’armĂ©e des confĂ©dĂ©rĂ©s protestants de Berne l’attaque en vain, mais le force Ă  capituler, le 21 avril 1590. Le 1er mai suivant, AmĂ©dĂ©e de Savoie, frĂšre du duc Charles-Emmanuel, le reprend aux Bernois. En 1600, il ne peut rĂ©sister aux troupes du marĂ©chal de Biron, et le traitĂ© de Lyon de 1601 l’assure Ă  la France. Il va alors subir une complĂšte transformation et ne rien rester de l’ancien systĂšme de dĂ©fense. Si Vauban n’intervient pas directement sur le fort, les prĂ©occupations du moment quant Ă  l’influence considĂ©rable de l’artillerie dans les conflits conditionnent de nouveaux amĂ©nagements. En 1677, les fossĂ©s transversaux sont creusĂ©s et les murailles Ă  nouveau rehaussĂ©es. Entre 1690 et 1700, des embrasures d’artillerie sont ajoutĂ©s sans le mur d’enceinte et la porte de GenĂšve est surĂ©levĂ©e, couverte d’une tour casematĂ©e, les ingĂ©nieurs du Roi aux ordres de Vauban vont doter le site d’une enceinte et d’une tour ronde (1638), de fossĂ©s et d’un renforcement de la muraille (1677), d’embrasures d’artillerie, d’une casemate, d’une passerelle (1690-1700), d’une place d’arme, d’une plate-forme d’artillerie, d’une nouvelle enceinte. Il est encore modifiĂ© en 1720, sous Louis XV, par le directeur des fortifications Biancolelli avec la crĂ©ation d’une route passant Ă  l’intĂ©rieur du fort (1721-1723). Entre 1721 et 1723, Louis XV y fait construire une fausse braie pour inclure la route Lyon-GenĂšve dans l’enceinte du fort permettant de la couper en cas de guerre. DĂ©truit suite au siĂšge autrichien de 1815, le fort est finalement reconstruit Ă  partir de 1821. Trois bĂątiments principaux sont rĂ©alisĂ©s, voĂ»tĂ©s sur un ou plusieurs Ă©tages. AprĂšs la reconstruction complĂšte du fort, la nĂ©cessitĂ© de le protĂ©ger par le haut apparaĂźt. En 1834, aprĂšs de nombreux projets refusĂ©s, le gĂ©nĂ©ral Haxo accepte de construire un nouvel ouvrage de protection dĂ©nommĂ© le fort supĂ©rieur, dont les travaux s’achĂšvent en 1848. Le rattachement de la Savoie Ă  la France en 1860 et le percement d’un tunnel routier sous le fort font perdre tout intĂ©rĂȘt Ă  la place forte. Ce fort est reliĂ© Ă  celui d’en bas par une longue galerie souterraine, composĂ©e de 1165 ou 1188 degrĂ©s. Avec le rattachement de la Savoie Ă  la France en 1860, Fort l’Écluse perd tout intĂ©rĂȘt stratĂ©gique. Durant la Seconde Guerre mondiale le fort est occupĂ© par l’armĂ©e allemande, puis aprĂšs le conflit par l’armĂ©e française jusqu’Ă  sa dĂ©saffectation survenue en 1956. LaissĂ© Ă  l’abandon, le fort est victime d’actes de vandalisme, avant d’ĂȘtre mis en vente dans les annĂ©es 1970. Une association, l’Association pour la Protection et la Mise en Valeur du Fort l’Écluse, est crĂ©Ă©e en 1978 avec pour objectif de rĂ©aliser des chantiers de nettoyage, de petits travaux et des animations (son et lumiĂšre, spectacles,visites guidĂ©es, expositions artistiques, etc). En 1981, le syndicat intercommunal des dix-neuf communes du pays de Gex achĂšte le site pour 50 000 francs.

COLMARS LES ALPES  (04) :

.Les communautĂ©s obtiennent dĂšs 1385 le droit d’établir moulins et jardins sans autorisation et sans payer de cens, les pouvoirs de police du comte sont limitĂ©s, une partie des lods et trĂ©zains sont abolis, les habitants des trois communautĂ©s sont exemptĂ©s de droits de passage pour leurs troupeaux transhumants et les marchandises qu’ils transportent dans tout le comtĂ©. De plus, ils peuvent transporter du sel sans contrainte. Enfin, les habitants peuvent construire des maisons en s’appuyant sur les murailles, percer celles-ci pour y Ă©tablir des fenĂȘtres ou des portes, aucune garnison ne sera installĂ©e sans l’accord des habitants et cela se fera aux frais des comtes, les habitants ont le droit de construire des fossĂ©s d’irrigation qui traversent les chemins, et enfin Charles III renonce au droit de vendre la seigneurie sur les trois communautĂ©s. Dans le cas contraire, et si les communautĂ©s se dĂ©fendent, mĂȘme les « armes Ă  la main Â», aucune sanction ne sera prise contre elles et leurs habitants. En 1390, Raimond de Turenne incendie la ville, qui se consume entiĂšrement mais se relĂšvera En 1692, suite Ă  l’entrĂ©e du DuchĂ© de Savoie dans la Ligue d’Augsbourg, Louis XIV charge Vauban de revoir le systĂšme dĂ©fensif de la ville. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Celui-ci dĂ©lĂšgue sur place les ingĂ©nieurs Niquet et Richerand. Le premier restaure l’enceinte mĂ©diĂ©vale et lui ajoute cinq tours bastionnĂ©es renforçant l’importance commerciale de la CitĂ©. Richerand, de son cĂŽtĂ©, Ă©difie deux forts dĂ©tachĂ©s en amont et en aval de la ville le long du Verdon. Le fort du Calvaire au sud, actuel fort de France, est rĂ©alisĂ© en 1693 et le fort Saint-Martin, actuel fort de Savoie, en 1695. En 1700, Vauban se rend sur place et critique la construction des deux forts. Il Ă©labore de nouveaux plans pour la dĂ©fense de la ville qu’il n’aura pas le temps de mettre en Ɠuvre. En 1713, le traitĂ© d’Utrecht dĂ©place la frontiĂšre franco-savoyarde et relĂšgue Colmars en seconde ligne. À partir de la fin du XVIIIe siĂšcle, l’enceinte est progressivement abandonnĂ©e et investie par les habitants qui occupent les chemins de ronde et ouvrent des portes et des fenĂȘtres sur l’extĂ©rieur. Les derniĂšres garnisons quittent la ville entre 1920 et 1930. Les remparts urbains et les deux forts ont Ă©tĂ© conservĂ©s intacts et sont classĂ©s au titre des Monuments historiques depuis 1923.

DIGNE (04) :

La prĂ©sence de trois riviĂšres (la BlĂ©one, le Mardaric et les Eaux-Chaudes) en a fait un endroit idĂ©al pour l’implantation humaine. Avant la conquĂȘte romaine, elle est la capitale des Bodiontici (ou Brodiontii) dont le nom est retrouvĂ© sur le trophĂ©e des Alpes Ă  La Turbie. La ville devient ensuite une citĂ© romaine nommĂ©e Dinia au Ier siĂšcle, puis Digna en 780. En 1589, Ă  l’avĂšnement d’Henri IV, les ultra-catholiques de la Ligue catholique prennent le pouvoir dans la ville, jusqu’en 1591. Cette annĂ©e, la ville tombe devant les armĂ©es royales de LesdiguiĂšres. La cathĂ©drale, fortifiĂ©e par les dĂ©fenseurs, est attaquĂ©e : elle est bombardĂ©e avec des catapultes, puis prise d’assaut. C’est aussi pendant cette pĂ©riode que les habitants s’emparent du chĂąteau des Ă©vĂȘques, sur le Rochas, et le dĂ©truisent, pour Ă©viter qu’il ne tombe aux mains d’un parti ou de l’autre. Lors de sa visite dans les Alpes du Sud, en 1692, Vauban constate le dĂ©mantĂšlement total fait par les habitants aprĂšs la conquĂȘte du ChĂąteau et de la Ville par LesdiguiĂšres pour le Roi de France en 1591. Il imagine l’établissement de fortifications Ă  Digne pour constituer la seconde ligne du PrĂ© carrĂ© dans ce secteur mais ce projet restera sans suite. ImmĂ©diatement aprĂšs la LibĂ©ration, l’épuration commence. Le camp de prisonniers de guerre allemands compte jusqu’à 2 700 prisonniers. À partir du dĂ©but de l’annĂ©e 1945, de nouveaux convois de troupes passent par la ville en direction de la poche de rĂ©sistance allemande de l’Ubaye. En 1974, la commune voisine des Dourbes est rattachĂ©e Ă  Digne. La commune change de nom pour Digne-les-Bains en 1988.

SAINT VINCENT LES FORTS (04)  :

Sa situation sur un carrefour stratĂ©gique lui valut l’occupation piĂ©montaise en 1690, lors du siĂšge de Seyne. EnvoyĂ© en inspection dans les Alpes suite Ă  l’invasion savoyarde, Vauban propose, dans un rapport datĂ© du 25 dĂ©cembre 1692, de bĂątir une tour carrĂ©e Ă  mĂąchicoulis entourĂ©e d’une enceinte bastionnĂ©e de faible ampleur, dans un rapport datĂ© du jour de NoĂ«l 1692. Ce fort en forme de losange est percĂ© d’une entrĂ©e au centre de la courtine sud-est. La porte est entourĂ©e de deux demi-bastions. Le fort est conçu pour accueillir une garnison de 80 Ă  100 hommes. Il est Ă©quipĂ© d’une citerne d’eau de pluie, d’une boulangerie et d’une maison du commandant. Une seconde porte, Ă©quipĂ©e d’un hourd, perce le front nord. ChargĂ© d’appliquer les plans de Vauban, l’ingĂ©nieur Richerand, directeur des fortifications du DauphinĂ©, les modifie, notamment le tracĂ© de l’enceinte, afin qu’il s’adapte mieux au rocher. L’ouvrage est achevĂ© en 1693. Cependant, Richerand constate que la route de Lauzet Ă  Seyne-les-Alpes n’est pas visible du fort, en direction du col. Il dĂ©cide donc d’édifier une tour ronde Ă  galerie de bois de 300 mĂštres en avant du fort. Cet ouvrage, de trĂšs faible valeur militaire, sert surtout de poste de garde. Elle est achevĂ©e en 1696, en pleine guerre de la Ligue d’Augsbourg, alors que la Savoie reste menaçante. Richerand projette Ă©galement une enceinte pour le village.  En 1700, Vauban se rend sur place et dĂ©plore les modifications de Richerand. Il demande des corrections au niveau des escarpements et des embrasures et reprend le projet d’enceinte autour du village en dessinant un rempart Ă  tours bastionnĂ©es semi-circulaires, et prĂ©conise la construction de casernes. Vauban projette l’ajout d’une seconde tour de guet, plus grande et plus Ă©loignĂ©e. Faute d’argent, seules des corrections de dĂ©tails sont rĂ©alisĂ©es. La tour supplĂ©mentaire et l’enceinte ne seront jamais rĂ©alisĂ©es, d’autant plus que l’Ubaye devient française en 1713, rĂ©duisant l’intĂ©rĂȘt du fort de Saint-Vincent. Durant le XVIIIe siĂšcle, le fort est abandonnĂ©. Il retrouve une certaine utilitĂ© militaire pendant la RĂ©volution Française, ce qui justifie sa restauration sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). RestaurĂ© et lĂ©gĂšrement rĂ©amĂ©nagĂ© au cours du XIXe siĂšcle, le fort est finalement dĂ©classĂ© en 1880 et remplacĂ© par deux autres forts et une batterie, situĂ©s Ă  plus haute altitude. La tour a fait l’objet d’une restauration vers 2005-2010.

SEYNE LES ALPES (04) :

Seyne-les-Alpes reçoit ses premiĂšres fortifications vers 1220 sous les comtes de Provence qui bĂątissent une tour, sur l’arĂȘte rocheuse qui domine la ville, et une enceinte. Au cours de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688 -1697), l’ingĂ©nieur Niquet renforce cette premiĂšre enceinte entre 1690 et 1691 par des tours bastionnĂ©es. AprĂšs l’alerte plus sĂ©rieuse de 1692, c’est toute la frontiĂšre alpestre qui est rĂ©visĂ©e par Vauban. En tournĂ©e en dĂ©cembre 1692, il demande la construction d’une citadelle incluant la Grande Tour. . Au cours de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), l’ingĂ©nieur Niquet renforce cette premiĂšre enceinte entre 1690 et 1691 par des tours bastionnĂ©es. Vauban ne visite pas Seyne mais fournit un projet en dĂ©cembre 1692. Il prĂ©conise d’intĂ©grer la tour mĂ©diĂ©vale dans une citadelle, elle-mĂȘme reliĂ©e aux remparts de la ville et courant le long de l’arĂȘte rocheuse. L’ingĂ©nieur Niquet a en charge l’exĂ©cution de son projet. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. En 1700, Vauban visite Seyne et trouve la citadelle mal bĂątie car trop Ă©troite, mal flanquĂ©e, dĂ©pourvue de front bastionnĂ© vers l’extĂ©rieur, et construite sur un terrain schisteux et glissant. L’ingĂ©nieur, accompagnĂ© de Richerand, tente de corriger ces dĂ©fauts mais sans grand rĂ©sultat. Il hĂ©site entre remplacer les tours bastionnĂ©es par des bastions, ou les reconstruire pour augmenter leur efficacitĂ©. L’ensemble du chantier s’achĂšve en 1705. En 1722, la place est abandonnĂ©e, suite au traitĂ© d’Utrech de 1713 qui voit l’annexion de l’Ubaye. Durant l’étĂ© 1789, un sentiment de solidaritĂ© est nĂ© Ă  l’intĂ©rieur des communautĂ©s et entre communautĂ©s voisines, et les consuls dĂ©cident gĂ©nĂ©ralement de maintenir les gardes nationales sur pied. AussitĂŽt la peur retombĂ©e, les autoritĂ©s recommandent toutefois de dĂ©sarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriĂ©taires dans les gardes nationales. 

SISTERON (04) :

Rien ne reste du chĂątel, fait de tours et de palissades, du haut Moyen Âge. Le rempart supĂ©rieur, ou chemin de ronde, ponctuĂ© d’un puissant donjon remonte au XIIe siĂšcle. AprĂšs les destructions subies au cours de celles-ci, Jehan Erard, ingĂ©nieur militaire de Henri IV adapte, de 1590 Ă  1597, deux enceintes successives au nord, et trois au midi, en un Ă©tagement d’ouvrages bastionnĂ©s auquel venait se souder le rempart enserrant la ville depuis le XIVe siĂšcle. Au cours de ces travaux, Erard innove en imaginant un systĂšme de fortifications en « dents de scie Â» que devait, plus tard, reprendre et perfectionner Vauban (1633-1707). La face sud comporte quatre enceintes fermĂ©es de portes bien dĂ©fendues, pour certaines par des ponts-levis. Celle du nord, trois seulement trĂšs remaniĂ©es au XIXe siĂšcle. Ces ouvrages attribuĂ©s Ă  Jehan Erard sont plus sĂ»rement l’Ɠuvre d’un ingĂ©nieur venu d’Italie Jehan Sarrazin oĂč l’art de fortifier Ă©tait plus avancĂ© que de ce cĂŽtĂ© des Alpes. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux Un siĂšcle plus tard, en 1692, Vauban, aprĂšs l’invasion de la haute vallĂ©e de la Durance par le duc de Savoie Victor-AmĂ©dĂ©e II, conçoit pour Sisteron un vaste plan de dĂ©fenses intĂ©ressant la ville et la forteresse. À son arrivĂ©e, il dĂ©couvre une forteresse en Ă©lĂ©vation, entourĂ©e de cimes d’oĂč on peut la rĂ©duire Ă  merci. Il projette tout de suite une sĂ©rie d’ouvrages. Pour la forteresse elle-mĂȘme, il recommande de rĂ©hausser les courtines, de renforcer les portes d’accĂšs et ordonne la construction d’un magasin Ă  poudre Ă  l’abri des tirs plongeants. De l’ambitieux projet, seul le magasin Ă  poudre et le puits de cette derniĂšre seront rĂ©alisĂ©s. De 1842 Ă  1860, le comtĂ© de Nice et la Savoie n’Ă©tant pas encore en France, d’ultimes travaux furent entrepris pour adapter la citadelle aux nĂ©cessitĂ©s de l’Ă©poque et de la dĂ©fense des frontiĂšres. Les ingĂ©nieurs qui en furent chargĂ©s suivirent les recommandations faites deux siĂšcles plus tĂŽt par Vauban : on releva les courtines ; on ouvrit deux portes charretiĂšres dans la face sud. Au nord, la deuxiĂšme enceinte fut remaniĂ©e, une citerne fut amĂ©nagĂ©e, et enfin on creusa le formidable escalier souterrain reliant la citadelle Ă  la porte nord de la ville, elle aussi reconstruite.

TOURNOUX (CAMP RETRANCHE) (04) :

S’appuyant sur les places fortes construites par Vauban et sur les chemins amĂ©nagĂ©s durant les campagnes prĂ©cĂ©dentes, Il est probable qu’avec son ami Catinat qui vient de faire toute la campagne de 1691 Ă  1692 et connait bien les dĂ©bouchĂ©s du col de Larche, ils dĂ©cident d’établir un grand camp retranchĂ© sur le plateau de Tournoux dominant la route menant au du col de Vars, mais aussi au point de dĂ©part d’un chemin menant Ă  Embrun par le col du Parpaillon. Ce grand camp retranchĂ© de Tournoux fait l’objet de travaux d’amĂ©nagements et de mise en dĂ©fense conduits par l’IngĂ©nieur Richerand qui est en charge des places de Provence et mĂšnera Ă  partir de 1693, sur les instructions de Vauban, les travaux des places fortes de Colmars, Seyne et St Vincent. Il construira aussi quelques redoutes pour protĂ©ger l’accĂšs du camp retranchĂ© de Tournoux. Les redoutes de Saint-Paul, Larche et Gleizolles, sont autant de « vedettes » avancĂ©es du camp de Tournoux : elles retardent l’avancĂ©e des « ennemis du Roy » et permettent aux bataillons de Tournoux de se mettre en ordre de combat pour garantir le contrĂŽle de la vallĂ©e de l’Ubaye, alors terre savoyarde et enjeu majeur du contrĂŽle des Alpes. Celle qui subsiste, restaurĂ©e par la suite par Berwick puis en 1891 par le GĂ©nie est constituĂ©e d’une Tour bastionnĂ©e triangulaire accolĂ©e Ă  l’angle ouest d’une enceinte quadrangulaire ayant, Ă  l’angle est, une sorte de bastion faisant office de caponniĂšre. Le chemin vers le col du Parpaillon est Ă©galement tracĂ© Ă  cette Ă©poque. Le traitĂ© de Ryswick (1696) mettant fin Ă  la Guerre de la « ligue d’Augsbourg », restituera la vallĂ©e de Barcelonnette au duc de Savoie, les français quitteront la vallĂ©e et les travaux en resteront lĂ . Ce n’est qu’en 1709 durant la guerre de « Succession d’Espagne » que le MarĂ©chal de Berwick fera reprendre les travaux, la valeur stratĂ©gique de cette position n’ayant pas changĂ©.  Le camp est renforcĂ© par des redoutes construites entre 1693 et 96 et qui Ă©taient laissĂ©es Ă  l’abandon.  Reprenant les travaux de campagne effectuĂ© par Catinat une dizaine d’annĂ©e auparavant, Berwick fit remettre en Ă©tat trois redoutes dont une seule subsiste en bon Ă©tat mais dont on peut encore voire les structures de deux d’entre elles. Des retranchements de campagne en pierres sĂšches sont amĂ©nagĂ©s sur le plateau de Tournoux et les redoutes sont achevĂ©es. Il y en aura sept au total. Une fois amĂ©nagĂ©, ce camp devient plus d’un siĂšcle une base arriĂšre quasi permanente, dans lequel ne stationne jamais moins de 10 bataillons et parfois 16 soit environ 10 000 hommes. Aujourd’hui, il ne reste pas de tĂ©moignage visible du camp retranchĂ©. Par contre, il demeure une redoute de Berwick en bon Ă©tat et deux autres ruinĂ©es

BRIANCON (05) :

De 1343 Ă  la RĂ©volution, la rĂ©gion est en effet organisĂ©e en une fĂ©dĂ©ration de cinq Escartons, territoires disposant de prĂ©rogatives particuliĂšres (exemptions de redevances, libertĂ© de la personne et des biens, privilĂšges Ă©conomiques, libertĂ© de rĂ©union et Ă©lection de reprĂ©sentants), qui ont subsistĂ© au rattachement du DauphinĂ© de Viennois Ă  la France, le tout contre un don de 12 000 florins et une rente perpĂ©tuelle. La charte est encore conservĂ©e Ă  la mairie de Briançon Ă©crite sur un parchemin de 1,60 m par 50 cm. Les habitants de Briançon bĂ©nĂ©ficient du statut de franc-bourgeois : bien que non-nobles, ils sont libres de toutes les contraintes imposĂ©es aux serfs, et rendent un hommage au Dauphin quand celui-ci ou le gouverneur du DauphinĂ© l’exige. C’est ainsi que le four banal devient communal cette annĂ©e-lĂ .  Vers 1344-1345, le bourg de Briançon comporte un mur d’enceinte percĂ© de trois portes (porta Superior, porta Meana et porta Inferior) ; Ă  l’intĂ©rieur, se trouvent quatre quartiers et, entre autres Ă©lĂ©ments, la maison delphinale, le four, un beffroi d’alarme, la halle du marchĂ©, la maison des banquiers lombards et trois fontaines. Le grand BĂ©al, le canal qui coule au milieu de la Grand-rue, alimente les fontaines et sert Ă  la lutte contre les incendies, est construit en 1345. Briançon est rattachĂ©e au Royaume de France en 1349 avec le reste du DauphinĂ©, par le traitĂ© de Romans, passĂ© entre le dernier dauphin de Viennois, Humbert II, et le roi de France Philippe VI.  En 1370, l’enceinte de la ville, qui n’était formĂ©e que par les maisons particuliĂšres, est renforcĂ©e : on bouche les ouvertures des maisons qui se trouvent au rez-de-chaussĂ©e, on colmate les rues et les interstices entre les maisons, on creuse des douves, et des tours sont construites, adossĂ©es aux maisons. ProspĂšre, la ville forme une communautĂ© formalisĂ©e avec les hameaux alentour (rassemblĂ©s sous le terme de « tierce Â»), le 4 mars 1382. En 1624, un incendie survient en plein hiver, alors que l’eau du BĂ©al est gelĂ©e. Il dure cinq jours et dĂ©truit 80 % de la ville. À cette Ă©poque, et malgrĂ© les franchises accordĂ©es aux Escartons, la gabelle est instaurĂ©e depuis 1674. À cette Ă©poque, grĂące Ă  la politique de la ville qui finance deux maĂźtres d’école Ă  l’annĂ©e, plus de 85 % des hommes sont alphabĂ©tisĂ©s. Le 26 janvier 1692, un autre incendie est encore plus destructeur, Ă  cause des grands approvisionnements qui avaient Ă©tĂ© stockĂ©s en ville par l’armĂ©e : seuls quelques maisons, le couvent des cordeliers, le grenier Ă  sel et l’hĂŽtel du vibailli subsistĂšrent. Il faudra une dizaine de jours avant que quiconque puisse accĂ©der aux ruines.  En raison de sa situation proche de la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie, Briançon devient une ville militaire. En 1689-1690, durant le rĂšgne du roi Louis XIV, une nouvelle enceinte est construite par Hue de Langrune. Cette mĂȘme annĂ©e, le ralliement du duchĂ© de Savoie renforce la ligue d’Augsbourg. Durant l’Ă©tĂ© 1692, le duc Victor-AmĂ©dĂ©e II de Savoie dirige une campagne en DauphinĂ© mĂ©ridional, prouvant que les montagnes ne font pas barrage. AprĂšs avoir pris et pillĂ© Embrun (16 aoĂ»t), il ravage les environs, mais malade, il ne s’attaque pas Ă  Briançon. Vauban rĂ©dige un projet d’amĂ©liorations des fortifications la mĂȘme annĂ©e.  Vauban est Ă  nouveau en tournĂ©e en 1700 sur la frontiĂšre des Alpes pour amĂ©liorer les systĂšmes dĂ©fensifs, et, en collaboration avec les meilleurs ingĂ©nieurs militaires et les plus grands gĂ©nĂ©raux, il fait renforcer et amĂ©liorer les fortifications de la ville et enclenche la construction d’une ceinture de forts autour d’elle pour la dĂ©fendre, exploitant le relief des montagnes pour occuper les points-clefs permettant d’en surveiller les accĂšs. Il dote Ă©galement Briançon de casernes, apaisant ainsi les craintes de la population provoquĂ©es par les passages dĂ©vastateurs des gens d’armes. En 1713, le traitĂ© d’Utrecht rapproche la frontiĂšre au col du MontgenĂšvre, qui est de plus lourdement taxĂ© par le duc de Savoie. Le commerce est dĂ©tournĂ© durablement de la ville. La ville Ă©tant devenue une ville frontiĂšre, le marquis d’Asfeld construit une ceinture de forts de 1721 Ă  1734, reliĂ©s entre eux notamment par le pont d’Asfeld : fort des Trois TĂȘtes, fort du Randouillet, fort Dauphin, fort d’Anjou, redoute du Point du Jour et la communication Y. Pour des raisons Ă©conomiques, Briançon tenait Ă  son caractĂšre de ville de garnison qui s’affirme en 1890, lorsque le 159e rĂ©giment d’infanterie alpine y est envoyĂ©. Il devient alors le rĂ©giment de la ville. Un siĂšcle plus tard, en 1994, est crĂ©Ă© au sein du 159e RIA le Centre national d’aguerrissement en montagne. Celui-ci avait pour mission d’entraĂźner les formations d’infanterie françaises et Ă©trangĂšres dans un milieu naturel difficile, d’assurer l’instruction spĂ©cifique en montagne et le soutien des stages en altitude d’organismes de l’armĂ©e de terre ou interarmĂ©es. Le CNAM ferme dĂ©finitivement en 2009 Ă  la suite de la restructuration des armĂ©es de 2008. La ville devient station de ski en 1990.

EMBRUN (05) :

L’archevĂȘque-prince d’Embrun Ă©tait primitivement seul maĂźtre de la ville ; le comte de Provence en 1160, le Dauphin en 1210 et 1247, hĂ©ritiers du comtĂ© d’Embrun, lui imposĂšrent un condominium et opposĂšrent au beau donjon carrĂ© du prĂ©lat, la Tour Brune, un chĂąteau hors des murs, sur le roc, dont il ne reste que la base d’une tour du XIIIe siĂšcle, la construction des fortifications bastionnĂ©es ayant occasionnĂ© la destruction du reste. Au XVIIe siĂšcle, Embrun dispose ainsi d’une double enceinte qui est Ă©quipĂ©e de neuf bastions et d’une demi-lune. Cette enceinte ne suffit pas en 1692 Ă  repousser les attaques du duc Victor-AmĂ©dĂ©e de Savoie, pendant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg. AssiĂ©gĂ©e, Embrun est prise et sinistrĂ©e. L’annĂ©e suivante, Vauban la visite et rĂ©dige un mĂ©moire pour la dĂ©fense de la citĂ©. Ce mĂ©moire comporte un projet d’amĂ©lioration qui consiste principalement Ă  ajouter des tours semi-circulaires Ă  crĂ©neaux le long de l’enceinte. Ces tours, destinĂ©es Ă  l’artillerie, auraient atteint prĂšs de vingt mĂštres de hauteur totale. Un second projet plus important est rĂ©digĂ© la mĂȘme annĂ©e. Il devait remplacer le premier au cas oĂč Mont-Dauphin ne serait pas rĂ©alisĂ©e. Le premier projet n’a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© qu’en partie. Les difficultĂ©s financiĂšres de la fin du XVIIe siĂšcle ne permettaient pas de tout rĂ©aliser. En 1791, les ingĂ©nieurs de la RĂ©volution proposent un projet de lunette d’Arçon, restĂ© inappliquĂ©. Il ne subsiste que deux vestiges du passĂ© fortifiĂ© d’Embrun : une tour mĂ©diĂ©vale dite Tour brune et l’hĂŽtel des Gouverneurs, situĂ© rue de la LibertĂ©. Le reste des fortifications a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© Ă  partir de 1882 pour percer des boulevards urbains et construire une gare ferroviaire. Le plan relief de 1701 et restaurĂ© en 1783 et 1792, rĂ©alisĂ© au 1/600e, est aujourd’hui conservĂ© au musĂ©e des Invalides de Paris.

FORT QUEYRAS (05) :

Fort Queyras a Ă©tĂ© construit au moyen Ăąge (vraisemblablement aux 11iĂšme et 12iĂšme siĂšcles pour les versions primitives, sans qu’on le sache vraiment). La premiĂšre trace de son existence est trouvĂ©e dans les archives des enquĂȘtes delphinales de 1265, oĂč l’on parle d’un chĂąteau « castrum Quadracii » dont l’entretien est reparti entre les communautĂ©s du Queyras. Il est alors rattachĂ© Ă  la Province du DFORT QUEYRAS (05) : Fort Queyras a Ă©tĂ© construit au moyen Ăąge (vraisemblablement aux 11iĂšme et 12iĂšme siĂšcles pour les versions primitives, sans qu’on le sache vraiment). La premiĂšre trace de son existence est trouvĂ©e dans les archives des enquĂȘtes delphinales de 1265, oĂč l’on parle d’un chĂąteau « castrum Quadracii » dont l’entretien est reparti entre les communautĂ©s du Queyras. Il est alors rattachĂ© Ă  la Province du DauphinĂ©, sous l’ancien rĂ©gime : c’est ainsi un chateau delphinal (qui apparatient au dauphin du DauphinĂ© et donc au dauphin fils aĂźnĂ© du Roi de France), c’est une enceinte quadrangulaire situĂ©e au sommet de la butte de Chateau-Queyras. Au XVIe siĂšcle, le chĂąteau est la proie des guerres de religions. En 1685, la rĂ©vocation de l’Édit de Nantes, Ă  la suite de laquelle la « religion prĂ©tendument rĂ©formĂ©e » a Ă©tĂ© de fait interdite, a provoquĂ© de graves drames humains. Beaucoup de Queyrassins ont prĂ©fĂ©rĂ© abandonner leurs biens et se Ă©migrer plutĂŽt que d’abjurer. On peut estimer Ă  plus de trois cents le nombre de Queyrassins qui ont quittĂ© dĂ©finitivement la France. Comme la Savoie, alliĂ©e aux puissances du Saint-Empire romain germanique dans la Ligue d’Augsbourg, a dĂ©clarĂ© en 1689 la guerre Ă  la France, elle a constituĂ© parmi les vaudois, alliĂ©s des rĂ©formĂ©s, de la vallĂ©e du Pellice (de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, au-delĂ  d’AbriĂšs) des milices armĂ©es, qui ont fait des incursions meurtriĂšres, de 1689 Ă  1693, dans le Queyras, incendiant des maisons et mĂȘme des hameaux, dĂ©truisant des chapelles, pillant des fermes, volant du bĂ©tail, etc. À la suite de cette derniĂšre invasion, fortification par Vauban qui visite Fort Queyras en 1692. Cette mĂȘme annĂ©e assiĂ©gĂ© par les troupes du duc de Savoie, ChĂąteau-Queyras rĂ©siste. Vauban Ă©tablit un projet de fortifications pour en faire une vĂ©ritable place forte appliquant ainsi les meilleures dĂ©fenses au standard du maĂźtre des citadelles. Vauban fait une seconde visite en 1700. En 1700, la traverse, rĂ©alisĂ©e en 1692, est refaite car son tracĂ© n’était pas correct. Il inclus une large extension de l’enceinte sur le front ouest. La mĂȘme annĂ©e, il amĂ©liore la protection de la porte principale du fort en y construisant une demi-lune couverte par des demi-bastions. Des travaux successifs Ă  partir de 1693 et jusqu’en 1740 seront menĂ©s pour rĂ©aliser le projet Vauban et permettront d’y ajouter : la grande enceinte au nord-est avec escarpes et contre-escarpes, fossĂ©, bastions, courtines, et demi-lunes. L’enceinte originelle est par ces travaux doublĂ©e d’une grande enceinte, une nouvelle enceinte est construite sur la face Est, une petite enceinte sur le front ouest, finalement plus limitĂ©e et bien moins imposante le projet initial de Vauban. Fort Queyras devient ainsi un poste avancĂ© permettant d’observer les envahisseurs Ă©ventuels et permet Ă  Mont-Dauphin et Briançon de se prĂ©parer, pour verrouiller efficacement l’accĂšs Ă  la vallĂ©e de la Durance. Au XVIIIe siĂšcle, une boulangerie et une infirmerie sont construites sur le plateau ouest. À la mĂȘme Ă©poque, une conduite est percĂ©e pour alimenter la citerne en eau. Celle-ci Ă©tait alimentĂ©e depuis le XIVe siĂšcle par le ruissellement des toits, et, malgrĂ© des travaux d’agrandissement effectuĂ©s par Vauban, l’alimentation en eau du site problĂ©matique. Durant la RĂ©volution française, les gĂ©nĂ©raux Rostaing et Michaud d’Arçon agrandissent la demi-lune pour renforcer la dĂ©fense cĂŽtĂ© nord. Deux batteries casematĂ©es Ă  la Haxo sont construites : en 1841-1842 au nord, et entre 1843 et 1846 au sud. Un nouveau bĂątiment casematĂ© est rĂ©alisĂ© au XIXe siĂšcle sur le plateau ouest, capable d’abriter soixante hommes en temps de paix et quatre-vingt-dix en temps de guerre. Le site est modernisĂ© dans les annĂ©es 1930 et dĂ©militarisĂ© en 1967. Aujourd’hui acquis par des propriĂ©taires privĂ©s, le ChĂąteau Queyras a Ă©tĂ© intĂ©gralement conservĂ© et est ouvert Ă  la visite de mai Ă  septembre. Les remparts et l’extĂ©rieur des bĂątiments sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 29 novembre 1948. Le fort fut dĂ©sarmĂ© de 1940 Ă  1944, puis rendu Ă  la vie civile en 1967. Le ChĂąteau Queyras est l’un des rares exemples conservĂ©s d’ouvrage mĂ©diĂ©val adaptĂ© et remaniĂ© par Vauban et ses successeurs.des milices armĂ©es, qui ont fait des incursions meurtriĂšres, de 1689 Ă  1693, dans le Queyras, incendiant des maisons et mĂȘme des hameaux, dĂ©truisant des chapelles, pillant des fermes, volant du bĂ©tail, etc. À la suite de cette derniĂšre invasion, fortification par Vauban qui visite Fort Queyras en 1692. Cette mĂȘme annĂ©e  assiĂ©gĂ© par les troupes du duc de Savoie, ChĂąteau-Queyras rĂ©siste. Vauban Ă©tablit un projet de fortifications pour  en faire une vĂ©ritable place forte appliquant ainsi les meilleures dĂ©fenses au standard du maĂźtre des citadelles. Vauban fait une seconde visite en 1700. En 1700, la traverse, rĂ©alisĂ©e en 1692, est refaite car son tracĂ© n’était pas correct.  Il inclus une large extension de l’enceinte sur le front ouest. La mĂȘme annĂ©e, il amĂ©liore la protection de la porte principale du fort en y construisant une demi-lune couverte par des demi-bastions. Des travaux successifs Ă  partir de 1693 et jusqu’en 1740 seront menĂ©s pour rĂ©aliser le projet Vauban et permettront d’y ajouter : la grande enceinte au nord-est avec escarpes et contre-escarpes, fossĂ©, bastions, courtines, et demi-lunes. L’enceinte originelle est par ces travaux doublĂ©e d’une grande enceinte, une nouvelle enceinte est construite sur la face Est, une petite enceinte sur le front ouest, finalement plus limitĂ©e et bien moins imposante le projet initial de Vauban. Fort Queyras devient ainsi un poste avancĂ© permettant d’observer les envahisseurs Ă©ventuels et permet Ă  Mont-Dauphin et Briançon de se prĂ©parer, pour verrouiller efficacement l’accĂšs Ă  la vallĂ©e de la Durance. Au XVIIIe siĂšcle, une boulangerie et une infirmerie sont construites sur le plateau ouest. À la mĂȘme Ă©poque, une conduite est percĂ©e pour alimenter la citerne en eau. Celle-ci Ă©tait alimentĂ©e depuis le XIVe siĂšcle par le ruissellement des toits, et, malgrĂ© des travaux d’agrandissement effectuĂ©s par Vauban, l’alimentation en eau du site problĂ©matique. Durant la RĂ©volution française, les gĂ©nĂ©raux Rostaing et Michaud d’Arçon agrandissent la demi-lune pour renforcer la dĂ©fense cĂŽtĂ© nord. Deux batteries casematĂ©es Ă  la Haxo sont construites : en 1841-1842 au nord, et entre 1843 et 1846 au sud. Un nouveau bĂątiment casematĂ© est rĂ©alisĂ© au XIXe siĂšcle sur le plateau ouest, capable d’abriter soixante hommes en temps de paix et quatre-vingt-dix en temps de guerre. Le site est modernisĂ© dans les annĂ©es 1930 et dĂ©militarisĂ© en 1967. Aujourd’hui acquis par des propriĂ©taires privĂ©s, le ChĂąteau Queyras a Ă©tĂ© intĂ©gralement conservĂ© et est ouvert Ă  la visite de mai Ă  septembre. Les remparts et l’extĂ©rieur des bĂątiments sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 29 novembre 1948. Le fort fut dĂ©sarmĂ© de 1940 Ă  1944, puis rendu Ă  la vie civile en 1967. Le ChĂąteau Queyras est l’un des rares exemples conservĂ©s d’ouvrage mĂ©diĂ©val adaptĂ© et remaniĂ© par Vauban et ses successeurs.

GAP  (05) :

Au 1er siĂšcle, l’emplacement de la future ville se rĂ©sumait Ă  un camp romain. Ce camp Ă©tait protĂ©gĂ© par un mur terrassĂ© entourĂ© d’un fossĂ©. Il Ă©tait le plus important entre MontgenĂšvre et Sisteron. La garnison qui l’occupait pouvait ĂȘtre estimĂ©e Ă  360 hommes. Ceux-ci provenaient des peuplades alentour. Ils Ă©taient chargĂ©s de protĂ©ger les utilisateurs des voies romaines contre les pillards. Plus tard, un axe vers le Champsaur est crĂ©Ă©. Le site de Gap prend de l’importance en devenant un nƓud de communication. En 1692, les troupes du souverain piĂ©montais Victor-AmĂ©dĂ©e II, engagĂ© dans la Ligue d’Augsbourg contre la France de Louis XIV, prennent la ville, abandonnĂ©e par ses habitants, le 29 aoĂ»t. Gap est pillĂ©e et incendiĂ©e : sur les 953 maisons de la commune, 798 sont dĂ©truites. Vauban passe Ă  Gap en 1692. Il dĂ©couvre des fortifications alpines en bien plus mauvais Ă©tat qu’il ne s’y attendait. A Gap, « un manteau de gueux rapiĂ©cĂ© », il faut tout revoir. Vauban pense en faire ne seconde ligne comme pour les dĂ©fenses du PrĂ© CarrĂ© du Nord et de l’Est, mais avant tout il faut urgemment intervenir sur la premiĂšre ligne et notamment sur la frontiĂšre avec la Savoie. IL rĂ©dige un projet de fortification qui demeurera sans suite. De retour de l’Ăźle d’Elbe, NapolĂ©on s’arrĂȘte Ă  Gap le 5 mars 1815. Reconnaissant de l’accueil de la population de ces rĂ©gions, il laisse un message de remerciements aux habitants. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone libre. Mais aprĂšs novembre 1942 et l’Unternehmen Anton, elle est intĂ©grĂ©e Ă  la zone occupĂ©e. La ville se libĂšre seule en aout 1944. , prennent la ville, abandonnĂ©e par ses habitants, le 29 aoĂ»t. Gap est pillĂ©e et incendiĂ©e : sur les 953 maisons de la commune, 798 sont dĂ©truites. Vauban passe Ă  Gap en 1692. Il dĂ©couvre des fortifications alpines en bien plus mauvais Ă©tat qu’il ne s’y attendait. A Gap, « un manteau de gueux rapiĂ©cĂ© », il faut tout revoir. Vauban pense en faire ne seconde ligne comme pour les dĂ©fenses du PrĂ© CarrĂ© du Nord et de l’Est, mais avant tout il faut urgemment intervenir sur la premiĂšre ligne et notamment sur la frontiĂšre avec la Savoie. IL rĂ©dige un projet de fortification qui demeurera sans suite. De retour de l’Ăźle d’Elbe, NapolĂ©on s’arrĂȘte Ă  Gap le 5 mars 1815. Reconnaissant de l’accueil de la population de ces rĂ©gions, il laisse un message de remerciements aux habitants. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone libre. Mais aprĂšs novembre 1942 et l’Unternehmen Anton, elle est intĂ©grĂ©e Ă  la zone occupĂ©e. La ville se libĂšre seule en aout 1944.

MONT DAUPHIN (crĂ©ation) (05) :

MONT DAUPHIN (crĂ©ation) (05) : En 1692, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg et malgrĂ© une alliance matrimoniale avec la France, Victor-AmĂ©dĂ©e II, duc de Savoie, s’est joint aux AlliĂ©s (Angleterre, Autriche, Provinces-Unies) en juin 1690. De juillet Ă  septembre 1692, Ă  la tĂȘte d’une armĂ©e de quarante-cinq mille hommes, il envahit le Queyras et la vallĂ©e de la Durance, pour crĂ©er une diversion et diviser les forces françaises, dĂ©vastant tout sur son passage : ponts, villages, rĂ©coltes sur pied. Gap, Embrun, Guillestre sont prises et pillĂ©es. Seules l’arrivĂ©e de l’automne et la petite vĂ©role font faire demi-tour Ă  l’armĂ©e piĂ©montaise. Il est ainsi dĂ©montrĂ© que les montagnes des Alpes ne sont pas suffisantes pour arrĂȘter une armĂ©e. En septembre, sur ordre du roi, Vauban abandonne la rĂ©fection de la fortification de Namur dont il vient de s’emparer, pour inspecter la frontiĂšre des Alpes. AprĂšs avoir fait une reconnaissance, la « borne » qu’il choisit, en novembre 1692, est une position conseillĂ©e par Catinat, surplombant par des escarpements de 100 m de haut le confluent du Guil et de la Durance. L’ingĂ©nieur propose d’y construire une place forte nouvelle, destinĂ©e Ă  verrouiller la vallĂ©e du Guil, et accueillant une population civile. « Je ne sais point de poste en DauphinĂ©, explique-t-il, pas mesme en France, qui lui puisse ĂȘtre comparĂ© pour l’utilitĂ© [
]. C’est l’endroit de montagnes oĂč il y a le plus de soleil et de terre cultivĂ©e, il y a mĂȘme des vignes dans son territoire, des bois, de la pierre de taille, du tuf excellent pour les voĂ»tes, de la pierre ardoisine, de bon plĂątre, de fort bonne chaux et tout cela dans la distance d’une lieue et demie, pas plus [
]. Et quand Dieu l’aurait fait exprĂšs, il ne pouvait estre mieux ». Comme Ă  son habitude, Vauban a tout prĂ©vu, tout calculĂ© et, notamment, le coĂ»t de l’entreprise, dans un « AbrĂ©gĂ© estimatif de toute la dĂ©pense de Mont-Dauphin » : il Ă©value les travaux Ă  770 000 livres, une somme raisonnable dans une annĂ©e de crise car le royaume, entre 1692 et 1694, Ă©puisĂ© par les dĂ©penses de la guerre, doit aussi faire face Ă  la plus grave crise de subsistances du XVIIe siĂšcle. Le projet est approuvĂ© rapidement, le 4 mars 1693, notamment en raison de la qualitĂ© du roc de Mont-Dauphin, du poudingue, et de l’abondance du marbre rose Ă  Eygliers. La construction dĂ©bute immĂ©diatement et l’essentiel est rĂ©alisĂ© ou commencĂ© quand Vauban inspecte la place en 1700. Avec la signature du traitĂ© d’Utrecht et l’éloignement de la frontiĂšre, les seuls travaux concernent des amĂ©nagements de dĂ©tail et les adaptations indispensables aux Ă©volutions techniques, et ce jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Pour attirer la population, les terrains sont gratuits pour qui veut construire, et les habitants bĂ©nĂ©ficient de franchises d’impĂŽts. Pour favoriser le dĂ©veloppement de la ville, il est demandĂ© le transfert d’administrations de Guillestre, qui n’eut jamais lieu. Un marchĂ© et des foires sont instituĂ©s en 1765 ; mais les contraintes, rĂšglement sur les constructions, fermeture de la ville le soir, discipline militaire, une seule porte d’entrĂ©e, Ă  l’opposĂ© de la grande route, les inconvĂ©nients de la prĂ©sence de nombreux soldats cĂ©libataires, limitent la population civile Ă  un maximum de cinq cents habitants au XVIIIe siĂšcle. BĂ©nĂ©ficiant de franchises fiscales, la communautĂ© de Mont-Dauphin (rĂ©unie Ă  celle d’Eygliers en 1753, avec trois consuls dont le premier Ă©tait toujours de Mont-Dauphin), a toujours maintenu un instituteur, financĂ© grĂące au privilĂšge de non-taxe sur le bĂ©tail Ă  pied fourchu entrant dans la place, et proposĂ© une instruction gratuite. AprĂšs 1826, les Ă©coles de filles et de garçons sont sĂ©parĂ©es. Pour limiter la dĂ©pense en ravitaillement, et les dĂ©sertions causĂ©es par la situation difficile de la ville, la garnison qui compte deux bataillons au dĂ©but du siĂšcle (qui participent aux travaux), est rĂ©partie entre un bataillon logĂ© Ă  Embrun, et un autre bataillon dont une partie est casernĂ©e Ă  Gap et l’autre qui garde effectivement la place de Mont-Dauphin. En montagne et en l’absence de routes, le mulet, animal de bĂąt, a l’avantage sur les animaux de trait grĂące Ă  sa force, sa sobriĂ©tĂ© et Ă  sa grande capacitĂ© Ă  Ă©voluer en terrains accidentĂ©s. Au XVIIIe s, la place dĂ©pendait entiĂšrement des mulets pour son ravitaillement : ils furent ainsi entre 100 et 300 Ă  stationner Ă  Mont-Dauphin durant plus de deux cents ans. Vivres et munitions Ă©taient acheminĂ©es par de longues caravanes de mulets bĂątĂ©s. La prĂ©sence des sources d’eau chaude a gĂ©nĂ©rĂ© des projets de rĂ©utilisation, Ă©laborĂ©s dans les annĂ©es 1980, dans les bĂątiments du site fortifiĂ©. Mais ils ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s par la chaĂźne thermale du Soleil Ă  une pĂ©riode oĂč les services de la SĂ©curitĂ© sociale annonçaient dĂ©jĂ  des restrictions sur les remboursements des cures thermales. 

Le projet, Ă©tudiĂ© sous le contrĂŽle des services de l’État chargĂ©s du contrĂŽle des sites bĂ©nĂ©ficiant d’une protection au titre des monuments historiques et de la protection de la nature, prĂ©voyait un centre de thermalisme et un hĂŽtel de Luxe Ă  Mont-Dauphin. Ces Ă©tudes de faisabilitĂ© ont finalement Ă©tĂ© ressorties des cartons, mais cette fois pour la source minĂ©rale de Plan de Phazy, avec un projet de crĂ©ation de bains scandinaves.

ENTREVAUX (06) :

Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre Â»â€Š. Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. LaENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre » . Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. La citadelle, perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice Ă  Barcelonnette par Puget-ThĂ©niers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinĂ©raire traditionnel. Et la route impĂ©riale relie Entrevaux Ă  Nice en 1873, mettant fin Ă  des siĂšcles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) Ă©loigne la frontiĂšre. Cependant, la forteresse est utilisĂ©e jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la PremiĂšre Guerre mondiale. Le chemin de fer est inaugurĂ© en 1907 : Entrevaux est alors reliĂ© Ă  Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrĂȘt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice Ă  Digne est ensuite prolongĂ©e jusqu’à Annot en 1908 puis achevĂ©e et inaugurĂ©e du 5 au 7 aoĂ»t 1911 en prĂ©sence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics., perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un ENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre » . Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. La citadelle, perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice Ă  Barcelonnette par Puget-ThĂ©niers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinĂ©raire traditionnel. Et la route impĂ©riale relie Entrevaux Ă  Nice en 1873, mettant fin Ă  des siĂšcles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) Ă©loigne la frontiĂšre. Cependant, la forteresse est utilisĂ©e jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la PremiĂšre Guerre mondiale. Le chemin de fer est inaugurĂ© en 1907 : Entrevaux est alors reliĂ© Ă  Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrĂȘt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice Ă  Digne est ensuite prolongĂ©e jusqu’à Annot en 1908 puis achevĂ©e et inaugurĂ©e du 5 au 7 aoĂ»t 1911 en prĂ©sence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics.

GUILLAUMES (06) :

Le castrum de Guillelme est mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans un texte de la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. Il figure dans une liste des habitats relevant du comte de Provence, Ă©tablie par  de Provence, Ă©tablie par l’administration comtale entre 1232 et 1234. Le chĂąteau a Ă©tĂ© fondĂ© par le comte de Provence Raymond BĂ©ranger V durant la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, probablement entre 1233 et 1235. L’agglomĂ©ration a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  sa suite vers 1235-1240, en tant que ville neuve et Ă  son emplacement actuel. À la fin du XVe siĂšcle, le comte de Provence RenĂ© Ier d’Anjou, Roi de Naples, ajoute au chĂąteau le donjon circulaire, symbole de son pouvoir. En 1481, du fait du rattachement de la Provence Ă  la France, conformĂ©ment au testament de Charles du Maine, Guillaumes devient enclave française dans les États sardes et dĂšs lors son importance militaire ne fait que se confirmer au fil des siĂšcles. . La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. DĂšs 1700 jusqu’en 1706, Vauban a fait Ă©riger, autour du chĂąteau, remparts et murailles, le MarĂ©chal sĂ©journant par deux fois Ă  Guillaumes pour en Ă©tablir les plans et apporter des corrections aux ouvrages. Une deuxiĂšme forteresse, qui, soixante ans plus tard, sera dĂ©molie par les Français Ă  la suite du TraitĂ© de Turin. Modifiant le tracĂ© de la frontiĂšre, cet accord cĂ©dait Ă  la Maison de Savoie, la ville de Guillaumes et son chĂąteau dĂ©mantelĂ©. En 1734, des ingĂ©nieurs militaires visitent les fortifications du Sud-Est de la France et passent par Guillaumes. Ils jugent la place inattaquable. Ils la dĂ©crivent dans leur rapport : « Les casernes du chĂąteau peuvent contenir 400 soldats et leurs officiers. Tout le bas-Ă©tage est un souterrain voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des bombes. Â»  « Dans l’enceinte de la ville, il y a 75 maisons habitĂ©es par 360 personnes. On compte un curĂ© et deux vicaires, deux mĂ©decins et chirurgiens, trois marchands, cinq cabaretiers, un fournier boulanger, six maĂźtres-cordonniers et huit garçons, quinze tisserands, un charpentier, trois marĂ©chaux-ferrants forgerons 
 Le Magistrat est formĂ© de quatre consuls renouvelĂ©s tous les ans par les habitants. La justice est administrĂ©e par un juge royal et son lieutenant que la communautĂ© nomme tous les ans, un greffier et autres officiers subalternes. Il y a une corporation des Arts et MĂ©tiers, une chapelle ou confrĂ©rie des PĂ©nitents, un puits dans la ville et deux citernes au chĂąteau, un four dans la ville oĂč l’on peut cuire 1500 rations de pain en 24 heures, un moulin dans la ville et huit dans les environs. Â» Du 4 au 8 juillet 1744, les troupes franco-espagnoles qui doivent attaquer Entraunes et Saint-Martin-d’Entraunes stationnent dans la ville. En 1748, aprĂšs le traitĂ© d’Aix-la-Chapelle, Louis XV rĂ©duisit la garnison de Guillaumes Ă  deux compagnies d’invalides, puis Ă  une seule. Les invalides sont des soldats ayant Ă©tĂ© blessĂ©s, devenus moins valides, et affectĂ©s Ă  la dĂ©fense des places. En 1760, la place est dĂ©mantelĂ©e Ă  la suite du traitĂ© du 24 mars 1760 rectifiant les frontiĂšres entre les royaumes de de de Louis XV et de Charles-Emmanuel III, Guillaumes est cĂ©dĂ©e Ă  la maison de Savoie et le chĂąteau est dĂ©mantelĂ© malgrĂ© la rĂ©volte de ses habitants. Les troupes françaises quittĂšrent la ville le 10 octobre et le commissaire sarde prit possession de la ville le 20 octobre. La ligne de tramway est coupĂ©e par des Ă©boulements en octobre 1928. Elle entre alors en dĂ©clin. Le 16 mai 1929, devant les dĂ©penses importantes nĂ©cessaires pour le maintien de la ligne, son exploitation est arrĂȘtĂ©e, Ă  peine six ans aprĂšs son inauguration. La ligne de tramway est dĂ©classĂ©e et son matĂ©riel est utilisĂ© sur la ligne de la TinĂ©e le 2 avril 1932. En 1939, dans le cadre du secteur fortifiĂ© des Alpes-Maritimes (SFAM) de la « Ligne Maginot alpine », est achevĂ©e la construction de la casemate (blockhaus) situĂ©e Ă  deux kilomĂštres en aval du bourg Ă  l’entrĂ©e amont des gorges de Daluis. En juin 1940, les dĂ©fenseurs de cette casemate n’auront pas Ă  utiliser son armement (un canon antichar AC 25 et une mitrailleuse), les envahisseurs italiens n’ayant pas rĂ©ussi Ă  franchir la vallĂ©e de la TinĂ©e oĂč ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, notamment dans le secteur d’Isola. Guillaumes est la premiĂšre commune du dĂ©partement libĂ©rĂ©e par les F.F.I., le 14 juillet 1944.

SAINT PAUL DE VENCE (06) :

Ville d’origine mĂ©diĂ©vale, Saint-Paul-de-Vence reçoit ses premiĂšres fortifications au XIIe siĂšcle sous la forme d’un castrum lorsqu’elle devient une agglomĂ©ration fortifiĂ©e. En 1388, alors que le comtĂ© de Nice passe en territoire savoyard, elle obtient le statut de ville fortifiĂ©e. Redevenue française, la ville subit deux invasions savoyardes en 1524 et 1536 qui conduisent François Ier Ă  moderniser les fortifications. Ainsi, il disposera d’une place forte sur le Var, placĂ©e sur une hauteur et ayant vue sur le fleuve et la mer. Les premiĂšres annĂ©es du chantier se limitent Ă  la consolidation des murailles mĂ©diĂ©vales. Ce n’est qu’au milieu du XVIe siĂšcle que les premiers bastions apparaissent, dotĂ©s d’orillons droits avec des casemates Ă  ciel ouvert Ă  leurs bases, Ă©quipĂ©es d’une embrasure Ă  canon. SituĂ©s sur les flancs nord et sud, les plus exposĂ©s aux attaques, ils protĂšgent les deux portes de la ville et sont complĂ©tĂ©s par des courtines. Les travaux dĂ©butent en 1544. Entre 1590 et 1596, la place est occupĂ©e par les Savoyards qui soutiennent les ligueurs opposĂ©s Ă  Henri IV. Durant cette occupation, un parapet de briques est mis en place. Vauban visite le site en 1692. Il propose une restauration et des amĂ©liorations de l’enceinte, ainsi que la construction d’une seconde forteresse sur le site du village de Broc, situĂ© au nord de Saint-Paul-de-Vence. Au dĂ©but de 1701, Vauban remet Ă  Louis XIV et Ă  Michel LE PELETIER DE sOUZY son projet d’amĂ©lioration des fortifications de Saint-Paul dans lequel il critique l’enceinte de Saint-Paul, « bastie sur un trĂšs mauvais dessin, car il fallut pour l’exĂ©cuter abattre plus de la moitiĂ© des maisons de la ville, et avancer la place sous un commandement dont il faloit se reculer au lieu de s’en approcher… », et formule des rĂ©serves sur l’opportunitĂ© du projet. Antoine Niquet reprit le projet de Vauban et en fit un nouveau projet datĂ© du 11 janvier 1705. Il proposait des amĂ©liorations dans les terrassements internes. Certaines de ces propositions ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre aprĂšs 1706. Des rĂ©parations ont Ă©tĂ© faites aprĂšs le siĂšge des ImpĂ©riaux en juillet 1707. Des modifications ont Ă©tĂ© faites sur les flancs des deux demi-bastions du front sud et Antoine Niquet a ajoutĂ© des crĂ©neaux Ă  l’ancienne tour-porte mĂ©diĂ©vale du front nord. Paul-François de LauziĂšres d’Astier, directeur des fortifications, rĂ©dige deux avais, en avril et juin 1717 sur les rĂ©parations indispensables pour conserver Saint-Paul comme place de guerre. Depuis 1707, le maire Ă©tait aussi la charge de gouverneur de la place et il avait fait des rĂ©parations Ă©conomiques. Le directeur des fortifications s’enquiert en 1717 et 1724 de la stabilitĂ© des revĂȘtements de la courtine ouest. Les consuls de la ville s’en inquiĂšte Ă  nouveau en 1746. L’ingĂ©nieur du gĂ©nie, LĂ©gier du Plan, propose une rĂ©paration Ă©conomique qui a permis de retarder l’effondrement de la courtine ouest jusqu’en 1805. La place est considĂ©rĂ©e de peu d’intĂ©rĂȘt pour la dĂ©fense de la frontiĂšre en 1746. Elle n’est plus considĂ©rĂ©e que comme un refuge de la population environnante en cas de guerre. La place est officiellement dĂ©classĂ©e sous le Premier Empire. En 1829, des projets de rĂ©habilitations sont proposĂ©s pour la dĂ©fense de la frontiĂšre du Var. Le remontage de la brĂšche de la courtine ouest et la rĂ©paration de la courtine du front est, sont proposĂ©s en 1832. Ces travaux sont approuvĂ©s en novembre 1836 et rĂ©alisĂ©s en 1837. AprĂšs l’annexion du contĂ© de   Nice l en 1860, la place de Saint-Paul perd son intĂ©rĂȘt militaire. Elle est dĂ©classĂ©e officiellement en 1870/ PropriĂ©tĂ© de la ville depuis 1872, l’ensemble des fortifications a Ă©tĂ© conservĂ© intĂ©gralement jusqu’en 1910. Des rampes sont amĂ©nagĂ©es dans le bastion du Roi au nord-est pour amĂ©liorer l’accĂšs Ă  la ville. En 1985, une nouvelle percĂ©e a Ă©tĂ© effectuĂ©e dans le flanc du bastion sud-ouest avec le mĂȘme objectif. La porte de Vence est l’un des rares vestiges de l’enceinte mĂ©diĂ©vale. L’ensemble des fortifications a Ă©tĂ© classĂ© au titre des Monuments historiques en 1945.

 

FRONT DE MER : MÉDITERRANÉE

FRONT DE MER : MÉDITERRANÉE

ANTIBES (06)

ANTIBES ENCEINTE URBAINE

Vauban fait une premiĂšre visite Ă  Antibes date de 1682. Il vient inspecter les travaux de son ingĂ©nieur Niquet sur l’enceinte urbaine. Il s’agit de renforcer la premiĂšre place face Ă  la frontiĂšre du Var et Ă  Nice qui Ă  l’époque Ă©tait une place forte considĂ©rable sans cesse renforcĂ©e par le duc de Savoie ; Vauban a toujours considĂ©rĂ© que « la place de Nice et tout le comtĂ© de Nice sur lequel le Roi a des droits trĂšs bien Ă©tablis conviennent parfaitement Ă  la France par la raison que ce pays, dans toute son Ă©tendue partage les sommets des plus hautes Alpes avec le PiĂ©mont, qui sont les bornes naturelles de la France du cĂŽtĂ© de l’Italie, telles que Dieu les a crĂ©Ă©es et qu’elles devraient ĂȘtre Ă  notre Ă©gard. D’ailleurs cette place et le port de Villefranche conviennent Ă  notre frontiĂšre comme les doigts de la main, si bien que l’ennemi ne pourrait jamais rien entreprendre de considĂ©rable sur la Provence s’il n’est maitre de Nice et de Villefranche ». Il pressent qu’il faut doter cette place frontiĂšre d’un port, tout comme, Ă  l’autre bout de la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne en Roussillon, il contribuera Ă  crĂ©er Port-Vendre. Il dĂ©veloppera et renforcera cette enceinte urbaine en ajoutant trois demi-lunes et trois cavaliers de terre Ă  l’enceinte de quatre bastions des frĂšres de Bonnefond. Les travaux seront conduits par l’ingĂ©nieur Niquet. Le port est dĂ©sormais englobĂ© dans le systĂšme de dĂ©fense et sera creusĂ© Ă  partir de 1680. Vauban conçoit pour Antibes des projets encore plus importants prĂ©voyant de relier le Fort CarrĂ© Ă  la ville par une grande enceinte bastionnĂ©e qui ne sera pas rĂ©alisĂ©e faute de moyens financiers. Ce renforcement d’Antibes portera ses fruits puisque la ville assiĂ©gĂ©e Ă  deux reprises par terre et bombardĂ©e par mer en 1707 et en 1747 ne se rendra pas. La population demanda alors l’arasement des remparts, afin de ne pas bloquer le dĂ©veloppement de la ville trop Ă  l’étroit dans ses murs et qui entendait profiter de l’essor naissant du tourisme. Ceci sera fait entre 1895 et 1900.

ANTIBES (06)

ANTIBES FORT CARRE

Le fort est construit autour de la tour de St Laurent (1550-1553), d’un diamĂštre intĂ©rieur de 23 m et d’un diamĂštre extĂ©rieur de 32 m. Les murs en sont trĂšs Ă©pais (environ 4,5 m) et la hauteur totale de la tour est de 20 m, ce qui lui permet de voir loin et de surveiller la baie des Anges, l’embouchure du Var et les sorties de la ville et du chĂąteau de Nice. Les quatre bastions sont de forme trĂšs pointue (angle de 40 et 47°) pour offrir moins de prise Ă  l’artillerie des vaisseaux attaquant ou des batteries de terre d’un assaillant. La distance entre chaque bastion est de 70 mĂštres et l’épaisseur des murs de 2 mĂštres aux embrasures. La garnison en temps de paix est de 50 hommes et de 200 en temps de guerre soit deux compagnies de l’époque. Le rez-de-chaussĂ©e et le premier Ă©tage sont rĂ©servĂ©s au logement des troupes. De nombreux magasins servent aux approvisionnements. Une chapelle desservie par un aumĂŽnier existe dans le fort. Celui-ci est Ă©quipĂ© d’une citerne de 60 M3. La maison du Gouverneur est construite sur l’une des faces du bastion d’Antibes. La construction de ce « Fort CarrĂ© » reprĂ©sente une puissance formidable pour l’époque et constitue la rĂ©ponse du Royaume de France aux fortifications savoyardes contemporaines du Mont-Alban, de la citadelle de Villefranche et du chĂąteau de Nice. Sa conception est due aux ingĂ©nieurs Saint- RĂ©my puis de Bonnefonds ; Ces travaux seront repris dans la seconde moitiĂ© du XVIIĂšme siĂšcle par l’ingĂ©nieur Antoine Niquet sous la direction de Vauban qui vient Ă  Antibes pour la premiĂšre fois en 1682. Il y reviendra lors de ses deux grands voyages d’inspections dans les Alpes en 1693 et en 1700.  Vauban ajoutera Ă  ce fort, des dehors mais ne pourra pas rĂ©aliser toutes les amĂ©liorations prĂ©vues. Tel quel, l’ensemble formĂ© par le Fort CarrĂ© et l’enceinte urbaine d’Antibes fera preuve de son efficacitĂ© en rĂ©sistant en 1707 d’abord, puis durant 57 jours en 1747, aux assauts conjuguĂ©s des troupes austro-savoyardes et aux bombardements des flottes hollandaise et anglaises. Le rattachement du ComtĂ© de Nice Ă  la France en 1860 amena le dĂ©classement de la place.

ANTIBES BATTERIE DU GRAILLON

Ce lieu est stratĂ©gique car de ce promontoire, on peut interdire tout dĂ©barquement sur les plages de ce qui est aujourd’hui Juan les Pins, ce qui aurait permis Ă  une flotte ennemie de sĂ©journer dans la rade abritĂ©e du « Gourjean » et de mettre Ă  terre un corps de dĂ©barquement et de l’artillerie de siĂšge, pour investir ensuite la place d’Antibes situĂ©e Ă  moins d’une lieue. Son importance n’est pas moindre pour interdire l’entrĂ©e dans cette rade par la grande passe Est, Ă  condition de pouvoir croiser les feux avec la batterie situĂ©e devant l’ülot de la TradeliĂšre Ă  l’extrĂ©mitĂ© est de l’Ile Sainte Marguerite. Il semble qu’une tour Ă  canons ait Ă©tĂ© construite au Graillon sous Richelieu. A cette pĂ©riode, de Toulon Ă  Antibes, et aprĂšs la descente des flottes espagnoles aux Iles de LĂ©rins, on mettait en place des batteries cĂŽtiĂšres d’interdiction des rades les plus abritĂ©es contre le Mistral ou le Ponant qui on l’a vue pouvait en une journĂ©e compromettre les opĂ©rations de dĂ©barquement. Cette tour est dĂ©crite comme devant pouvoir loger 25 hommes et 6 piĂšces de canon. Vauban prescrit divers amĂ©nagements de la tour et des batteries du Graillon. Elle comporte une redoute, une batterie de 6 piĂšces de 36, un magasin Ă  poudre et un four Ă  rougir les boulets.  Les anglais la feront sauter pendant les opĂ©rations de siĂšge de la place d’Antibes, durant la guerre de Succession d’Autriche en 1747. En 1862 de la tour est restaurĂ©e avec un rĂ©duit de batterie directement transformĂ© en magasin ; le corps de garde ressemble Ă  un rĂ©duit de batterie 1846 avec toiture Ă  deux pentes. Ces fortifications seront dĂ©classĂ©es Ă , la fin du XIXĂš

CANNES (06)

CANNES FORT DE SAINTE MARGUERITE 

Appartenant aux Îles de LĂ©rins, face Ă  la ville de Cannes, l’üle Sainte-Marguerite est dotĂ©e d’une forte valeur stratĂ©gique depuis l’AntiquitĂ©. La premiĂšre fortification est remplacĂ©e par un chĂąteau mĂ©diĂ©val jusqu’au XVIe siĂšcle. En juillet 1524, les Espagnols dĂ©barquent une premiĂšre fois sur l’üle de Sainte-Marguerite pour bloquer le port de Cannes. Ils reviennent le 14 septembre 1535 et Ă©difient de nouvelles fortifications autour du chĂąteau primitif. En 1617, le duc de Guise charge Jean de Bellon de rĂ©aliser la construction d’un fort destinĂ© Ă  verrouiller l’accĂšs Ă  Cannes. ÉdifiĂ© de 1624 Ă  1627, sur l’emplacement des fortifications prĂ©cĂ©dentes, il ne s’agit alors que d’une modeste maison fortifiĂ©e. Ce petit ouvrage est agrandi et renforcĂ© par les Espagnols qui occupent l’üle des LĂ©rins Ă  partir de 1635. Ils y construisent deux bastions et les premiĂšres casernes. En 1637, les Français reprennent les Ăźles des LĂ©rins et donnent Ă  la Citadelle le nom de fort Royal. L’ouvrage est renforcĂ© : les fossĂ©s sont approfondis, les courtines surĂ©levĂ©es et deux demi-lunes sont reliĂ©es au fort par des passerelles surĂ©levĂ©es. En 1682, Vauban propose des modifications pour le fort qui seront appliquĂ©es par l’ingĂ©nieur Niquet, ingĂ©nieur gĂ©nĂ©ral des fortifications du DauphinĂ©, du Languedoc et de Provence. AprĂšs un 1er projet de 1682, non rĂ©alisĂ©, Vauban propose un ensemble d’amĂ©liorations en 1692, puis de nouveau en 1700. Certaines sont rĂ©alisĂ©es sous la direction de Niquet, entre 1693 et 1700 : Le chemin-couvert est refait, de mĂȘme que les demi-lunes et les contrescarpes, nouveau magasin Ă  poudre, achĂšvement de la partie supĂ©rieure de la porte Royale, avec Ă  l’étage un pavillon couvert d’un toit, servant de corps de garde. À l’issue de tous ces chantiers le fort Sainte-Marguerite prĂ©sente son aspect actuel : celui d’un pentagone bastionnĂ© irrĂ©gulier dotĂ© de trois fronts cĂŽtĂ© terre. Ceux-ci comportent trois bastions et un demi-bastion, deux demi-lunes, des fossĂ©s secs, des places d’armes rentrantes et une place d’armes sortante, une contrescarpe et un chemin couvert Ă  traverses, une citerne, un magasin Ă  poudre. . Deux portes permettent l’accĂšs : la porte Marine Ă  l’ouest protĂ©gĂ©e par un redan, et une porte dans le front sud-est : la porte Royale. Le front de mer est dĂ©fendu par une muraille. À l’intĂ©rieur, quatre casernes (Saint-Hilaire, Saint-Honorat, Saint-Macaire et Saint-Urbain) ont Ă©tĂ© construites d’aprĂšs le plan-type imaginĂ© par Vauban. On y trouve aussi un puits, une maison du gouverneur, des logements pour les ingĂ©nieurs, le curĂ© et le major, des magasins d’artillerie, une chapelle et une boulangerie. Le magasin Ă  poudre principal se trouve dans le bastion sud, dit bastion Royal. Les nouvelles prisons construites aprĂšs 1692. Le fort actuel de forme pentagonale est dans l’état prescrit par Vauban. On y entre par la porte Marine, on passe entre les casernements pour la troupe et les officiers, on longe la terrasse ponctuĂ©e de guĂ©rites offrant une vue magnifique sur la rade de Cannes et sur celle de Golfe Juan. En 1693, Vauban prĂ©conise des travaux complĂ©mentaires sur la place. A l’à-pic sur la mer, les prisons ont Ă©tĂ© construites aprĂšs la visite de Vauban en 1693. Le 5 novembre 1703, Antoine Niquet Ă©crit dans une lettre «  il y a bien d’autre chose Ă  faire Ă  cette place pour la mettre en Ă©tat de deffence mais Ă  quoy bon ?
 elle ne garde ni port ni rade
 elle n’est par consĂ©quent bonne Ă  rien, son entretien, sa garnison sont Ă  charge de l’État». Ces prisons ont eu Ă  travers les siĂšcles comme prisonniers, des pasteurs protestants, l’homme au « masque de fer », Jouffroy d’Abbans inventeur du premier bateau Ă  vapeur enfermĂ© lĂ  par sa famille sur lettre de cachet, la famille d’Abd el Kader et le marĂ©chal Bazaine qui s’évadera dans des conditions rocambolesques.  Cette vocation perdure jusqu’au XXĂš. Sous Louis Philippe et NapolĂ©on III, un rĂ©duit de batterie modĂšle 1846 fut construit Ă  la pointe de la TradeliĂšre, afin de protĂ©ger les batteries qui croisaient leurs tirs avec la batterie du Graillon au cap d’Antibes pour dĂ©fendre l’entrĂ©e Est de la rade de Golfe Juan. Celle-ci Ă©tait en outre dĂ©fendue par le fort de la Croix, Ă©levĂ© sous Louis XIII face au Fort Royal, pour en interdire l’entrĂ©e Ouest, le fond de la rade Ă©tant lui dĂ©fendu par les batteries de la pointe Fourcade et de la Gabelle.. Le fort et l’üle sont classĂ©s au titre des Monuments historiques. Le plan relief de l’üle et du fort rĂ©alisĂ© au 1/2200e (Ă©chelle du fort 1/1174e), construit en 1728 et restaurĂ© en 1816 et 1920, est exposĂ© au musĂ©e des Plans-Reliefs de Paris.

CANNES RISBAN DU GOURJEAN RADE DE CANNES (projet) :

Dans son rapport datĂ© du 9 mai 1682, adressĂ© Ă  Louvois, Vauban Ă©crit : « J’ai cru que vous ne trouveriez pas mauvais que je passasse en m’en revenant aux Iles Ste -Marguerite et St -Honorat afin de vous rendre compte de l’état de leurs fortifications. En passant j’ai traversĂ© la rade du « Gourjean » extrĂȘmement estimĂ©e de tous les gens de mer, aussi est-elle trĂšs belle, grande, spacieuse et abritĂ©e comme un port. Il parait un petit Ă©cueil dans le milieu qui en fait comme le centre oĂč je ne pus aller parce qu’il faisait trop de mer, mais j’ai chargĂ© Corneille d’en prendre le plan et de sonder l’alentour et de lever une carte de toute la rade bien au juste parce que, si on pouvait bĂątir une tour de 8 Ă  10 toises de diamĂštre sur cet Ă©cueil ,en rĂ©tablir deux ou trois qui furent autrefois dĂ©molies sur les petits corps avancĂ©s du rivage, l’effet de tous ces petits postes joins Ă  celui du Fort Ste Marguerite feraient un feu croisĂ© de canons sur toute la rade qui la rendrait assurĂ©e comme un port». Lors de son passage dix ans plus tard le 8 mars 1693, Vauban y revient : « J’ai traversĂ© le « Gourjean » dont j’ai visitĂ© le milieu et les environs ; je connais prĂ©sentement assez bien cette rade pour pouvoir ( quand il plaira au Roi) bĂątir un « Risban » dans le milieu et des tours et batteries Ă  deux ou trois endroits des environs moyennant quoi le mouillage en sera interdit Ă  tous les vaisseaux ennemis ». Plus tard il Ă©crira encore « la rade du « Gourjean » est une dĂ©pendance d’Antibes qui peut beaucoup contribuer Ă  la bontĂ© de cette place et Ă  la fermetĂ© de nos armĂ©es en nous en rendant bien les maitres comme je crois trĂšs possible de le faire, ainsi que vous le pourrez voir par son projet dans lequel sont marquĂ©s toutes les croisĂ©s du gros canon tirĂ© Ă  peine plus de demi-volĂ©e». « Ledit projet se compose de son mĂ©moire et de 8 feuilles de dessins dont la premiĂšre contient le plan de la rade. Le dossier comprend le plan de l’une des deux grandes batteries avec tous les Ă©tages de la tour, les profils de la batterie, de son fossĂ© du cĂŽtĂ© terre et des mesures chiffrĂ©es de toutes les mesures requises Ă  leur construction, les plans et profils de l’une des batteries de mer elle peut servir Ă  toutes les deux. L’ensemble, signĂ© de la main de Vauban, le projet de « risban », sorte de tour Ă  canon situĂ© au centre de la rade sur un rĂ©cif appelĂ© aujourd’hui « la Fourmigue » comme Vauban en a construit au mĂȘme moment Ă  St Malo (fort de la ConchĂ©e). Ce projet restera sans suite

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NICE (06) :

Ville d’origine antique, les premiĂšres fortifications connues datent du XIe siĂšcle. Au XIVĂš, l’enceinte et le chĂąteau atteignent leurs plus grandes extensions. Lorsque le comtĂ© de Nice est rattachĂ© au duchĂ© de Savoie en 1388, le mĂ©contentement de la France alimente un contentieux de frontiĂšre qui dure plusieurs siĂšcles et ne sera rĂ©solu qu’en 1860 lors de son annexion Ă  la France. Dans ce contexte, le gouverneur savoyard Nicod de Menthon remanie le chĂąteau en 1437. Mais ces travaux se montrent insuffisants face aux Ă©volutions de l’artillerie. Le duc Charles II de Savoie ordonne l’édification des premiĂšres fortifications modernes Ă  partir de 1517. L’architecte AndrĂ© Bergante de Vervua construit ainsi trois bastions, dits Saint-Charles, Saint-Victor et Saint-Paul, autour du chĂąteau qui devient une citadelle. Ces premiers ouvrages, semblables Ă  des tours, sont des Ă©difices de transition. Le systĂšme dĂ©fensif est perfectionnĂ© entre 1560 et 1580 par les ingĂ©nieurs Boiero, Paciotto et Vitelli, sur ordre d’Emmanuel-Philibert Ier de Savoie. Un ouvrage Ă  corne comportant deux bastions Ă  orillons est bĂąti devant les tours Saint-Victor et Saint-Paul et les courtines du chĂąteau sont abaissĂ©es. Premier siĂšge en 1543 de juin Ă  septembre, Les franco-turcs rĂ©ussirent Ă  prendre la ville mais ne purent venir Ă  bout de l’hĂ©roĂŻque rĂ©sistance du chĂąteau et doivent se retirer Ă  l’arrivĂ©e de l’armĂ©e de secours commandĂ©e par Charles II de Savoie pour le compter de Charles Quint. A la suite de cela, la ville est transformĂ©e Ă  partir de 1543. Le tracĂ© est rapprochĂ© de la mer au sud et remontĂ© vers le fleuve du Paillon au nord, englobant ainsi une superficie plus importante. En 1557, le fort du Mont-Alban est construit. Le XVIIe siĂšcle procĂšde Ă  quelques ajouts pour d’ultimes perfectionnements. La citadelle reçoit trois lunettes avancĂ©es : deux devant l’ouvrage Ă  corne, dites de Sainte-Croix et Saint-Jacques, une troisiĂšme dite de Saint-Jean qui protĂšge le chemin d’accĂšs et un chemin-couvert. L’enceinte urbaine est Ă©galement doter de deux bastions pour couvrir les portes PairoliĂšre et Marine. Ces travaux sont rĂ©alisĂ©s Ă  partir de 1677 Ă  la demande du cardinal Maurice de Savoie, gouverneur de la ville et du comtĂ© de Nice. Le deuxiĂšme siĂšge de 1691 eut lieu pendant la guerre dite de la ligue d’Augsbourg. Le duc de Savoie Victor AmĂ©dĂ©e II s’étant dĂ©clarĂ© pour l’Empereur d’Allemagne, Louis XIV chargeĂąt le MarĂ©chal de Catinat de conquĂ©rir le ComtĂ© de Nice. Il prit conseils auprĂšs de son ami Vauban pour arrĂȘter les plans de campagne. Son armĂ©e passa le Var le 12 mars 1691 et s’empara d’abord des forts de l’Hospice sur la presqu’üle de St Jean Cap Ferrat construit entre 1610 et 1615 qui participe de la dĂ©fense des approches orientales de Nice. La ville et la citadelle furent soumises Ă  un siĂšge en rĂšgle avec cĂŽtĂ© français 21 ingĂ©nieurs travaillant en trois brigades et Ă  un violent bombardement au cours duquel les bombes françaises mirent le feu aux magasins Ă  poudre faisant sauter une bonne partie du chĂąteau dont la garnison capitula le 5 avril 1691. L’ingĂ©nieur Antoine Niquet travailla durant 5 ans Ă  la rĂ©fection de la citadelle et Vauban inspecta les travaux en 1693. Il prĂ©conise de garder les fortifications niçoises et de les amĂ©liorer au lieu de les dĂ©truire. Ce travail ne servit qu’aux savoyards puisque le ComtĂ© et la place de Nice furent rendus au duc de Savoie par le traitĂ© de Ryswick en 1696. Le duc de Savoie fit poursuivre les travaux engagĂ©s par Vauban. Le troisiĂšme siĂšge a lieu en 1705. Comme en 1691, le Mont Alban, le St Hospice et la citadelle de Villefranche capitulĂšrent assez rapidement. Dans la soirĂ©e du 15 mars on ouvrit la tranchĂ©e devant la ville de Nice. La canonnade dura jusqu’au 10 avril, date Ă  laquelle les consuls de Nice offrirent la capitulation de la ville. La garnison se retira dans le chĂąteau. Le siĂšge repris en octobre 1705. Vauban dĂ©sormais MarĂ©chal de France prĂ©para un projet de siĂšge, marquant sur le plan l’emplacement des batteries, donna des instructions prĂ©cises pour obtenir des ricochets efficaces et toutes sortes d’autres instructions. Il Ă©crit : « je voudrais par une mĂ©thode nouvelle Ă  laquelle on ne s’attend point, attaquer le chĂąteau par le cotĂ© de la ville joignant le bord de la mer oĂč la place n’est revĂȘtue que d’une simple muraille, parce que l’on ne s’est pas mĂ©fiĂ© de ce cĂŽtĂ©-lĂ  et que l’on se croit Ă  l’abri par son escarpement. J’ai remarquĂ© que la pente n’en Ă©tait pas impraticable. Si l’on s’y prend de cette maniĂšre, l’on perdra peu de monde et l’on prendra en un mois le chĂąteau,  ». Le duc de Berwick qui s’illustrera dans les Alpes durant toute la pĂ©riode, fut chargĂ© de conduire le siĂšge. le 5 janvier le chĂąteau capitulait. Vauban, comme en 1691 recommande de remettre en Ă©tat la citadelle et les fortifications de la Ville. Mais Louis XIV l’entend autrement et envisage ni plus, ni moins, la destruction des fortifications de Nice. Une offre publique de promotion immobiliĂšre est immĂ©diatement rĂ©alisĂ©e pour poursuivre les chantiers de dĂ©molition qui s’achĂšvent vers 1715-1723.  Devant la menace qui militarise sa ligne de crĂȘte, la France saisit le danger et rĂ©plique en faisant construire entre 1880 et 1900, sous l’impulsion de SĂ©rĂ© de RiviĂšres, une multitude de forts, casemates et batteries le long des montagnes du Mercantour, depuis l’Authion jusqu’à la cĂŽte sur les hauteurs de Nice. Il ne subsiste plus d’élĂ©ment des fortifications de Nice. Des quartiers neufs, des boulevards et une gare ferroviaire ont rĂ©occupĂ©s leurs emplacements. Le rocher de la citadelle est transformĂ© en parc urbain.

NICE FORT DU MONT ALBAN (06) :

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Le siĂšge de Nice en 1543, occasionne de nombreuses destructions dans le systĂšme dĂ©fensif de la ville. Sur un projet de Gian Maria Olgiati, ingĂ©nieur gĂ©nĂ©ral militaire de Charles Quint, le duc de Savoie Emmanuel Philibert dĂ©cide de fortifier la frontiĂšre maritime des États de Savoie par la construction d’un nouveau fort, entre les forteresses de Villefranche (citadelle Saint-Elme) et de Nice (chĂąteau de Nice). Sa rĂ©alisation est confiĂ©e Ă  l’architecte-ingĂ©nieur Domenico Ponsello sous la direction du capitaine gĂ©nĂ©ral des galĂšres ducales AndrĂ© Provana de Leyni. La premiĂšre pierre est posĂ©e le 5 avril 1557. Ponsello Ă©difie un fort bastionnĂ© selon un tracĂ© dit en Ă©toile pour rĂ©pondre aux nouvelles techniques de l’artillerie en usage au XVIe siĂšcle. Il est construit sous la direction de Provana de Leyni (maĂźtre d’Ɠuvre). AndrĂ© Provana de Leyni le nomme « mont Alban » (sans doute en rĂ©fĂ©rence Ă  la couleur blanche de la roche calcaire du site). En 1557, le fort du Mont-Alban est projetĂ© pour contrĂŽler la hauteur dominant Nice et le col reliant cette derniĂšre Ă  Villefranche-sur-Mer. Il forme un carrĂ© de 40 m de cĂŽtĂ© Ă  quatre bastions d’angle. Les bastions sont dotĂ©s d’échauguettes et de casemates pour le logement des soldats. Pour y entrer, il faut franchir un escalier coudĂ© puis un pont levis percĂ© dans le front est. Sa garnison ne dĂ©passait pas 50 Ă  70 hommes. il couvre Ă  la fois le port de Nice, la rade et la citadelle de Villefranche sur Mer. Il constitue un obstacle important sur le chemin de Nice Ă  Vintimille. Lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg, le comtĂ© de Nice est le thĂ©Ăątre d’affrontements et le fort se rend sans combattre le 21 mars 1691 aux troupes du marĂ©chal de Catinat. Le fort du Mont-Alban, trop petit et dotĂ© d’une faible garnison, ne peut rĂ©sister. Une fois investi par l’ennemi, le « relais dĂ©fensif » se retourne contre le chaĂźnon principal du systĂšme, la citadelle. PlacĂ©e en contrebas, menacĂ©e par une canonnade terrible, elle est chaque fois obligĂ©e de se rendre. Seul un agrandissement des forts aurait pu en faire des places inexpugnables
 Mais la configuration du terrain et le coĂ»t empĂȘchent les adaptations nĂ©cessaires. Toutefois, Ă  l’instar de Vauban qui admire l’Ɠuvre gĂ©niale d’Olgiati, les troupes françaises respectent la fiĂšre et noble citadelle. La « formidable forteresse » devenue obsolĂšte est sauvĂ©e alors que la tour de La Turbie, le fort Saint-Hospice et le chĂąteau de Nice sont rasĂ©s en 1706! AprĂšs avoir Ă©tĂ© annexĂ© par la France en 1792, le ComtĂ© de Nice revient au roi de Sardaigne en 1814 avec la Ligurie ainsi le de littoral des États Sardes s’étend de Nice Ă  La Spezia. Il reste occupĂ© jusqu’en 1696.. 1715-1723. Durant cette pĂ©riode, le fort du Mont-Alban ne subit pas de modification Le traitĂ© d’Utrecht le rend Ă  la Savoie en 1715. Durant la guerre de la succession d’Autriche, il connaĂźt une nouvelle offensive menĂ©e par l’armĂ©e gallispane (franco-espagnole). Le fort est Ă©vacuĂ© le 21 avril 1744. AprĂšs plusieurs tentatives, il est rĂ©cupĂ©rĂ© par les PiĂ©montais en fĂ©vrier 1748. Dans l’offensive rĂ©volutionnaire de 1792, il est de nouveau occupĂ© par les Français. En 1800, lors de la deuxiĂšme campagne d’Italie, grĂące au tĂ©lĂ©graphe optique, la garnison rĂ©publicaine encerclĂ©e peut transmettre, depuis le fort, des messages Ă  son commandement situĂ© sur l’autre rive du Var. Le 28 mai 1800, il tire son dernier boulet. Le fort du Mont-Alban, conservĂ© intĂ©gralement, est cĂ©dĂ© Ă  la ville de Nice en 2007 par le MinistĂšre de la Culture. TĂ©moignage de la fortification bastionnĂ©e savoyarde, c’est l’un des rares forts du XVIe siĂšcle qui nous soit parvenu sans modification postĂ©rieure

MARSEILLE ENCEINTE URBAINE :

FondĂ©e par les Grecs au Ve siĂšcle avant notre Ăšre, Marseille possĂšde des fortifications urbaines depuis l’AntiquitĂ©, dont une porte monumentale Ă  bossage subsiste dans le jardin des Vestiges. La tour Maubert, Ă©difiĂ©e au XIIIe siĂšcle, est chargĂ©e de tendre une chaĂźne pour barrer la passe d’entrĂ©e du Vieux Port. Sa mission consiste Ă©galement Ă  contrĂŽler les points de pĂ©age portuaires. Cette tour est remplacĂ©e en 1447 par la tour du roi RenĂ©. En 1611, elle reçoit un poste de garde et se prĂ©sente sous une forme carrĂ©e Ă  mĂąchicoulis. En 1644, le dispositif est renforcĂ© par la tour du fanal, une tour de guet Ă  toit hĂ©misphĂ©rique et portant des feux, Ă  l’extrĂ©mitĂ© ouest du promontoire Saint-Jean. François Ier dĂ©cide construire un fort triangulaire sur la colline de la Garde. Le chantier ne commence qu’en 1545, c’est le premier chantier moderne Ă  Marseille. Le fort Notre-Dame-de-la-Garde est de plan triangulaire. Ses courtines mesurent 55, 75 et 85 mĂštres de long. La porte d’entrĂ©e est dans le plus petit front, protĂ©gĂ©e par un pont-levis et prĂ©cĂ©dĂ©e d’un escalier. Les fondations du fort seront plus tard intĂ©grĂ©s dans la construction de la Basilique. En 1660, Marseille est assiĂ©gĂ©e par l’armĂ©e royale aprĂšs sa rĂ©bellion contre Louis XIV. En fĂ©vrier de cette mĂȘme annĂ©e, le roi charge le chevalier de Clerville de construire deux forts Ă  l’entrĂ©e du port, pour le protĂ©ger mais surtout pour surveiller la ville frondeuse : le fort Saint-Jean et le fort Saint-Nicolas En 1679, puis en 1701, Vauban visite Marseille et se montre trĂšs critique envers les fortifications planifiĂ©es par Clerville. Il n’y apporte cependant aucune modification. Louis XIV n’a pas suivi les recommandations de Vauban qui souhaitait des dĂ©fenses importantes. En 1669, le port est rĂ©amĂ©nagĂ© pour recevoir l’arsenal des galĂšres par l‘intendant Nicolas Arnould et l’ingĂ©nieur Antoine Niquet sur ordre de Colbert. En 1672, les remparts prĂ©existants au siĂšge de 1660 sont rasĂ©s. Ils sont remplacĂ©s en 1694 par une nouvelle enceinte multipliant par trois la surface intra muros. Cette nouvelle enceinte n’a toutefois aucune valeur militaire, il s’agit davantage d’une clĂŽture fiscale. La nouvelle trame urbaine Ă©tablie sous la conduite d’Arnould est orthogonale, axĂ©e sur une avenue principale reliant les deux places neuves, prĂšs des portes d’Aix au nord et de Rome au sud. L’extension urbaine est prĂ©vue pour loger des bourgeois et les ouvriers habitants la vielle ville. L’architecte Pierre Puget rĂ©alise une place publique supplĂ©mentaire. Le chantier est entrepris en 1689 et s’achĂšve vers 1780. En 1790, les fronts urbains du fort Saint-Nicolas sont dĂ©molis par les RĂ©volutionnaires mais sont reconstruits par mesure de protection sous la Convention (1792-1795). Le fort Saint-Jean est isolĂ© de la ville par le creusement d’un nouveau bassin portuaire de la Joliette en 1844. Les trois forts sont rĂ©amĂ©nagĂ©s sommairement par les Allemands entre 1942 et 1944 qui y ajoutent de petits blockhaus. Le fort Saint-Jean est ouvert au public. L’ensemble fortifiĂ© du fort Saint-Nicolas a Ă©tĂ© coupĂ© en deux par le percement d’une route en 1862. Le bas fort relĂšve de la DĂ©fense et abrite un mess des officiers, des salles de rĂ©union et des appartements privĂ©s ; le haut fort a rĂ©cemment Ă©tĂ© aquis par la ville de Marseille. Le fort Notre-Dame-de-la-Garde, rĂ©duit Ă  un soubassement, sert de support Ă  une basilique depuis le Second Empire. Le plan-relief du fort Saint-Nicolas est exposĂ© au MusĂ©e des Plans-Reliefs de Paris.

MARSEILLE FORT SAINT NICOLAS

est construit en vis-Ă -vis du fort Saint-Jean ; le chantier commence dĂšs 1660, conduit par les ingĂ©nieurs Desjardins et de Chastillon, et se termine en 1664. Ce fort comprend deux ouvrages distincts : le Haut Fort dit d’Entrecasteaux et le Bas Fort dit Fort Ganteaume. Le Haut Fort est un losange Ă  quatre bastions d’angle : trois bastions sont Ă  flancs perpendiculaires aux courtines et le quatriĂšme est Ă  flancs ouverts. Le Bas Fort permet de relier le Haut Fort Ă  la mer. Le plan dĂ©fensif en Ă©toile, cher Ă  Vauban, en fait le plus remarquable ouvrage d’art militaire des Bouches-du-RhĂŽne. Les maçonneries de l’enceinte, de grand appareil, sont bĂąties en calcaire rose de La Couronne. Les angles sont chaĂźnĂ©s Ă  bossages, le mur d’enceinte est parcouru d’un cordon continu.. Tout comme le fort Saint-Jean, son rĂŽle est davantage de surveiller la ville que d’amĂ©liorer sa dĂ©fense. Tout le versant ouest de la colline Saint-Nicolas est ainsi occupĂ©. AprĂšs 1664, Vauban fait ajouter des batteries rasantes et une fausse-braie autour du Bas-Fort. En 1864, la crĂ©ation du boulevard de l’Empereur (actuel boulevard Charles Livon) isole les deux forts. Entre1859 et 1863, est construit en contrebas des remparts du fort d’Entrecasteaux la caserne militaire Saint Victor (actuelle caserne d’Aurelle. Un monument commĂ©moratif de la Seconde guerre est Ă©tabli dans l’ancien moulin en 1954 . Le fort Saint-Nicolas est classĂ© en totalitĂ© par un arrĂȘtĂ© du 14 janvier 1969.

MARSEILLE FORT SAINT JEAN

est bĂąti en absorbant la tour du roi RenĂ© et la tour du Fanal. Il se prĂ©sente sous la forme d’un front bastionnĂ© Ă  courtine et porte centrale entourĂ©e de deux demi-bastions, cĂŽtĂ© terre. CĂŽtĂ© mer, il Ă©pouse le rivage avec une poterne contre la tour du Roi RenĂ©. Les travaux commencent en 1668 sous la direction de Clerville. Vauban prend la succession en 1678 et faut creuser un large fossĂ© destinĂ© Ă  isoler le promontoire. En 1679, puis en 1701, Vauban visite Marseille et se montre trĂšs critique envers les fortifications planifiĂ©es par Clerville. Il n’y apporte cependant aucune modification. Louis XIV n’a pas suivi les recommandations de Vauban qui souhaitait des dĂ©fenses importantes. En 1669, le port est rĂ©amĂ©nagĂ© pour recevoir l’arsenal des galĂšres par l‘intendant Nicolas Arnould et l’ingĂ©nieur Antoine Niquet sur ordre de Colbert

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