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FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST du Pas de Calais au Territoire de Belfort

FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST du Pas de Calais au Territoire de Belfort

AIRE SUR LA LYS (62) :

AIRE SUR LA LYS (62) : La ville évoquée dès 847 se développe autour du castrum que Baudoin II, comte de Flandre, fait construire vers l’an 900 au confluent de la Lys et du Mardyck pour résister aux invasions normandes. Ce château, dont il ne reste rien, était situé à l’emplacement actuel des places des Béguines et de Saint-Pierre. L’agglomération se développe le long de la route d’Arras à Saint-Omer, qui fait un angle droit au lieu-dit « ad crucem Arie ». En 1059, alors qu’un nouveau château est construit, le comte de Flandre Baudoin V institue un chapitre de chanoines au sein du castrum et ordonne la construction d’une église consacrée à St Pierre. L’église est consacrée en 1166, après plus d’un siècle de travaux ; elle était située au même endroit que l’actuelle collégiale mais était plus petite. Aire devient donc à la fin du XIIe siècle un centre religieux important, avec pas moins de 37 chanoines. Vers l’an 1200, un nouveau château est construit par Baudouin IX. La ville est entourée d’une muraille en pierres blanches, dont le tracé ne changera pas jusqu’en 1893. En 1499, Aire est intégrée aux Pays-Bas bourguignons. Ces derniers font partie des nombreuses terres dont Charles Quint hérite et qui le placent à la tête du plus grand ensemble territorial d’Europe. La transition se fait sans difficulté : le gouvernement français n’a pas bonne presse à Aire et l’empereur confirme dès 1516 les privilèges de la ville. Il est ainsi reçu avec joie à Aire en 1540. La guerre — ininterrompue de 1521 à 1558 — nécessite de renforcer les défenses de la ville. Aire est en effet une pièce maîtresse du système défensif imaginé par l’empereur contre la France : de plus, Aire se trouve à quelques kilomètres seulement de la place forte française de Therouanne. Un système de bastions polygonaux est substitué au système ancien de fortifications. Les premières années du XVIIe siècle correspondent à une période de paix et de grands travaux. Un corps de garde est construit en 1600 grâce à la levée d’un impôt sur la bière et le vin ; l’hôtel de ville est reconstruit à partir de 1625. Le mur d’enceinte est entièrement reconstruit entre 1570 et 1620. En 1635, au cours de la guerre de Trente Ans, la France entre en guerre contre l’Espagne aux côtés des Provinces-Unies. 25 000 hommes commandés par le Maréchal de la Meilleraye assiègent Aire à partir du 19 mai 1641 ; si les pertes sont considérables du côté français, les 2 000 hommes de la garnison d’Aire doivent néanmoins se rendre le 26 juillet. La victoire n’est cependant que de courte durée : la population de la ville est farouchement hostile aux Français et le cardinal-Infant assiège bientôt la ville dont les murailles ont été détruites par l’armée française. Le colonel d’Aigueberre, qui a succédé à Meilleraye, capitule le 7 décembre. Après sept mois de combats, la ville est en ruines et a été désertée par ses habitants. Le fort Saint-François est construit en 1642 pour parer une intervention française. La guerre reprend en 1667. Le maréchal d’Humières, accompagné de 15 000 hommes, de Vauban et de Louvois, assiège Aire en juillet 1676. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, l’armée de Schomberg est placée de manière à barrer le passage au général espagnol Villahermosa. Louvois fait bombarder de nuit et cible les maisons bourgeoises : la ville ainsi terrorisée se rend le 31 juillet. Le 29 août 1676, le général François de Calvo est fait gouverneur de la ville et reste en place sa vie durant, jusqu’en 1690. Vauban entreprend ensuite de réorganiser la défense de la ville, en créant de nouvelles casernes et en renforçant les fortifications. En 1701, la guerre frappe à nouveau aux portes d’Aire. Les Hauts-Alliés assiègent la ville en septembre 1710 et celle-ci, défendue par le régiment de Bauffremont-dragons, est remise en novembre aux Hollandais. Elle reste hollandaise jusqu’au traité d’Utrecht le 14 avril 1713 : le 1er juin, à la même heure, la France rend Furnes et les Provinces-Unies Aire. La ville est désormais définitivement rattachée à la France. Les nombreux sièges qu’a connu Aire depuis un siècle ont laissé une ville en ruines : c’est maintenant l’heure de la reconstruction. En 1715, Louis XIV autorise la construction d’un nouvel hôtel de ville. Le bâtiment actuel est achevé en 1721 et le beffroi en 1724. Si des travaux sont menés pour remettre en état les fortifications, leur état reste déplorable et leurs limites inchangées étouffent la ville. À la fin du XVIIIe siècle, le château est en ruines faute d’entretien. Surtout, le pouvoir royal impose la construction d’un canal de jonction entre la Lys et l’Aa. Le port d’Aire, court-circuité par ce canal, est déserté dès l’ouverture de celui-ci en 1771. De plus, une route est ouverte entre Lillers et Saint-Venant, évitant elle aussi Aire. La situation économique à Aire à la fin du XVIIIe siècle est des plus moroses. La ville perd de son intérêt stratégique.

ARRAS  (62) :  

Au confluent des cours d’eau de la Scarpe et du Crinchon, Arras est fondée par les Romains sous le nom de Nemetacum. À la fin du IIIe siècle, pour mieux se défendre des raids germaniques, la ville se replie à l’intérieur d’un castrum rectangulaire. Cette première enceinte urbaine couvre une dizaine d’hectares. Au IXe siècle, les raids normands auxquels Charlemagne doit faire face placent la région en première ligne. La nouvelle agglomération d’Arras se dote de fortifications et devient siège du pouvoir laïc. En 1103 une muraille de pierre blanche y est édifiée par le comte Robert de Jérusalem, la coupant ainsi de l’ancienne cité romaine. Cette dernière, devenue cité épiscopale et berceau du pouvoir religieux, conserve ses murailles antiques. À partir de 1337 et le début de la guerre de Cent ans opposant les Anglo-Flamands à la France, les menaces qui pèsent sur l’Artois obligent à un renforcement des défenses des villes. Vers 1340, la cité épiscopale d’Arras est dotée d’une nouvelle enceinte percée de cinq portes, tandis que les fortifications de l’agglomération sont modernisées. La domination française prend fin en janvier 1493 à la signature du traité de Senlis. La ville est rendue à Maximilien d’Autriche, les enceintes de cette dernière et de la cité sont transformées. Au XVIe siècle, l’Artois et la Flandre sont rattachés aux Pays-Bas et cédés à Charles Quint. Les fortifications se modernisent progressivement. Entre 1505 et 1513, de grands boulevards sont construits devant les portes et de nouveaux flanquements apparaissent. À partir de 1540, les premiers bastions voient le jour. En 1639, les armées françaises pénètrent en Artois et prennent l’avantage. La ville devient une nouvelle place française. La poursuite des hostilités entre la France et l’Espagne nécessite le renforcement des fortifications d’Arras par trois ouvrages détachés dits de Guiche, du Marais et de la porte d’Amiens, ainsi que le retranchement avancé de Baudimont au nord de la cité. Prenant conscience de l’importance stratégique d’Arras, Louis XIV prend la décision d’y faire construire une citadelle. En 1668, Vauban dessine un projet de citadelle, dont le chantier est dirigé par le Vicomte d’Aspremont. Elle adopte la forme d’un pentagone à cinq bastions entourant des bâtiments organisés selon un plan encore radioconcentrique. La citadelle est entourée par des fossés aquatiques et des inondations défensives créées par le détournement du ruisseau du Crinchon. Elle sera raccordée aux fortifications de la ville par deux murs de communication remparés. En 1671, les chantiers de Lille et d’Ath terminés, Vauban reprend en main celui d’Arras et évince le vicomte d’Aspremont. Vauban remanie ses plans et propose la suppression de quelques contregardes et la diminution de certains fossés. De plus, il sélectionne les ouvrages les plus utiles à réaliser. L’ingénieur tire un trait sur l’organisation radioconcentrique initialement prévue et opte pour un plan orthogonal. Le plus gros du chantier est achevé en 1673. Cependant, les bâtiments sont encore en cours de construction et les casernes, les murs de communications avec l’enceinte urbaine, l’esplanade et les lunettes sont réalisées plus tard. L’entrée dans la citadelle s’effectue par la porte Royale, côté ville. Édifiée en 1682, elle présente une façade baroquisante surmontée d’un tympan, sculpté à la gloire du roi. Un second chemin couvert est créé en avant de la place. La citadelle achevée, Vauban rédige un état des fortifications de la ville. Jugées dans un bien mauvais état, il en transforme les dehors en les régularisant et dote le chemin couvert de traverses. Les derniers dehors, des contregardes et des lunettes, sont réalisés entre 1701 et 1711. Au cours du XVIIIème, la citadelle ne fait pas l’objet de grands investissements. Les guerres d’Empire terminées, les travaux de modernisation et de sécurisation de la citadelle sont lancés. Entre 1830 et 1850, les parements de l’enceinte sont restaurés et les profils des parapets modifiés. Le pont de la porte Royale et modernisé : un tablier en brique vient remplacer le pont-levis. Dans un souci d’économie, la fausse-braie est partiellement arasée et transformée en tenaille. Peu utilisée, la porte Dauphine, qui avait été complété par une poterne en 1776 est finalement bouchée. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les courtines de la citadelle sont abattues, les fossés sont comblés, les lunettes de terre sont rasées et la partie supérieure des bastions de la Reine et du Dauphin est arasée, créant ainsi un vaste espace plat. Le 27 mai 1889, le déclassement d’Arras comme place de guerre est officiellement décrété et, dès 1891, le démantèlement de l’enceinte urbaine est engagé et se poursuit pendant cinq ans. En mai 1940, l’armée allemande prend possession de la ville et les soldats sont logés à la citadelle. En 2009, le 601e régiment de Circulation Routière quitte la citadelle, marquant définitivement la fin de son occupation militaire. Propriété de la Communauté Urbaine d’Arras depuis juin 2010, elle fait l’objet d’un programme global de reconversion avec l’objectif d’en faire un nouveau quartier de la ville doté d’une mixité de fonctions. Le site accueille désormais des administrations publiques, une pépinière d’entreprises, un centre de données informatiques, une école de cuisine, des logements, un fromager-affineur et un pôle loisir où se développent des activités ludiques, culturelles et pédagogiques. 

BAPAUME (62) :

Pendant la période gauloise, la ville est située à environ 1 500 m à l’ouest, à proximité immédiate d’une source. Pendant le Haut Empire romain cette ville prospéra pendant près de trois siècles. Les invasions barbares de 255 à 280 environ détruisirent totalement ce premier Bapaume. Sous le Bas-Empire romain, la ville est reconstruite au même endroit par les colons bataves enrôlés en tant que soldats-paysans. Des buttes défensives sont construites tout autour dont une à l’emplacement de l’actuel Bapaume, la route reliant Arras à Saint-Quentin et à Péronne est déviée pour être implantée à proximité de la butte. Pendant les siècles suivants la ville fut dévastée à plusieurs reprises. Sur la butte romaine, les Francs construisirent un château. Le 28 avril 1180 le mariage de Philippe Auguste et de Isabelle de Hainaut fille de Baudoin V est célébré à Bapaume. Le mariage fut célébré par Roger de Rosoy évêque de Laon. En 1191 Bapaume est placé sous la coupe du roi de France. Bapaume passa sous la coupe du comte de Flandres en 1330. Celui-ci fit entreprendre des grands travaux et notamment une muraille d’enceinte et de grands fossés autour de la ville en 1335. Ces fortifications protégèrent les habitants de Bapaume à maintes reprises des affreuses déprédations auxquelles se livrèrent les Anglais dans cette guerre. En 1335, la ville par elle-même fut fortifiée à l’écart du château mais la ville fut prise à maintes reprises, Charles Quint ordonna en 1540 de construire une place fortifiée. Des remparts épais avec des bastions ceinturèrent la ville et le château comprenant. En juillet 1414 le roi de France fit le siège de Bapaume ; la garnison de Jean sans Peur se rendit et Charles VI alla faire le siège d’Arras par la suite. Un traité de paix fut signé le 30 août, Bapaume fut rendu à Jean sans Peur. A la suite du traité de Senlis du 13 mai 1493 conclu entre le roi de France et Maximilien d’Autriche que Bapaume va être sous la domination de la maison d’Autriche et administrée par les gouverneurs des Pays-Bas et des gouverneurs nommés par les rois d’Espagne jusqu’en 1641. La ville fut dévastée par les Français le 15 octobre 1521, rendue à Charles Quint au traité de Madrid, elle fut à nouveau incendiée en 1543 bien qu’entretemps l’empereur eut donné l’ordre de reconstruire le château et les fortifications. Après la destruction en 1521 de la ville de Bapaume et de son château, Charles Quint, sur l’insistance des échevins de la ville fit exécuter d’immenses travaux pour embastionner les tours de l’enceinte et abaisser les murailles suite aux progrès de l’artillerie. L’emplacement des anciennes tours fut transformé en «Cavaliers» pour recevoir de l’artillerie et des moulins à vent. Il semblerait que Charles Quint soit venu visiter les travaux le 25 novembre 1541 et le 14 août 1549. Par le traité de Madrid en janvier 1526, la Ville de Bapaume revient sous la domination espagnole. En 1578 le château et la ville furent réunis en un seul ensemble. Des systèmes défensifs élaborés tels que des rameaux de mines, des galeries de mine furent aménagés. Les habitants de Bapaume obtinrent que les fortifications du château de la ville soit réunies en 1578. La période troublée par des incursions des dévastations dura jusqu’en 1598, année où fut signé le traité de Vervins (le 2 mai). Une ère de paix et de prospérité suivit, malgré une épidémie de peste en 1626, qui se termina en mars 1635 quand Louis XIII déclara la guerre à Philippe IV d’Espagne. Le 18 septembre 1641, Bapaume capitula après le siège de l’armée française. Cette capitulation fut fortement fêtée à Paris car Bapaume était considérée comme une des premières places fortes de l’Artois et de la Flandre. Louis XIII confirma les pouvoirs de la ville en 1642. Il fit conforter les retranchements qui avaient souffert pendant le siège. En 1654 (prise d’Arras par Louis XIV qui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentant Louis XV sur un cheval. C’est la première statue du jeune monarque en France. Le 24 juillet 1744 le roi passa à Bapaume vivement acclamé par la population. Il traversa de nouveau la ville le 6 septembre 1745, le 2 mai et le 11 juin 1746, et le 25 septembre 1747. Au XIXe siècle, Bapaume ne fut plus considérée comme une ville fortifiée. En 1847 le démantèlement des fortifications fut donc entrepris. Il fut réalisé par l’Armée dans le cadre de manœuvres et d’expérimentations d’explosifs. Les murs et les bastions furent arasés, les fossés furent comblés. Seuls le donjon et une partie du bastion du Dauphin sont encore visibles.ui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentaBAPAUME (62) : Pendant la période gauloise, la ville est située à environ 1 500 m à l’ouest, à proximité immédiate d’une source. Pendant le Haut Empire romain cette ville prospéra pendant près de trois siècles. Les invasions barbares de 255 à 280 environ détruisirent totalement ce premier Bapaume. Sous le Bas-Empire romain, la ville est reconstruite au même endroit par les colons bataves enrôlés en tant que soldats-paysans. Des buttes défensives sont construites tout autour dont une à l’emplacement de l’actuel Bapaume, la route reliant Arras à Saint-Quentin et à Péronne est déviée pour être implantée à proximité de la butte. Pendant les siècles suivants la ville fut dévastée à plusieurs reprises. Sur la butte romaine, les Francs construisirent un château. Le 28 avril 1180 le mariage de Philippe Auguste et de Isabelle de Hainaut fille de Baudoin V est célébré à Bapaume. Le mariage fut célébré par Roger de Rosoy évêque de Laon. En 1191 Bapaume est placé sous la coupe du roi de France. Bapaume passa sous la coupe du comte de Flandres en 1330. Celui-ci fit entreprendre des grands travaux et notamment une muraille d’enceinte et de grands fossés autour de la ville en 1335. Ces fortifications protégèrent les habitants de Bapaume à maintes reprises des affreuses déprédations auxquelles se livrèrent les Anglais dans cette guerre. En 1335, la ville par elle-même fut fortifiée à l’écart du château mais la ville fut prise à maintes reprises, Charles Quint ordonna en 1540 de construire une place fortifiée. Des remparts épais avec des bastions ceinturèrent la ville et le château comprenant. En juillet 1414 le roi de France fit le siège de Bapaume ; la garnison de Jean sans Peur se rendit et Charles VI alla faire le siège d’Arras par la suite. Un traité de paix fut signé le 30 août, Bapaume fut rendu à Jean sans Peur. A la suite du traité de Senlis du 13 mai 1493 conclu entre le roi de France et Maximilien d’Autriche que Bapaume va être sous la domination de la maison d’Autriche et administrée par les gouverneurs des Pays-Bas et des gouverneurs nommés par les rois d’Espagne jusqu’en 1641. La ville fut dévastée par les Français le 15 octobre 1521, rendue à Charles Quint au traité de Madrid, elle fut à nouveau incendiée en 1543 bien qu’entretemps l’empereur eut donné l’ordre de reconstruire le château et les fortifications. Après la destruction en 1521 de la ville de Bapaume et de son château, Charles Quint, sur l’insistance des échevins de la ville fit exécuter d’immenses travaux pour embastionner les tours de l’enceinte et abaisser les murailles suite aux progrès de l’artillerie. L’emplacement des anciennes tours fut transformé en «Cavaliers» pour recevoir de l’artillerie et des moulins à vent. Il semblerait que Charles Quint soit venu visiter les travaux le 25 novembre 1541 et le 14 août 1549. Par le traité de Madrid en janvier 1526, la Ville de Bapaume revient sous la domination espagnole. En 1578 le château et la ville furent réunis en un seul ensemble. Des systèmes défensifs élaborés tels que des rameaux de mines, des galeries de mine furent aménagés. Les habitants de Bapaume obtinrent que les fortifications du château de la ville soit réunies en 1578. La période troublée par des incursions des dévastations dura jusqu’en 1598, année où fut signé le traité de Vervins (le 2 mai). Une ère de paix et de prospérité suivit, malgré une épidémie de peste en 1626, qui se termina en mars 1635 quand Louis XIII déclara la guerre à Philippe IV d’Espagne. Le 18 septembre 1641, Bapaume capitula après le siège de l’armée française. Cette capitulation fut fortement fêtée à Paris car Bapaume était considérée comme une des premières places fortes de l’Artois et de la Flandre. Louis XIII confirma les pouvoirs de la ville en 1642. Il fit conforter les retranchements qui avaient souffert pendant le siège. En 1654 (prise d’Arras par Louis XIV qui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentant Louis XV sur un cheval. C’est la première statue du jeune monarque en France. Le 24 juillet 1744 le roi passa à Bapaume vivement acclamé par la population. Il traversa de nouveau la ville le 6 septembre 1745, le 2 mai et le 11 juin 1746, et le 25 septembre 1747. Au XIXe siècle, Bapaume ne fut plus considérée comme une ville fortifiée. En 1847 le démantèlement des fortifications fut donc entrepris. Il fut réalisé par l’Armée dans le cadre de manœuvres et d’expérimentations d’explosifs. Les murs et les bastions furent arasés, les fossés furent comblés. Seuls le donjon et une partie du bastion du Dauphin sont encore visibles.n du Dauphin sont encore visibles.

BETHUNE (62) :

Les premières traces d’habitation remontent au VIe siècle-VIIe siècle. Vers 502, saint Vaast, évêque d’Arras et évangélisateur de l’Artois, fait construire l’église dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe et de la Blanche. La tour Saint-Ignace est une tour d’artillerie datant des XIVe siècle et XVe siècle. Elle faisait partie des fortifications qui protégeaient la ville. Ancien magasin à poudre, sa construction daterait de 1416. Des fortifications en partie détruites à la suite des invasions espagnoles et autrichiennes, il ne reste que cette tour et le bastion de Saint-Pry. Elle sera détruite au XVIe siècle par Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive : l’empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast au centre de Béthune, la bâtisse la plus caractéristique de la cité aujourd’hui avec le beffroi. En 970, on trouve la première mention du château. En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s’empare des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois de Béthune en profitent pour se révolter contre l’autorité du comte de Flandre et se soumettre au roi de France. En 1500, Béthune est sous la domination espagnole. À partir de l’accession de Charles Quint au trône d’Espagne (1515) Béthune se trouve sous domination des Habsbourg espagnols. À cette époque les autorités renforcent les fortifications de la ville. Le roi catholique ordonne aussi de déplacer l’église de Saint Vaast dans l’enceinte fortifiée et planifie le canal de la Lawe. Béthune connaît à l’époque une expansion importante et un développement de l’industrie textile et du commerce de grain. Dès le XVIème siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles.  En 1645, la ville est assiégée par les troupes françaises et doit capituler.BETHUNE (62) : Les premières traces d’habitation remontent au VIe siècle-VIIe siècle. Vers 502, saint Vaast, évêque d’Arras et évangélisateur de l’Artois, fait construire l’église dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe et de la Blanche. La tour Saint-Ignace est une tour d’artillerie datant des XIVe siècle et XVe siècle. Elle faisait partie des fortifications qui protégeaient la ville. Ancien magasin à poudre, sa construction daterait de 1416. Des fortifications en partie détruites à la suite des invasions espagnoles et autrichiennes, il ne reste que cette tour et le bastion de Saint-Pry. Elle sera détruite au XVIe siècle par Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive : l’empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast au centre de Béthune, la bâtisse la plus caractéristique de la cité aujourd’hui avec le beffroi. En 970, on trouve la première mention du château. En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s’empare des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois de Béthune en profitent pour se révolter contre l’autorité du comte de Flandre et se soumettre au roi de France. En 1500, Béthune est sous la domination espagnole. À partir de l’accession de Charles Quint au trône d’Espagne (1515) Béthune se trouve sous domination des Habsbourg espagnols. À cette époque les autorités renforcent les fortifications de la ville. Le roi catholique ordonne aussi de déplacer l’église de Saint Vaast dans l’enceinte fortifiée et planifie le canal de la Lawe. Béthune connaît à l’époque une expansion importante et un développement de l’industrie textile et du commerce de grain. Dès le XVIème siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles. En 1645, la ville est assiégée par les troupes françaises et doit capituler. Louis XIV met fin aux prétentions espagnoles par le traité des Pyrénées (1659) et les remparts de la ville sont renforcés sous la direction de Vauban avec la création de demi-lunes, de contre-gardes et de chemins couverts. Entre 1600 et 1776, des arrêts du conseil et des lettres patentes autorisent ainsi la levée d’un impôt à Béthune sur les fortes bières, pour l’entretien et l’ameublement des casernes. Cette imposition est rapidement élargie à d’autres boissons, mais également aux grains et au tabac. Les dépenses consistent en achats et entretien d’objets de literie, de bancs, de tables, du blanchissage des draps, de l’achat de pelles… et des réparations diverses : pavage de la nouvelle écurie de la caserne Saint-Vaast en 1694-1695, travaux de maçonneries aux cheminées et réparations aux couvertures des casernes en 1706-1707, puis en 1738-1739, entretien des charpentes (1743-1744)… Les dépenses varient en moyenne de 8 000 à 9 000 livres et représentent généralement 90 à 95% des sommes engagées par rapport aux recettes. Certaines années, les recettes ne suffisent plus à couvrir les dépenses comme en 1686-1687,Un mémoire de 1722 fait état du dépérissement des casernes de Béthune. L’armée des Alliés, commandée( par les Néerlandais, assiège la ville en 1710 pendant 35 jours et Béthune est néerlandaise pendant près de trois ans. Au lendemain de la providentielle victoire de Denain et de la paix d’Utrecht, Béthune est remise à l’obéissance du roi de France et le 29 mai 1713, Dupuich-Vauban, neveu de Vauban, pénètre dans la ville à la tête de trois bataillons d’infanterie sous les acclamations de la population. Il faut finalement attendre la fin du 19ème siècle pour que le Maire Charles Dellisse-Engrand ordonne la démolition des remparts. avec la création de demi-lunes, de contre-gardes et de chemins couverts. Entre 1600 et 1776, des arrêts du conseil et des lettres patentes autorisent ainsi la levée d’un impôt à Béthune sur les fortes bières, pour l’entretien et l’ameublement des casernes. Cette imposition est rapidement élargie à d’autres boissons, mais également aux grains et au tabac. Les dépenses consistent en achats et entretien d’objets de literie, de bancs, de tables, du blanchissage des draps, de l’achat de pelles… et des réparations diverses : pavage de la nouvelle écurie de la caserne Saint-Vaast en 1694-1695, travaux de maçonneries aux cheminées et réparations aux couvertures des casernes en 1706-1707, puis en 1738-1739, entretien des charpentes (1743-1744)… Les dépenses varient en moyenne de 8 000 à 9 000 livres et représentent généralement 90 à 95% des sommes engagées par rapport aux recettes. Certaines années, les recettes ne suffisent plus à couvrir les dépenses comme en 1686-1687,Un mémoire de 1722 fait état du dépérissement des casernes de Béthune. L’armée des Alliés, commandée( par les Néerlandais, assiège la ville en 1710 pendant 35 jours et Béthune est néerlandaise pendant près de trois ans. Au lendemain de la providentielle victoire de Denain et de la paix d’Utrecht, Béthune est remise à l’obéissance du roi de France et le 29 mai 1713, Dupuich-Vauban, neveu de Vauban, pénètre dans la ville à la tête de trois bataillons d’infanterie sous les acclamations de la population. Il faut finalement attendre la fin du 19ème siècle pour que le Maire Charles Dellisse-Engrand ordonne la démolition des remparts.

HESDIN (62) :

En 1477, à la suite de la mort de Charles le Téméraire, Hesdin retourna à la couronne française. Le roi Louis XI confirma les privilèges de la ville, par ses lettres patentes9, avant d’y arriver le 3 avril 1477. La ville médiévale se trouvait à l’emplacement de l’actuel Vieil-Hesdin, à cinq kilomètres plus à l’est. L’empereur Charles Quint la fit détruire en 1553, pour faire reconstruire Hesdin quelques années plus tard à son emplacement actuel, sur un terrain situé au centre de la paroisse de Marconne10. Le château d’Hesdin appartint notamment à Mahaut d’Artois, mais il fut rasé quand la ville fut prise par Charles Quint. Ses ruines se trouvent sur une propriété privée. La ville reste sous contrôle espagnol jusqu’à sa prise par les troupes de Louis XIII, commandées par le Maréchal de la Meilleraye, en 1639. Vauban étudie un projet de travaux de fortifications à réaliser en 1713 qui restera sans suite. La ville perd son statut de place forte en 1842 et les fortifications sont rapidement démantelées par les autorités locales. Les travaux seront cependant très lents puisqu’en 1908 de nombreuses sections de remparts sont encore en place. Du côté de la friche Ryssen, près des services techniques municipaux, demeurent un morceau des remparts d’une quinzaine de mètres ainsi qu’un bastion restauré en 2016 par la Municipalité et l’Association CVIPRES.

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MONTREUIL SUR MER (62) :

MMONTREUIL SUR MER (62) : Montreuil est cité pour la première fois en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. La ville est déjà fortifiée. Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste afin de protéger cette façade maritime de premier plan édifie un puissant château royal dont il reste aujourd’hui des éléments significatifs. En juin 1537, les troupes de Charles Quint et d’Henri VIII mettent le siège au pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville est en grande partie détruite. Attesté depuis l’époque carolingienne, Montreuil-sur-Mer est le seul port du domaine royal entre 987 et 1204. La ville, construite sur un promontoire rocheux au dessus de l’estuaire de la Canche, est fortifiée depuis le IXe siècle. Afin de protéger cette ouverture maritime de premier plan, Philippe Auguste, roi de France, y édifie au début du XIIIe siècle un château et reconstruit les remparts urbains qui sont équipés de tours semi-circulaires à archères. Ravagée en 1537 par les armées de Charles Quint, Montreuil-sur-Mer reçoit des fortifications bastionnées sous François Ier. Cette campagne de travaux, qui fait face avec succès à l’assaut anglo-impérial de 1544 et s’achève en 1549, est caractérisée par la mise en place de bastions maniéristes à parement polychrome. Errard de Bar-le-Duc travaille sur les fortifications de Montreuil au début du XVIIe siècle. Le château médiéval est démoli pour faire place à une citadelle en pentagone irrégulier, dotée de cinq bastions et d’une demi-lune sur son unique front urbain. Deux ouvrages à corne sont ajoutés avant Vauban. Le premier est construit en 1605 par Errard de Bar-le-Duc, le second est bâti en 1630 par l’ingénieur Antoine de Ville. Louis XIV confie à Vauban le perfectionnement de cette place entre 1672 et 1681. Il édifie un chemin-couvert autour des fossés. Elle est un éperon sur la rive gauche de la vallée de Canche, ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais. Le site fortifié plaçait sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil aujourd’hui disparues. Montreuil n’est alors qu’une place arrière du Pré Carré. Remaniées à plusieurs reprises jusqu’à la fin du XIXe siècle, la citadelle est déclassée en 1928 et achetée par la ville en 1929. Durant la Grande Guerre, l’Empire Britannique installe à Montreuil-sur-Mer son Grand Quartier Général entre 1916 et 1919. La citadelle est choisie pour abriter le central de télécommunication vers l’Angleterre et les lignes de front. Les remparts et la citadelle de Montreuil-sur-Mer existent toujours. Ils sont classés au titre des Monument historiques en 1913 et 1926 et sont aujourd’hui accessibles au public. La citadelle abrite le musée Roger-Rodière qui retrace l’histoire de la ville de Montreuil-sur-Mer.l-sur-Mer est le seul port du domaine royal entre 987 et 1204. La ville, construite sur un promontoire rocheux au dessus de l’estuaire de la Canche, est fortifiée depuis le IXe siècle. Afin de protéger cette ouverture maritime de premier plan, Philippe Auguste, roi de France, y édifie au début du XIIIe siècle un château et reconstruit les remparts urbains qui sont équipés de tours semi-circulaires à archères. Ravagée en 1537 par les armées de Charles Quint, Montreuil-sur-Mer reçoit des fortifications bastionnées sous François Ier. Cette campagne de travaux, qui fait face avec succès à l’assaut anglo-impérial de 1544 et s’achève en 1549, est caractérisée par la mise en place de bastions maniéristes à parement polychrome. Errard de Bar-le-Duc travaille sur les fortifications de Montreuil au début du XVIIe siècle. Le château médiéval est démoli pour faire place à une citadelle en pentagone irrégulier, dotée de cinq bastions et d’une demi-lune sur son unique front urbain. Deux ouvrages à corne sont ajoutés avant Vauban. Le premier est construit en 1605 par Errard de Bar-le-Duc, le second est bâti en 1630 par l’ingénieur Antoine de Ville. Louis XIV confie à Vauban le perfectionnement de cette place entre 1672 et 1681. Il édifie un chemin-couvert autour des fossés. Elle est un éperon sur la rive gauche de la vallée de Canche, ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais. Le site fortifié plaçait sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil aujourd’hui disparues. Montreuil n’est alors qu’une place arrière du Pré Carré. Remaniées à plusieurs reprises jusqu’à la fin du XIXe siècle, la citadelle est déclassée en 1928 et achetée par la ville en 1929. Durant la Grande Guerre, l’Empire Britannique installe à Montreuil-sur-Mer son Grand Quartier Général entre 1916 et 1919. La citadelle est choisie pour abriter le central de télécommunication vers l’Angleterre et les lignes de front. Les remparts et la citadelle de Montreuil-sur-Mer existent toujours. Ils sont classés au titre des Monument historiques en 1913 et 1926 et sont aujourd’hui accessibles au public. La citadelle abrite le musée Roger-Rodière qui retrace l’histoire de la ville de Montreuil-sur-Mer.

SAINT OMER (62) :

Ville d’origine mérovingienne, Saint-Omer est fortifiée à partir de 900, lorsqu’un château et un marché sont installés autour de la collégiale et sont entourés par un rempart de terre et de bois. Cette enceinte est remplacée par une autre, plus large, vers 1200. Initialement en bois et terre, elle est maçonnée à partir de 1338 et dotée de tours. A l’issue de ces renforcements, elle se présente sous la forme d’une enceinte de tracé irrégulier possédant soixante-dix tours, des murs à arcades et des créneaux. Huit portes en permettent l’accès. A partir de 1533, cette enceinte est réadaptée aux exigences de l’artillerie à boulets métalliques : les irrégularités sont supprimées, on ajoute des moineaux derrière le fossé ouest. Le premier bastion est construit sous Philippe II d’Espagne en 1559-1561. Il s’agit du bastion d’Egmont qui remplace le château médiéval en l’enveloppant. En 1577, on installe des plateformes à canons et les murailles sont abaissées et remparées. De 1611 à 1625, sous les Archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, plusieurs autres bastions et demi-lunes complètent les défenses. Certains projets restent sans réalisation faute de moyens, mais ce qui est réalisé permet de repousser un siège français de sept semaines en 1638. Les Espagnols renforcent encore le dispositif défensif en 1666 par la construction du fort Saint-Michel et de nouveaux ouvrages détachés devant le front occidental. En 1677 pendant la Guerre de Hollande, Saint-Omer est assiégée une nouvelle fois par les Français et est prise par le frère dLa villeu roi Louis XIV. A partir de 1678, Vauban complète les remparts de Saint-Omer. Sous sa direction, les ingénieurs Robelin et Richerand transforment le bastion d’Egmont et le château médiéval en ouvrage retranché. Les chemins couverts sont régularisés et dotés de traverses. Le système de défense par inondations est amélioré par la création de la couronne de Maillebois afin de protéger les digues. Tous les fossés entourant la place sont inondés. La place forte de Saint-Omer a été démantelée en 1892. Il n’en subsiste plus que le bastion de Saint-Venant, situé au nord de l’emplacement du bastion retranché d’Egmont (disparu), deux courtines, une demi-lune et les restes d’un ouvrage à corne. Le tout est inséré dans un parc urbain. Dans la ville, il faut aussi mentionner les casernes et l’arsenal, dits Quartier Foch, situés près de la gare. Celui-ci est édifié à partir de 1776 pour les plus anciennes constructions et fermé définitivement en 1999. Tous ces bâtiments sont actuellement en attente de réaffectation. Un parc d’entreprises commence à investir les lieux. Le plan relief construit en 1758 est conservé au Musée des Plans Reliefs à Paris mais n’est pas exposé. Saint-Omer ne présente qu’un intérêt mineur dans l’œuvre de Vauban en tant que place remaniée et surtout disparue.

SAINT VENANT (62) :  

  Les ravages de la Guerre de Cent Ans amenèrent Saint-Venant à être parfois anglaise, parfois française. Elle fut conquise et reconquise par plusieurs Rois de France et Ducs de Bourgogne avant de faire partie du Saint Empire Romain Germanique. En 1520, François Ier fit alliance avec Henri VIII d’Angleterre contre Charles Quint. Cependant, l’Artois passa définitivement sous le règne de Charles Quint, qui fit de Saint-Venant une citadelle militaire. La domination ne dura pas longtemps car en 1639, Louis XIII récupéra l’Artois et la Flandre. Arras tomba aux mains des Français en 1640 et cinq ans plus tard Saint-Venant fit de même avant d’être reprise une année plus tard. Le Maréchal Turenne repris la Ville et suite à la Bataille des Dunes cette même année, la Région redevint française. Sous le règne de Louis XIV, Vauban edifia des fortifications et fit construire un magasin à Poudre en 1669. Il subsiste une partie des anciennes fortifications rue d’Aire, notamment la porte Vauban et l’hospice qio occupe une ancienne caserne de Louis XIV construite en 1670. Le village fut définitivement annexé à la France avec le SAINT VENANT (62) : Les ravages de la Guerre de Cent Ans amenèrent Saint-Venant à être parfois anglaise, parfois française. Elle fut conquise et reconquise par plusieurs Rois de France et Ducs de Bourgogne avant de faire partie du Saint Empire Romain Germanique. En 1520, François Ier fit alliance avec Henri VIII d’Angleterre contre Charles Quint. Cependant, l’Artois passa définitivement sous le règne de Charles Quint, qui fit de Saint-Venant une citadelle militaire. La domination ne dura pas longtemps car en 1639, Louis XIII récupéra l’Artois et la Flandre. Arras tomba aux mains des Français en 1640 et cinq ans plus tard Saint-Venant fit de même avant d’être reprise une année plus tard. Le Maréchal Turenne repris la Ville et suite à la Bataille des Dunes cette même année, la Région redevint française. Sous le règne de Louis XIV, Vauban edifia des fortifications et fit construire un magasin à Poudre en 1669. Il subsiste une partie des anciennes fortifications rue d’Aire, notamment la porte Vauban et l’hospice qio occupe une ancienne caserne de Louis XIV construite en 1670. Le village fut définitivement annexé à la France avec le traité d’Utrecht (1713). Les exécutions, sous la Révolution y furent parmi les plus meurtrières. Saint-Venant devint « Fort Vert » durant la Révolution.

FORT LOUIS  (67) :

Fort-Louis-du-Rhin est l’une des dix villes entièrement créées par Vauban. Elle a été conçue pour disposer d’une garnison et d’un dépôt de matériel et munitions afin d’appuyer la défense des autres places alsaciennes existantes dont Strasbourg située en amont et Philipsbourg située en aval (voir fiches correspondantes). La ville est édifiée sur une île du Rhin, dans un endroit dépourvu de pont ou de passage à gué. Vauban y dessine une ville à trame orthogonale, allongée dans le sens du courant du fleuve et de l’île, entourée d’une enceinte bastionnée complétée de deux ouvrages à corne comportant chacun deux bastions, une demi-lune à réduit et un glacis à places d’armes rentrantes. Dès novembre 1686, quatre bataillons de sapeurs s’installent sur l’île pour entreprendre les premiers travaux préparatoires. Le 6 janvier 1687, Vauban en personne pose la première pierre. Il faudra 10 années de travaux pour achever la construction : déboisements, aménagements de voies d’accès et de ponts, érection de digues et de barrages, construction de murs de briques et de remparts de terre, … La place forte comporte un fort principal, le fort Carré et deux forts secondaires, des têtes de pont en terre alsacienne et badoise, le fort Alsace et le fort Marquisat. En 1698 et 1703, Vauban revient à Fort-Louis pour améliorer la place forte. Cette citadelle est de forme rectangulaire à quatre bastions, quatre demi-lunes et un chemin couvert comportant des places d’armes saillantes et rentrantes. La garnison qui pouvait atteindre jusqu’à 2000 hommes dispose de casernes peu spacieuses, mal équipées, insalubres et d’une chapelle. 10 bâtiments accueillent les hommes de troupe ; la maison du Gouverneur et les bâtiments de l’administration se situent près de l’entrée face à la place d’armes. Faute de place dans le fort Carré, les magasins et entrepôts sont édifiés sur des terrains entre le fort et l’agglomération civile. Devant les remparts, un fossé d’eau en partie naturel, formé par les deux bras du Rhin, protège l’ensemble des fortifications. Les forts d’Alsace et Marquisat sont édifiés sur les rives gauche et droite du fleuve afin de protéger les ponts et portes de la ville neuve. Ils sont flanqués de demi-bastions, d’une demi-lune et d’un réduit triangulaire. Louis XIV accorde des privilèges importants en 1688 afin de pousser les colons à s’installer sur le site, ainsi que des avantages fiscaux. Les rues de la ville sont tracées géométriquement pour des raisons stratégiques. Les habitants de la ville ont pour mission principale d’assurer le ravitaillement de la garnison. En 1697, le traité de Rijswick contraint la France à démanteler l’ouvrage à corne situé sur la rive droite du Rhin. La place forte a été en grande partie détruite après un siège prussien en 1793. L’enceinte et le fort ont été en grande partie démolis au XIXe siècle. Actuellement, il ne subsiste plus que les talus, les fossés et quelques pans de murailles du fort Carré, tous les bâtiments intérieurs ont disparu. De l’enceinte, il ne reste que quelques traces de talus et rangées d’arbres au nord. Les deux bras du Rhin qui entouraient l’île ont été asséchés, le fleuve coule à un kilomètre à l’est de l’agglomération qui n’est plus qu’un village et dont ne subsiste que la trame orthogonale. Fort-Louis-du-Rhin présente un grand intérêt dans l’œuvre de Vauban en tant que ville neuve créée ex-nihilo par l’ingénieur.

SELESTAT (création de la place) (67) :

Ville d’origine carolingienne bâtie sur la rive gauche de l’Ill, affluent du Rhin, Sélestat prend son essor à la fin du XIe siècle, grâce à l’intervention d’Hildegarde de Buren, comtesse d’Eguisheim qui y fait construire une chapelle sur le modèle du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Cette expansion conduit les empereurs germaniques à lui conférer le titre de ville libre en 1217. Suite à cela, la première enceinte est construite. Elle est rebâtie trois fois : d’abord en 1280, puis aux XIVe et XVe siècles. La ville est prise par la France en 1634. En 1673, l’enceinte médiévale est définitivement démolie pendant la Guerre de Hollande. En 1675, le prince de Condé convainc Louvois qu’il faut fortifier Sélestat. Le projet est confié à Jacques Tarade et le gros œuvre commence en 1675. En 1678, la France de Louis XIV acquiert officiellement Sélestat par le traité de Nimègue. Cette même année, Vauban modifie les plans primitifs et supervise les travaux qui sont achevés en 1691. En 1680, Vauban décide de reconstruire Sélestat pour y créer une nouvelle enceinte. L’ingénieur Jacques Tarade dessine les plans et assure le suivi du chantier. La nouvelle enceinte possède huit bastions, six demi-lunes, une contregarde et trois portes. Les fossés sont inondés par les eaux de la rivière. Au XVIIIe siècle, l’enceinte ne subit pas de modification notable. Le seul chantier militaire est celui de l’arsenal de Saint-Hilaire qui est transformé en 1785 sur ordre de Marc-Gaspard Capriol de Saint-Hilaire, commandant d’artillerie de Sélestat. La tour des Sorcières, vestige de l’enceinte du XIIIe siècle, transformée par Tarade en 1675, devient un dépôt d’artillerie en 1774.  En 1874, le démantèlement des fortifications de Sélestat est décidé et exécuté les années suivantes. Il ne reste actuellement des murs d’enceinte successifs qu’une porte du XIIIe siècle, dite la tour des Sorcières, une porte de 1280, dite la tour neuve, deux tours englobées dans des maisons, la porte de Strasbourg de 1675, entrée monumentale à frontons triangulaires et pilastres, et deux bastions encadrant une courtine au sud de la ville. Les deux arsenaux sont conservés.

STRASBOURG  (67) :

Située dans la plaine d’Alsace, sur la rive gauche du Rhin, au niveau de son confluent avec l’Ill et la Bruche, rivières issues des Vosges, Strasbourg apparaît durant l’Antiquité. Un fort construit par les Romains vers 12 av. JC pour ponctuer le Limes de Germanie, nommé Argentoratum, serait à l’origine de l’agglomération. Pillée et rasée par les Alamans, les Germains et les Huns, la ville se reconstitue sous les Francs au VIe siècle, sous le nom de Stratéburgum. Sous les Carolingiens, elle devient une ville importante : les Serments de Strasbourg y sont prononcés par Charles II le Chauve et Louis II le Germanique en 842. Intégrée au royaume carolingien de Germanie, Strasbourg devient une ville clé de l’Empire germanique à partir du Xe siècle. Au XIIe siècle, deux pôles d’occupation ont été individualisés avec la ville ancienne et une ville neuve d’environ 35 hectares délimitée par une enceinte, qui sera par la suite agrandie. Les premiers ouvrages militaires modernes sont réalisés à partir de 1564 par l’ingénieur Daniel Specklin. L’enceinte médiévale reçoit des bastions et des glacis. Strasbourg reste allemande après les traités de Westphalie de 1648. En 1678, le traité de Nimègue oblige le Saint-Empire à céder la ville à la France, mais celle-ci résiste. Il faut un siège conduit par Louis XIV en personne pour que Strasbourg devienne française en 1681. Le 3 octobre 1681, trois jours après la capitulation de la place, Vauban établit un important projet d’amélioration des fortifications de cette place de premier ordre dans la défense de l’Alsace. Il dessine le plan d’une citadelle pentagonale équipée de cinq bastions, cinq demi-lunes, deux ouvrages à corne, des inondations défensives. Elle est dotée de deux portes, au sud-ouest et au sud-est. Une esplanade de superficie importante sépare la citadelle de la vieille ville. Sur l’enceinte urbaine, il améliore les remparts créés par Specklin par l’adjonction d’ouvrages à corne, de contre-gardes et par des ponts-écluses destinés à la mise en place d’inondations défensives. En amont des Ponts-Couverts, Vauban fait établir un ouvrage défensif servant à la fois de pont et de barrage permettant de régulariser l’arrivée d’eau dans les fossés autour de l’enceinte et d’inonder en cas de siège tout le front sud de la forteresse : le barrage Vauban. Cet ouvrage, dont la construction a duré quatre ans est destiné à provoquer l’inondation par devant les remparts. il y fit faire, pour la navigation de la Bruche, des écluses dont l’exécution était si difficile, qu’il n’osa la confier à personne, et la dirigea toujours par lui-même. Des casernes et des hôpitaux militaires sont construits dans la ville. Des ouvrages externes sont ajoutés sur les îles du Rhin dont le fort de Kehl (voir fiche correspondante). L’ingénieur Tarade, directeur des fortifications d’Alsace, dirige les chantiers sur place, appliquant le projet de Vauban, jusqu’au début du XVIIIe siècle. Vauban quitte Strasbourg dès 1681 mais y reviendra à plusieurs reprises pour inspecter le chantier. Au XVIIIe siècle, Louis de Cormontaigne procède à quelques modifications des fortifications. Il détruit notamment les deux ouvrages à cornes de la citadelle, qui sont remplacés par un seul, plus grand et adapté à l’artillerie moderne. Au XIXe siècle, les fortifications de Strasbourg sont modifiées à plusieurs reprises. Si les tracés des remparts urbains et de la citadelle ne sont pas modifiés, leur ampleur est diminuée par une rectification des tracés et une suppression des ouvrages défensifs externes. Les fortifications établies sur les îles du Rhin disparaissent, suite à la canalisation et à la rectification du fleuve qui provoque l’assèchement des bras du fleuve dans la seconde moitié du XIXe. L’ouverture du canal du Rhône au Rhin en 1833 est l’occasion de moderniser le port. La démolition de la fausse braie du canal du Faux-Rempart entre 1831 et 1838 permet la navigation dans un chenal de 30 mètres de large. Les ponts sont reconstruits ou rénovés. Ces modifications sont documentées par le second plan-relief de Strasbourg, réalisé au 1/600e entre 1830 et 1836, et mis à jour entre 1852 et 1863.  Annexée à l’Allemagne en 1871, Strasbourg reçoit de nouveaux chantiers militaires à partir de 1872, sous la direction des généraux prussiens Von Moltke et Von Kameke. Ces chantiers ont pour but de transformer la ville en camp retranché au moyen d’une ceinture de forts périphériques, distants d’une dizaine de kilomètres de l’agglomération et disposés sur un périmètre de 35 kilomètres autour d’elle, de part et d’autre du Rhin. 12 forts sont construits entre 1872 et 1876, puis deux autres entre 1876 et 1882. Cinq ouvrages intermédiaires édifiés entre 1885 et 1890 complètent l’ensemble. L’enceinte urbaine et la citadelle, gravement endommagées par le siège prussien de 1870, ont été rasées sous l’Empire allemand. Des boulevards urbains et de nouveaux quartiers ont repris les emplacements. Il ne subsiste qu’un front de la citadelle, intégré dans un parc urbain. L’hôtel du Gouverneur et un hôpital militaire subsistent également. Pour reconstituer l’étendue de ces fortifications, les meilleurs documents sont les deux plans reliefs cités plus haut. Ils restituent deux états successifs des défenses de la cité alsacienne. Celui de 1725 est conservé à Strasbourg. Saisi par les Prussiens en 1815, il est rendu à la ville par l’empereur allemand Guillaume Ier. Il indique l’état de la place forte au début du règne de Louis XV, avant les modifications réalisées par Louis de Cormontaigne. Quant à celui de 1836, il est conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris.

HUNINGE (68) .

Au Moyen Âge, Huningue est une possession des Habsbourg et est convoité par Bâle. 1648 : Huningue passe des Habsbourg à la couronne de France comme presque toute l’Alsace par le traité de Westphalie. En 1676, Louis XIV décide de faire ériger à Grand-Huningue, une nouvelle petite place forte à vocation défensive dont le projet est confié à Vauban en 1679. Elle permettra de contrôler le gué du Rhin et renforcer la position stratégique de la ville par rapport à Bâle. L’ingénieur Tarade supervise les travaux. La place est inaugurée en 1680 et achevée en 1682. Une ville neuve de plan pentagonal et de trame orthogonale remplace le village médiéval préexistant. L’enceinte comporte cinq bastions à orillons, des tenailles, cinq demi-lunes dont quatre avec traverses et réduits, une contregarde devant le bastion ouest, deux ouvrages à corne devant les bastions nord-ouest et sud-ouest et une redoute au sud. Un canal entoure le pied des glacis et les fossés sont inondés. Pour contrôler le passage du Rhin, une tête de pont est construite sur la rive droite du fleuve. Constituée d’un ouvrage à corne central, ce dernier est flanqué au nord et sud de deux bastions. Le tout est protégé par des fossés inondés et un chemin couvert. Un retranchement en forme d’ouvrage à corne est édifié derrière la tête de pont sur l’île des Cordonniers, au milieu du fleuve. Il permet de disposer de points d’appuis solides pour construire un pont provisoire en cas de guerre. Un pont dormant complète cet ensemble défensif. En 1697, le traité de Ryswick stipule la démolition des ouvrages de la rive droite, de l’île des Cordonniers et du pont. De nouveaux dehors sont édifiés sur la rive droite pendant la Révolution. Il ne subsiste que de rares fragments des fortifications à Huningue. 1795 : Madame Royale, qui devait se rendre à Bâle, passe une nuit dans la ville fortifiée. 1796-1797 : Huningue est assiégé par 20 000 Autrichiens. L’armée du Rhin retranchée sous les ordres du général Abbatucci, qui sera blessé mortellement, tient la forteresse durant trois mois. «  Les têtes de pont de Huningue, de Khell, de Cassel, etc. ont procuré ces grands avantages à l’armée française pendant la dernière guerre. » (Simon François Gay de Vernon, Traité élémentaire d’art militaire et de fortification7) 1814 : le colonel Jean-Hugues Chancel de l’armée napoléonienne retranché à Huningue résista trois mois et demi aux Bavarois. 1815 : Huningue est assiégée pour la troisième fois dès le 26 juin par 20 000 Autrichiens. Le général Barbanègre à la tête d’une garnison de seulement 500 hommes tient la ville durant 2 mois alors que Napoléon avait abdiqué depuis près de 20 jours. À sa reddition le 26 août, la ville n’était plus qu’une ruine. La place fut démantelée à la demande de Bâle. Après un long siège, Huningue capitule le 28 août 1815, et suite au traité de Paris du 20 novembre, la place est démantelée. En 1817, les travaux de déblaiement sont achevés. Huningue reste une ville de garnison jusqu’en 1876 et se convertit ensuite en cité industrielle.  1828 : achèvement du canal de Huningue, qui n’est plus navigable mais qui alimente actuellement en eau le canal du Rhône au Rhin.

BnF.

LANDSKRON (CHATEAU) (68) :

Construit avant 1297, le château, situé à quelques mètres de la frontière avec la Suisse avait une position stratégique très importante, car il permettait le contrôle du Sundgau oriental, du coude du Rhin et de la ville de Bâle. Dès cette époque des rivalités au sujet des droits de propriété sur le château ont été rapportées. Tout comme les châteaux de Ferrette et de Morimont, le château du Landskron passe sous possession des Habsbourg et son histoire se confond avec l’Autriche antérieure. En 1462, le château est donné en bailliage aux seigneurs Reich de Reichenstein qui l’agrandisse et le transforme en forteresse en 1516 afin de l’adapter aux armes à feu. Le 24 octobre 1648, par les traités de Westphalie et de Münster qui mettent fin à la guerre de Trente Ans, les terres et seigneuries des Habsbourg, en Alsace, passent aux mains du Roi de France. Après 1665 Vauban a été chargé de restructurer la forteresse, alors que les autres châteaux-forts alsaciens étaient voués à l’abandon, l’arasement sinon à la destruction, à l’exception des châteaux de Lichtenberg et de Lützelstein. Vauban y effectue d’important travaux de fortification qui y accueille, désormais, une garnison militaire. Deux bastions en étoile côté Sud et des redoutes défensives sur la crête de la colline à l’Est et à l’Ouest sont adjoints au château primitif. Une nouvelle chapelle est également construite. Jusqu’au début du XIXe siècle, la forteresse est tenue par une compagnie d’invalides chargée d’assurer un service de place, c’est-à-dire l’entretien du matériel de guerre, piquets de garde, Concurrencé par les places fortes de Huningue et de Neuf-Brisach, il est également utilisé à partir des années 1690 en tant que prison d’État. Les quelques prisonniers qui y ont été enfermés, jusqu’à la Révolution française, étaient en majorité des prisonniers incarcérés par lettres de cachet et des prisonniers politiques. En décembre 1813, au début de la campagne de France et à la fin des guerres du Premier Empire, le château est détruit par les Autrichiens et les Bavarois à l’exception du donjon qui fut sauvé grâce à l’action du curé de Hagenthal-le-Bas qui réussit à convaincre le général de Wrede, chargé de démanteler la forteresse d’épargner le donjon en témoignage de sa victoire. Toutefois depuis cette date le château du Landskron est en ruine.

NEUF-BRISACH (création de la place) (68) :

 c’est le symbole type du 3ème système de Vauban et c’est l’une des dix villes créées ex-nihilo par Vauban. Son édification a pour objet de compenser la perte de la ville fortifiée de Breisach-am-Rhein, située sur la rive droite du Rhin. Vauban a déjà travaillé dans la région et notamment à la réalisation de l’enceinte et l’extension urbaine de Breisach-am-Rhein (voir fiche correspondante) à partir de 1664. Le traité de Rijswick de 1697 provoque un nouveau bouleversement de l’échiquier politique et une redistribution des alliances et des places fortes. La rive droite du Rhin est perdue et le fleuve devient une frontière militaire et politique entre la France et l’Empire des Habsbourg. Louis XIV est dans l’obligation de rendre Breisach-am-Rhein et de raser à ses frais Saint-Louis-de-Brisach et le fort des Cadets. Désormais, la protection du passage du Rhin et l’entrée de l’Alsace sont sans défense face à d’éventuels envahisseurs. Dès 1698, le roi ordonne à Vauban de visiter les places des frontières de l’est et de reconnaître ce qui peut être construit face à Breisach-am-Rhein. Vauban choisit le site de Neuf-Brisach pour sa proximité avec Breisach-am-Rhein, tout en étant hors de portée. Il soumet trois projets à Louis XIV qui choisit le plus important et le plus coûteux. Celui-ci prévoit la construction ex-nihilo d’une ville fortifiée octogonale, dotée d’une double enceinte : d’abord un rempart de sûreté équipé de courtines et de tours bastionnées à échauguettes, ensuite un rempart de combat composé de bastions détachés, de larges tenailles, de huit demi-lunes dont quatre avec réduits, d’un chemin couvert, et d’un large glacis. Un ouvrage à couronne composé de deux fronts était également prévu devant le front nord-est mais jamais réalisé. L’enceinte est percée de quatre portes dites de Belfort, Colmar, Strasbourg et Bâle. Elles sont pourvues de ponts dormants puis de pont-levis, de voûtes à l’épreuve, de herses et de corps de garde. Sur le plan urbain, Vauban établit des principes simples pour régir l’organisation interne de la ville neuve. Les rues sont percées selon une symétrie parfaite, parallèles et perpendiculaires les unes aux autres. 48 îlots de dix parcelles s’organisent en damier autour de la place d’armes centrale, distincte de la place du marché. Les îlots face à la place d’armes sont destinés à accueillir l’église, la maison du gouverneur, les pavillons du lieutenant du roi et du major et l’hôtel de ville. Les logis d’ingénieurs, d’officiers et les magasins divers sont répartis dans les différents ilots urbains, au milieu de maisons civiles. Les casernes sont placées le long des remparts. Les maisons sont équipées de chambres supplémentaires pour loger des renforts et de caves voûtées pour servir d’abri anti-bombardement. Quatre puits publics sont creusés à chaque angle de la place d’armes centrale, et cinq devant les casernes. Les îlots prévus pour les habitants doivent permettre la construction de 340 maisons à raison de dix maisons par carré et loger 3 500 habitants. Le chantier débute dès 1698 par une série de terrassements. L’ingénieur Tarade, directeur des fortifications d’Alsace, le supervise, secondé par l’entrepreneur Jean-Baptiste de Regemorte. Pour permettre un acheminement rapide et bon marché de pierres, Vauban prévoit le creusement du canal de Rouffach pour permettre l’approvisionnement du grès extrait des carrières des massifs des Vosges. Le chantier est directement impacté par la reprise des combats et la guerre de Succession d’Espagne (1702-1712). Breisach-am-Rhein redevient française et fait perdre à Neuf-Brisach son intérêt stratégique. Les travaux entamés sont menés à terme, mais le reste des crédits prévus au chantier est utilisé pour remettre en état les fortifications de Breisach-am-Rhein. La place imaginée par Vauban n’est jamais complètement achevée. L’ouvrage à couronne projeté qui devait abriter un hôpital et un moulin, ainsi que le canal dérivé du Rhin pour l’actionner ne sont pas exécutés, tout comme les 24 guérites et les trophées d’armes des quatre portes de la place. Les ponts-levis de la porte de Belfort sont remplacés par des ponts dormants en 1722, puis démolis en 1733, empêchant la communication avec l’extérieur. Après 1871, les Prussiens modifient les parapets des tours bastionnées, et les remplacent par une épaisse protection de terre. Chaque tour est équipée d’un abri voûté et trois des huit tours d’une coupole d’observation blindée. Les embrasures ont toutes été refaites. Les ouvrages détachés et la demi-lune au nord ont laissé place à la voie ferrée en 1878. En 1870, Neuf-Brisach doit faire face à un important siège. Les combats font rage et sont lourds de conséquences pour la place : plus de 6 000 obus sont tombés, détruisant les trois quarts des maisons. La ville est reconstruite à plus de 75% en moins de cinq ans. Les Allemands remanient l’enceinte principale après avoir réparé les ouvrages détruits, en particulier la porte de Colmar et de Strasbourg. En 1945, Neuf-Brisach fait à nouveau face à un important bombardement par les Américains, alors même que les Allemands avaient quitté la ville. La place est détruite à 85%. 170 habitations sont à reconstruire sur les 360 que compte la ville tandis que les fortifications sont restées intactes. L’ensemble des fortifications appartient aujourd’hui à la ville et la totalité du territoire est concernée par la protection au titre des Monuments historiques. Depuis 2008, le site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial au titre des Fortifications de Vauban. Des visites guidées sont régulièrement organisées pour découvrir le site. Le plan relief réalisé au 1/600e, construit en 1706, restauré en 1782 et 1936, est conservé au Musée des Plans Reliefs de Paris. Une copie est visible au musée Vauban de Neuf-Brisach.

Krigsarkivet Stockholm

ABBEVILLE  (80) :

La première mention que l’histoire fasse d’Abbeville, dans la chronique d’Hariulphe19, date de 831. C’était alors une petite île de la Somme, habitée par des pêcheurs qui s’y réfugiaient avec leurs barques et s’y étaient fortifiés contre les invasions barbares venues du Nord. L’abbé Angilbert y aurait fait bâtir un château pour défendre cette île qui dépendait de l’abbaye de Saint-Riquier. En 992, Hugues Capet fait fortifier la ville et la donne à sa fille, Gisèle, lors de son mariage avec Hugues Ier comte de Ponthieu qui résidait alors à Montreuil. Durant une longue période la ville est au gré de l’histoire tantôt anglaise, tantôt française. Le traité de Brétigny en 1360 la laisse anglaise. En 1435, la ville est cédée à Philippe le Bon par le traité d’Arras. Louis XI rachète Abbeville au duc de Bourgogne en 1463 et visite la ville le 27 septembre de la même année. En décembre, par ses lettres patentes, il confirme les privilèges de la ville, attachés par ses prédécesseurs, mais en 1465, Charles le Téméraire revient sur cette cession en prenant la tête de la Ligue du Bien public.  Louis XI échoue devant Abbeville en 1471, mais recouvre toute la Picardie à la mort du duc de Bourgogne en 1477. François Ier poursuit le programme de renforcement de l’enceinte commencé par Louis XI mais c’est son fils Henri II qui fait bâtir les premiers ouvrages modernes. Le bastion de Longueville, appelé aussi des Quatre Coins, est édifié sous son règne entre 1551 et 1559. Le maréchal de Retz ajoute une demi-lune et la courtine de Mail en 1585, à l’initiative de Charles IX. Entre 1596 et 1600, Henri IV fait bâtir les boulevards des portes de Saint-Gilles, Macardé et Bois. La porte de Macardé est avancée et refaite à la moderne tandis que les autres fortifications sont consolidées une nouvelle fois. Deux bastions sont édifiés sous son règne (Saint-Paul et Rambures), tandis que celui de Longueville est modifié. Ces chantiers sont inachevés à sa mort en 1610. Le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, visite le site le 29 octobre 1636 et ordonne la construction de contrescarpes, de glacis et d’une demi-lune entre les portes de Saint-Gilles et Bois. Les chantiers d’Henri IV sont terminés à l’époque et deux bastions supplémentaires (ceux du Château et de Macardé) sont édifiés à l’époque. Une autre demi-lune est bâtie devant la porte de Bois (celle de Noyers) et un ouvrage à corne, dit Champ de Mars, complète les défenses au nord. Toutefois, le recul progressif de la frontière avec les Pays-Bas à partir de 1635 et jusqu’en 1697 rétrograde progressivement Abbeville de la première à la troisième voire à la quatrième ligne de défense. En 1656, 6 000 soldats, qui avaient participé à révolution d’Angleterre débarquent en France et prennent leurs quartiers à Abbeville qu’ils quitteront pour aller renforcer l’armée de Turenne en route pour Valenciennes. Peu de temps après, Balthazard Fargues vendit la place à Don Juan d’Autriche et après avoir touché le prix, il refusa de la lui livrer, leva des troupes pour son compte et se répandit dans le Ponthieu pour rançonner les habitants. Finalement arrêté il fut jugé et pendu sur la place Saint-Pierre le 17 mars 1665. En 1657, Louis XIV vint deux fois à Abbeville avec sa mère, Anne d’Autriche. Dans un rapport daté de 1688, Vauban nous déclare que les fortifications d’Abbeville sont en ruines et que la ville ne possède pas d’écluse défensive. Pour améliorer les défenses, il ajoute un ouvrage à couronne doté de deux demi-lunes et d’un réduit au nord, édifie des souterrains sur la partie est de l’enceinte, fait planter des ormes pour stabiliser les talus entre les portes Saint-Gilles et de Bois et installe un système d’inondations défensives. Pour le reste, il fait restaurer les ouvrages dégradés et préconise d’installer un important contingent de cavalerie dans la place pour renforcer la garnison. Cette dernière suggestion s’appuie sur l’abondance de prairies fourragères dans la région, lesquelles permettront de nourrir les chevaux. Le XVIIIe siècle ne modifie pas les fortifications d’Abbeville. Les seuls ouvrages neufs sont un corps de garde situé rue des Capucins et une grande caserne avec écuries près de la porte Saint-Gilles (édifiés en 1780). Un rapport du Génie français de la Première République daté de 1793, mentionne que les fortifications sont en ruines et qu’une souscription populaire doublée d’une conscription sont nécessaires pour leur remise en état. Cette remise en état se déroule entre 1794 et 1812, période durant laquelle est construite la contregarde du bastion de Rambure.

HAM (80)  :

C’est à Odon IV, Seigneur de Ham, que l’on doit, en 1216, qui reprend un ancien fort préexistant, procède à  l’élévation des premiers remparts de pierre ainsi que la forme générale du château. Son architecture va évoluer au XVéme siècle avec le règne de la puissante famille de Luxembourg :. Il fut restauré par Odon IV au XIIIe siècle, puis au XVe siècle par Jean II de Luxembourg-Ligny. Le neveu de ce dernier, Louis de Luxembourg-Saint-Pol, plus connu sous le nom de connétable de Saint-Pol, comte de Saint-Pol et connétable de Louis XI en 1465, fait construire en 1441 un donjon monumental, la grosse tour ou « tour du connétable ». Le château de Ham a été assiégé, à plusieurs reprises, en particulier par Philippe II d’Espagne en 1557. Rattaché à la couronne de France sous le règne d’Henri IV, il fut l’objet de transformations à la fin du XVIIe siècle par Vauban qui réalise une demi lune pour accéder au fort ainsi qu’un ravelin sur la drive gauche du canal de la Somme dont le creusement a asséché les fossés du château. Comme le château de Coucy, le fort est dynamité par les Allemands, le 19 mars 1917. Il ne reste aujourd’hui du bel édifice que des ruines pittoresques dominant le cours paisible du canal de la Somme.

Topographia Galliae

PERONNE (80)  :

Péronne existe très probablement dès l’époque mérovingienne sous forme d’un castrum protégé par une simple palissade de bois. Péronne, avec sa situation particulière au cœur du fleuve Somme, va être pillée en bonne et due forme. Pour la défendre, Herbert Ier dote alors la ville de sa première vraie fortification en grès, dont l’emplacement est encore visible aujourd’hui en son centre. C’est à Philippe-Auguste également que l’on doit la construction du château fort vers 1204, sur un modèle typique de l’architecture philippienne. En 1536, Henri III de Nassau-Breda commandant l’armée de Charles Quint assiège la ville du 14 août au 11 septembre. Malgré d’incessants bombardements et plusieurs assauts, la ville tient bon. Cet épisode glorieux de son histoire vaut à Péronne plusieurs privilèges de la part du roi François Ier, notamment celui de porter un « P » couronné sur son blason. Du siège de 1536 est née l’héroïne péronnaise Marie Fouré ou Catherine de Poix dont les actions et l’existence même sont encore aujourd’hui débattues par les historiens locaux. Par le traité de Péronne du 14 septembre 1641, la principauté de Monaco se détache du protectorat espagnol pour se placer dans la mouvance de la Couronne de France. Pendant près d’un mois de séjour à Péronne, Louis XIII et le cardinal de Richelieu ont le temps de formaliser ces accords avec Honoré II Grimaldi de Monaco. Le traité de Péronne du 19 septembre 1641, signé entre le roi de France et les institutions catalanes reconnaît Louis XIII, qui s’engage à respecter les libertés catalanes, comme comte de Catalogne. Pendant plusieurs siècles, Péronne est intimement liée à l’Histoire de France en tant que ville frontière sur la Somme, et donc place stratégique pour les monarques. La porte de Paris fut reconstruite au frais du roi à partir du 25 juillet 1652. Après la victoire des partisans du roi sur Condé révolté, Mazarin rappelé par le roi passa de nouveau par Péronne en février 1653. En 1654, Condé allié à l’archiduc Léopold, gouverneur des Pays-Bas espagnols, fit le siège d’Arras. Louis XIV et sa cour séjournèrent à Péronne du 13 août au 2 septembre 1654. En 1656, Louis XIV remercie les Péronnais pour leur soutien durant la Fronde en leur offrant leur devise Urbs Nescia Vinci, qui apparaît pour la première fois sur des jetons frappés en or, en bronze et en argent, sur ordre du roi, par la Monnaie de Paris. Vauban établit un projet de fortification de la place.  Le 26 juin 1815, après une timide résistance, la garnison de Péronne se rend au général Wellington.

 

 

BELFORT  (création de la place, 2ème système) (90) :

Ville médiévale, limitée à l’origine à la rive droite de la Savoureuse, Belfort se développe autour d’un château fort gardant la trouée de Belfort, entre le Jura et le front sud des Vosges. Cet ouvrage est modernisé plusieurs fois jusqu’au rattachement de la ville à la France en 1648 suite à la signature des traités de Westphalie. Ainsi, un ouvrage à couronne est créé entre 1637 et 1648 pour renforcer le donjon central. Vauban intervient à Belfort en 1675 et procède à une modernisation de l’enceinte. S’incluant dans la dynamique des évolutions post médiévales de l’art de la fortification, Vauban, souhaitant diminuer les pertes humaines, révolutionne les arts de la poliorcétique et de la fortification. Trois systèmes de fortification peuvent être déduits à partir des ouvrages réalisés par Vauban. Cependant, il cherche avant tout à s’adapter au terrain. À partir de 1687, il remanie en profondeur le château et l’enceinte qu’il dote de cinq tours bastionnées avec contre-gardes. Il modifie ainsi le tracé qui devient pentagonale, légèrement irrégulier au niveau du château transformé en citadelle. Le projet de fortification de Belfort proposé en 1687, à la suite de la formation de la ligue d’Augsbourg, selon son second système théorique. Ce système est fondé sur la séparation des zones de tir lointain et rapproché en deux enceintes concentriques. L’enceinte extérieure est composée de bastions fortifiés détachés ayant vue sur le terrain. L’enceinte intérieure est dédiée au combat rapproché. Cette enceinte intérieure est formée, des tours 27, 41 et 46. Vauban adapte le terrain en déplaçant la rivière Savoureuse et s’adapte au terrain en avançant un ouvrage de protection face à la Miotte -il s’agit de la corne de l’Espérance- et un autre sur les glacis du château. Cette régularisation de tracé s’accompagne d’un agrandissement du périmètre de l’enceinte urbaine qui inclut dorénavant plusieurs hectares de terrains situés sur la rive gauche de la Savoureuse. Il détourne le cours de la rivière qui traversait la ville, de façon à utiliser son nouveau lit comme défense hydraulique sur le flanc ouest. Seul un chenal coule encore dans la ville. Il construit des casernes le long des courtines et régularise les tracés urbains anciens. Les maisons sont réalisées selon des normes urbanistiques adoptant toutes les mêmes dimensions. La nouvelle trame urbaine est orthogonale. Commencés dès 1687, les chantiers se poursuivent durant les années 1690 et sont plusieurs fois interrompus par manque de main d’œuvre. Ils s’achèvent vers 1703. De nouveaux travaux sont conduits à partir de 1816, après les sièges prussiens de 1813 et 1815. Ces renforcements s’accomplissent également dans le but de remplacer Huningue détruite. Le général Haxo remanie complètement la citadelle de 1818 à 1826. Elle est alors équipée d’un cavalier casematé de 120 mètres, se développant vers l’est et le nord. L’arrivée de Pierre Philippe Denfert-Rochereau à Belfort modifie peu la citadelle mais voit la construction du fort des Barres protégeant l’accès du chemin de fer et des redoutes des Hautes et Basses Perches. La dernière étape dans l’histoire de la fortification de la citadelle de Belfort fait suite au départ des forces prussiennes en 1873 et est l’œuvre du général Séré de Rivières. Celui-ci ne modifie pas la citadelle mais fortement le réseau des forts protégeant Belfort et la Trouée. Après le siège prussien de 1871, la citadelle est restaurée, une ceinture de forts périphériques est édifiée par Séré de Rivières. La moitié est des remparts subsiste encore : trois tours bastionnées, la porte de Brisach et sa demi-lune, l’ouvrage à couronne et les fossés de l’est, le fort et la caserne du château et l’Hôtel du Gouverneur. Ces vestiges sont protégés au titre des Monuments historiques depuis le début du XXe siècle. Ils se visitent librement ou dans le cadre de visites guidées. La citadelle abrite le musée d’histoire de la ville de Belfort dans l’ancienne caserne Haxo. Les souterrains du fort sont également visitables sur rendez-vous. Pour documenter les parties manquantes des remparts, il faut examiner le plan relief de 1755 réalisé au 1/600e, mis à jour en 1818 et conservé au musée des Plans-Reliefs à Paris.

Gallica BnF.

VOYAGE D’ETUDES A MALTE

Le voyage d’étude de l’Association se déroulera à Malte du mercredi 2 au dimanche 6 Octobre nous permettant ainsi  de profiter du climat méditerranéen.

Au programme La Valette avec de nombreuses visites, cathédrale St John, Palais des Grands Maîtres, forts et musées (souvent récemment modernisés) , Musée maritime et fort San Angelo

Excursion à Rabat/Mdina avant de voir les trois forts des Victoria Lines.

Une journée sera consacrée à l’île de Gozo avec le site archéologique de Ggantija (=les géants) avec déjeuner sur place puis son fort principal Victoria

Le dernier jour sera consacré à une  excursion « maritime » en bateau traditionnel  pour apprécier depuis la mer le site portuaire de La Valette puis le fort Manoël

Plus d’informations , programme complet et conditions d’inscriptions

bulletin d’inscription

 

 

FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST -MOSELLE -NORD

FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST -MOSELLE -NORD

BITCHE (57) :

Construite à l’emplacement d’un château médiéval ruiné à plusieurs reprises au cours de la guerre de Trente Ans, Mentionnée au XVIe siècle comme une palissade, l’enceinte de la ville de Bitche est construite en 1563 par le comte de Deux-Ponts-Bitche. Durant l’hiver 1673-1674, Turenne prend ses quartiers d’hiver dans le Palatinat et vient visiter Bitche. Impressionné par l’importance stratégique du site, il finit par convaincre Louis XIV de fortifier ce point et en 1679, le roi charge Vauban qui engage son collaborateur Thomas de Choisy. Les travaux ont lieu de 1683 à 1697 et coûtent à la France 2 500 000 livres d’or, une somme énorme pour l’époque. En octobre 1679, Thomas de Choisy réalise un premier projet de citadelle, approuvé par Vauban en date du 4 novembre. Le chantier commence après l’annexion officielle de Bitche par la France en 1680. Le gros œuvre de l’enceinte urbaine est réalisé de 1681 à 1687. Pour la citadelle, quatre bastions sont érigés le long du plateau central du rocher. Vauban fait découper le rocher en trois parties bien distinctes, séparées par deux gorges profondes. Grâce à une série de bastions, à un réseau de souterrains, à un chemin couvert, à des bâtiments militaires très modernes et à un armement puissant, la forteresse est considérée comme imprenable. Au sud-ouest, on édifie une demi-lune, dite Petite Tête. Au nord-est, c’est un ouvrage à corne, dit Grosse Tête, qui est construit. Au pied du rocher, deux tenailles et un chemin couvert assurent la défense avancée, tandis que l’intérieur du rocher est percé de souterrains servant à l’abri de la garnison et au stockage des éléments indispensables à celle-ci. Parallèlement, une opération immobilière est menée pour augmenter le nombre d’habitants et faire de Bitche une véritable ville. La petite place fortifiée de Bitche occupera alors dans le complexe système des fortifications du nord-est du royaume de France une place essentielle. Cette première citadelle n’aura qu’une existence très courte puisqu’elle est détruite par les Français en 1697, à la rétrocession de Bitche au Saint-Empire, démolition achevée en 1698, en application du traité de Rijswick. qui cède la ville de Bitche à Léopold Ier, duc de Lorraine. Les nouvelles fortifications doivent être rasées et un régiment originaire des Flandres se charge de cette besogne de l’automne 1697 à l’été 1698. En 1701 éclate la guerre de Succession d’Espagne et, une nouvelle fois, une garnison française vient occuper Bitche. Les soldats s’efforcent aussitôt de reconstruire les fortifications construites par Vauban et rasées peu de temps avant. Le site reste dépourvu de fortification jusqu’en 1737, année de la reconquête française de Bitche par les armées de Louis XV. Aussitôt, la reconstruction de la citadelle est confiée à Louis de Cormontaigne (1695-1752), l’héritier de la pensée de Vauban. Le chantier de la nouvelle citadelle, surveillé par le comte de Bombelle, est achevé pour l’essentiel en 1754. Elle se présente sous la forme d’une forteresse allongée constituée de deux fronts bastionnés reliés par des murailles. Une enceinte de trois kilomètres entoure la ville, incluant un fort voisin, le fort Saint-Sébastien. Ce dispositif est complété aux abords de la ville par un vaste camp militaire, prévu pour 3500 soldats et construit par les Allemands à partir de 1900. De 1929 à 1938, sous la Troisième République, le Simserhof est édifié à quatre kilomètres au nord de la ville. C’est l’un des plus vastes ouvrages de la Ligne Maginot, prévu pour près de 1 000 soldats.

Krigsarkivet Stockholm

MARSAL (57)  :

Ville d’origine romaine, Marsal reçoit ses premiers remparts au XIIIe siècle, en tant que place forte pour le contrôle des salines de la région. Après avoir été propriété des évêques de Metz, la ville passe sous le contrôle du Duché de Lorraine. C’est à cette époque qu’elle reçoit ses premiers ouvrages modernes réalisés par Jean-Baptiste Stabili et l’entrepreneur lorrain du nom de Marchal. Une enceinte à sept bastions entoure alors le bourg. L’hôtel du Gouverneur, l’hospice et la place d’armes sont édifiés de 1625 à 1650. Disputée par le royaume de France et le Duché de Lorraine, elle est cédée par le duc de Lorraine à Louis XIV en 1662. Le monarque cherche à renforcer la liaison avec Metz et l’Alsace. Vauban élabore un premier projet pour Marsal en 1663, reprenant le tracé des anciennes fortifications. La porte de France est entièrement rénovée entre 1670 et 1676. Quatre casernes prévues pour loger 1400 soldats sont mises en chantier en 1669 mais ne sont finies qu’en 1705, après avoir subi une réduction de leur capacité de logement, motivée par l’installation du four à pain, de la boucherie militaire et des magasins à vivre. Ce complexe est complété par 12 écuries pouvant accueillir 288 chevaux. Faute de puits aux vues de la présence de nappes d’eaux saumâtres, une canalisation est percée pour alimenter la ville en eau potable. Des citernes sont construites pour le stockage. Un complexe d’inondations défensives alimentées par la rivière de la Seille est mis en place. Un réseau de batardeaux permet d’éviter l’envasement des terrains, déjà marécageux, lorsque l’inondation n’est pas tendue. Marsal perd ses fortifications en 1689 au début de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg, en même temps que Stenay et Toul. Vauban est chargé de reconstruire les remparts durant cette même guerre, à partir de 1695. Une caserne supplémentaire est édifiée près d’une poterne réalisée par Vauban. À la mort du duc Stanislas en 1766, la Lorraine devient française et Marsal perdit son intérêt stratégique de place frontalière. Mais la chute de Napoléon et la perte de la Sarre changent la position de Marsal. Les fortifications sont restaurées en 1816. La Maison du Gouverneur est reconstruite et un arsenal et deux forts détachés sont édifiés : le fort d’Orléans et le fort d’Haraucourt. La place forte a été partiellement démantelée après la Guerre franco-prussienne. Les fossés et les inondations défensives ont disparu mais les terres pleins des remparts subsistent, de même que la porte de France qui accueille le Musée départemental du sel. Dans la place, trois des quatre casernes de la porte de France subsistent, de même que la caserne de la poterne. L’arsenal de 1848 existe toujours. Les casernes subsistantes ont été transformées en logements locatifs ou bâtiments agricoles. Le plan-relief de 1839 réalisé au 1/600e, mis à jour en 1860, est conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris.

METZ (57)  :

Agglomération d’origine celte, Metz devient une des plus importantes villes gallo-romaines. Ruinée par les Huns en 451, elle devient la capitale du royaume franc d’Austrasie. Alors que Metz est devenue ville impériale au Moyen Âge et berceau des Carolingiens, elle s’entoure de deux enceintes aux XIIIe et XVe siècles. Après son rattachement à la France en 1552, Metz se couvre de casernes et accueille une garnison nombreuse. La citadelle, ouvrage quadrangulaire à quatre bastions est construite de 1554 à 1569. Elle comprend alors un hôtel du Gouverneur et un magasin aux vivres.  En 1673, Vauban est chargé par Colbert d’améliorer le système défensif de la ville. Il élabore un projet un an plus tard, reconnaissant le grand intérêt stratégique de la place forte et délègue l’ingénieur Niquet pour l’exécuter. Les chantiers démarrent en 1676 mais le programme de constructions militaires n’est pas achevé sous Louis XIV. Les chantiers consistent en une modernisation des remparts urbains et de la citadelle. Tous les bastions de la citadelle sont dotés de flancs bas voûtés. La contre-garde est reconstruite. Les remparts de la Chambière et de la citadelle sont précédés de sept demi-lunes et d’ouvrages à corne. Un rempart supplémentaire est construit sur la hauteur de Bellecroix et permet ainsi la création d’un espace de rassemblement pour 15 000 hommes. Des défenses hydrauliques doivent être ajoutées par le creusement de deux bassins artificiels, de batardeaux et d’écluses, telle celle des Arènes. Les ouvrages de l’enceinte seront achevés par Cormontaigne, lors du règne de Louis XV. Les fronts orientaux et septentrionaux remplacent les remparts médiévaux. L’empreinte défensive gagne du terrain avec le déploiement des premiers ouvrages détachés. Le fort de Bellecroix et la double couronne sont édifiés dans la première moitié du XVIIIe siècle. La caserne de la Chambrière est bâtie de 1732 à 1747 et la redoute bastionnée de la Seille est achevée en 1737. Cormontaigne travaille sur les fortifications de Metz entre 1728 et 1749 et il y applique sa propre méthode de fortification, tout en poursuivant les projets de Vauban et de Niquet. À la même époque, l’évêque de Metz, Henri de Cambout de Coislin fait édifier une caserne à quatre corps sur le lieu-dit du Champ de Seille, réalisée au frais de la ville. Pendant la Révolution, la citadelle est détruite, à l’exception du magasin aux vivres. Au XIXe siècle, Metz fait l’objet d’un vaste projet de modernisation de ses fortifications. Une nouvelle ceinture fortifiée s’ébauche en 1867-1868 avec la réalisation de grands ouvrages détachés. Au début de la guerre franco-prussienne de 1870, la ceinture n’est pas achevée. Toutefois, celle-ci reste marquée par les défaites françaises et le siège de Metz. L’annexion de Metz et de la Moselle par l’Empire allemand renforce les déploiements militaires dans et surtout autour de Metz. La ville est alors transformée en un vaste camp retranché, faisant de Metz le rempart de l’Empire. La ceinture de forts débutée sous le Second empire est achevée et en 1899, la construction d’une seconde ligne de fortifications débute, permettant de relier les places de Metz et Thionville et protégeant ainsi la vallée de la Moselle. Entre 1877 et 1905, 17 grands quartiers de casernes d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et de génie se construisent. Les remparts urbains et la citadelle de Metz ont été démolis aux XIXe et XXe siècles pour faire place à des boulevards urbains et une gare. Il n’en subsiste que le fort de Bellecroix à l’est, ainsi que les casernes qui en sont proches, des fragments de remparts subsistent au nord, la caserne Chambière, l’arsenal, l’hôpital militaire, et la place d’armes avec ses bâtiments. De la citadelle, le magasin aux vivres existe encore. Occupé par l’armée jusqu’en 1970, il a été transformé en hôtel de luxe et restaurant gastronomique. Le plan relief construit entre 1821 et 1825, mis à jour en 1879 et 1919 est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris.

METZ-1732-Krigsarkivet-Stocholm
Phalsbourg-1734-Krigsarkivet-Stockholm.

PHALSBOURG (57) :

Ville neuve, Phalsbourg est fondée entre 1568 et 1570 par le comte palatin du Rhin Georges-Jean de Veldenz. Cette place forte s’organise autour d’un plan orthogonal avec une place d’armes centrale dotée d’un puits. En 1584, la ville est vendue au duc de Lorraine Charles III puis durement sinistrée pendant la guerre de Trente ans. Le traité de Vincennes signé en 1661 rend Phalsbourg à la France. En 1679, Vauban visite Phalsbourg en compagnie de Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV. Louis XIV, sur les conseils de Vauban  décide de faire bâtir à Phalsbourg  » une bonne place de guerre  qui ne sera point d’une trop grande étendue pour occuper tous les terrains nécessaires à pouvoir contenir une assez grosse garnison et tout ce qui sera besoin à son entretien  » Et Vauban de poursuivre, dans son mémoire du 25 juillet 1679 :  » D’ailleurs l’air y est très bon, les paysages merveilleux, la chasse et la facilité de se chauffe r telle qu’il n’y a peut-être pas un endroit dans le Royaume où elle soit si grande. À l ‘égard de son importance elle forme l’une des principales entrées de la Lorraine aux Allemands, nous assure la communication en Alsace par le passage le plus fréquenté et le plus commode de tous, et tient tous les pays qui sont derrière soi en sûreté .  » Vauban reprend à son compte le projet de George Jean qui voulait faire de Phalsbourg  » ein Schlüssel zwischen Frankreich und dem Elsaß  »  et voici que le destin de la nouvelle forteresse est de défendre la France, ce dont elle s’acquittera de glorieuse façon au XIXe siècle. Il élabore aussitôt un projet mis en œuvre dès 1680 avec la construction d’une enceinte totalement neuve, de forme hexagonale. Elle comporte six bastions à orillons, six demi-lunes, des fossés secs, un chemin couvert à traverses et des places d’armes. Deux casernes sont construites au nord et au sud le long des remparts à proximité des portes de France et d’Allemagne. D’autres bâtiments militaires sont installés dans les bastions ouest et est. La trame des rues subit de légers ajustements pour mieux correspondre au tracé de l’enceinte. L’enceinte a été démolie par les Allemands après 1870. Il n’en subsiste que les deux fronts orientaux, les bastions du Dauphin et du château (le premier inclut un magasin à poudre et le second le château ancien), les deux portes, le corps de garde central transformé en mairie, une caserne appelée caserne Lobau et le château d’Einhartzhausen, ancien siège du fondateur. Les remparts ont été transformés en parc urbain. Les portes de France et d’Allemagne ont été classées au titre des Monuments historiques en 1927. Phalsbourg est l’une des villes neuves conçues par Vauban à partir d’une agglomération préexistante.

THIONVILLE (57)  :

Située dans un coude de la Moselle, Thionville apparaît pour la première fois dans une chronique relatant le passage de Pépin le Bref. À partir du Xe siècle, Thionville entre dans l’Empire Germanique puis devient un fief des comtes de Luxembourg au début du XIe siècle. Ces derniers décident d’y ériger un château doté d’un puissant donjon, la tour aux Puces. La ville est également mise en défense par l’édification d’une enceinte fortifiée constituée de hauts parements en pierre et maçonnerie. Le duc de Bourgogne Philippe le Bon conquiert la ville en 1443. Les fortifications sont restaurées. Le ruisseau du Fench est utilisé pour inonder les douves, tandis que les défenses de la rive gauche de la Moselle s’appuient sur la rivière. Bourguignonne à partir de 1461, dans le cadre des 17 provinces des Pays-Bas, la ville appartient à la maison des Habsbourg en 1477, avant d’être intégrée à l’empire de Charles Quint. Les premières adaptations à l’artillerie à boulets métalliques sont ordonnées par Charles Quint. Des boulevards d’artillerie sont édifiés sur les remparts qui perdent leurs créneaux et sont talutés, des plateformes plus larges sont ajoutées sur les tours. Ces nouvelles défenses n’empêchent pas une première conquête française par les armées d’Henri II en 1558. Philippe II d’Espagne ordonne en 1559 la transformation des défenses de Thionville, après que la ville lui ait été rendue grâce au traité de Cateau-Cambrésis. L’Espagne envisage alors le premier projet de fortification moderne confié à l’ingénieur Jacques Van Noyen. Menés de 1593 à 1607, les travaux donnent naissance à un hexagone irrégulier dont les points forts sont le bastion de Metz, cinq demi-lunes et un ouvrage à cornes. Assiégée en 1643 par le duc d’Enghien, la ville est conquise par la France. La conquête est entérinée par le traité des Pyrénées en 1659. Vauban intervient à Thionville entre 1673 et 1693. Il réorganise les défenses de la ville sur la rive gauche et complète l’ensemble par la mise en place d’un système de lunettes, glacis, tenailles et contre-gardes. Vauban est le premier ingénieur à étendre les fortifications de Thionville sur la rive droite de la Moselle. Pour cela, il fait construire le premier pont de pierres et ajoute un ouvrage à corne flanqué de deux lunettes de l’autre côté. Le capitaine suisse Rodolphe Salzgueber, membre des gardes étrangères, supervise les chantiers sur place. En 1677, Vauban préconise d’élargir l’ouvrage pour faire de Thionville un camp retranché majeur, mais ce projet ne sera jamais réalisé. En 1695, il perfectionne les défenses par l’ajout d’un second glacis et de six lunettes avancées.  Au XVIIIe siècle, l’aspect de la place forte est fortement modifié. En 1727, les ingénieurs Tardif et Duportal réalisent partiellement le projet de camp retranché en remplaçant l’ouvrage à corne de la rive droite, réalisé par Vauban. La Double couronne de la Moselle est édifiée. Cet ouvrage à corne comporte deux bastions à flancs droits, deux demi-bastions, trois demi-lunes et un chemin couvert à places d’armes rentrantes. L’enceinte urbaine est également remaniée avec l’ajout successif de contregardes, de glacis et d’une ceinture de lunettes. En 1745, Louis de Cormontaigne augmente les défenses de Thionville. Entre 1746 et 1752, la ville est dotée d’une double couronne de forts appuyée par la construction du couronné de Yutz. Il possède trois bastions à flancs droits, deux demi-lunes, deux tenailles, des fossés secs et un chemin couvert. Afin de protéger Thionville des inondations, il fait percer un canal de dérivation de 1745 à 1753. Afin de protéger ce canal et assurer la continuité entre les remparts, des ponts-écluses sont édifiés entre 1746 et 1756. Après la mort de Cormontaigne en 1752, l’ingénieur Pierre Filley améliore les œuvres de celui-ci en ajoutant des cavaliers et des fentes de tirs dans les bastions espagnols dont les flancs sont redressés. Il achève les ponts-écluses qui n’avaient pas reçus leurs grilles en 1752 et perfectionne le système hydraulique. Il préconise d’ajouter des magasins en ville. Plusieurs ouvrages des défenses de la ville côté rive gauche sont maçonnés à cette époque. Ces modifications débutent en 1777 mais ne sont pas achevées en 1789 car les grilles des ponts-écluses n’ont jamais été fondues. Entre 1893 et 1900, les Allemands construisent une ceinture de sept forts périphériques en béton autour de Thionville. Modernisés jusqu’en 1914, ils ne servent pas durant la Première Guerre mondiale. À partir de 1926, deux d’entre eux sont intégrés à la Ligne Maginot. Les fortifications urbaines de Thionville ont été démantelées par les Allemands à partir de 1901. La tour médiévale aux Puces en est l’un des rares vestiges. Elle accueille aujourd’hui le musée du Pays Thionvillois. Côté rive droite, le couronné de Yutz et la porte sont conservés. Les ponts-écluses de Cormontaigne existent toujours ainsi que les forts allemands du XIXe siècle et les ouvrages de la Ligne Maginot. Lieux de mémoire, ils sont accessibles au public.

THIONVILLE 1693 BnF
Avenes-sur-Helpe-Krigsarkivet-Stockholm.

AVESNES SUR HELPE (59) :

Ville médiévale, elle est née de la réunion de deux noyaux urbains réunis en une agglomération au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, une enceinte plus large correspondant aux trois quartiers de la vieille ville (centre-ville, plateau Chémerault et ville basse) est édifiée avec des tours rondes. En 1477, la ville est détruite par Louis XI. Au début du XVIe siècle, les ducs de Croÿ dotent la ville de ses premières fortifications bastionnées. Il s’agit de six bastions à orillons et galerie de contremines, dont le bastion de la Reine. Ceux-ci sont dessinés par l’ingénieur italien Jacopo da Modena, ingénieur de Charles Quint. Durant les années 1540 et 1550, le dispositif défensif est modifié et renforcé par des cavaliers sur les bastions et les courtines. Sa situation escarpée rend difficile sa défense par l’inondation. Les ingénieurs de Madrid et Bruxelles rectifient les tracés des bastions et construisent des demi-lunes et des redoutes pour protéger les portes. Une redoute est ajoutée sur le lieu-dit Pont Rouge. La porte de France est reconstruite. Les Bastions, sauf le Bastion de la Reine, sont élargis et des ouvrages extérieurs sont établis vers 1630 sous la Direction du Chevalier de Ville. De cette époque date la porte de Mons (1628) et le Cavalier du Bastion de France. Conquise définitivement par la France en 1659 par le Traité des Pyrénées, une série de travaux visant à moderniser l’enceinte est ordonnée en 1661. À partir de 1673, Vauban engage de nombreux travaux. S’il ne touche pas à l’enceinte urbaine, il redéfinit les ouvrages extérieurs, renforce la garnison de casernes et de poudrières, perce de nouvelles portes et renforce le système d’inondation du front nord. Il édifie sur l’Helpe, le Pont-des-Dames, un pont-écluse à quatre vannes permettant de réguler le cours de la rivière, de tendre des inondations défensives et de réguler le volume d’eau des fossés. Détruite partiellement durant un siège en 1815, la ville est reconstruite sous la Restauration et voit ses fortifications modernisées à partir de 1821, suite à la perte de Philippeville et Mariembourg cédées au royaume des Pays-Bas. Un demi-bastion casematé sur deux niveaux est établi près de la Porte de France qui est restaurée, le bastion Saint-Jean est remis à neuf, ses casemates anciennes sont obstruées et les magasins à poudre et de stockage sont reconstruits. Au cours des années 1830, les défenses sont restaurées et un nouveau bastion est ajouté sur la courtine du front sud-est. Plus petit que les autres, le bastion Saint-Louis est doté de casemates. La ville est déclassée en 1873. Il subsiste aujourd’hui les deux tiers des remparts dont le bastion de la Reine, le bastion Saint-Jean, le bastion de France (occupé par la sous-préfecture d’Avesne), la porte de Mons et le Pont-des-Dames. Le donjon et une partie de l’enceinte, construits à l’époque médiévale, ont été mis au jour depuis 1975.

BERGUES (59) :

Ville médiévale, composée de deux noyaux urbains initiaux (l’abbaye de Saint-Winocq et la ville neuve du comte de Flandre Baudouin IV sur la colline du Groenberg), elle se développe grâce à sa situation portuaire à partir du IXe siècle. Elle reçoit ses premières fortifications, sous la forme d’une enceinte et d’un château fort (de type motte castrale). Ces murailles seront réaménagées et agrandies plusieurs fois, en 1383 notamment, année qui voit l’union définitive des deux noyaux urbains en un seul. Ce réaménagement est consécutif au siège de 1382 par le roi de France Charles VI. Le XVe siècle réédifie cette enceinte et l’adapte à l’artillerie avec l’ajout de boulevards et de couleuvrines. Au XVIe siècle, les Espagnols construisent des bastions et deux demi-lunes devant les portes du front ouest, à partir de 1558 sous le règne de Philippe II d’Espagne. Dès cette époque, la force de la place réside dans ses inondations défensives alimentées par le canal de Bergues venu de la mer et la Colme, rivière d’eau douce. Les tours des Coulevriniers, des Sept-baraques et de Neckerstor commandent ce dispositif hydraulique. A partir de 1635, d’autres chantiers de renforcement des défenses sont entrepris. Deux forts carrés, le fort Lapin au nord et le fort Suisse au sud, sont édifiés peu après cette date. Des bastions détachés sont édifiés devant les fronts orientaux de la ville, point faible de la défense, n’ayant pas de défenses hydrauliques. Prise une première fois en 1646, la ville n’est définitivement conquise par la France qu’en 1668, au Traité d’Aix-la-Chapelle. La même année, Vauban est chargé d’en moderniser les défenses. Son premier projet, appliqué à partir de 1670, consiste en un renforcement du front oriental de la ville, les seuls dépourvus d’inondation défensive. Il y construit une tête de couronne (une variante de l’ouvrage à couronne) composée d’un bastion et de deux demi-bastions, créant ainsi deux fronts chacun précédé par une tenaille et une demi-lune. Cet ensemble est appelé Couronne Saint-Winocq, car situé près de l’abbaye du même nom. Ces premiers chantiers s’achèvent en 1677, année de son intégration à la seconde ligne du Pré Carré. Après cette date, on travaille aux réduits, demi-lunes et lunettes de la couronne. Vauban a en effet ajouté une redoute et modernisé la redoute des Dunes antérieure pour prendre à revers l’ouvrage en question. En 1699, il réalise une dernière tranche de travaux sur cette partie des remparts : des souterrains de communication et de combat y sont ajoutés, ainsi que dans les demi-lunes et fossés. En 1706, après la bataille de Ramillies, M. le maréchal de Vauban fut envoyé pour commander à Dunkerque et sur la côte de Flandre. Il rassura par sa présence les esprits étonnés ; il empêcha la perte d’un pays qu’on voulait noyer pour prévenir le siège de Dunkerque, et le prévint d’ailleurs par un camp retranché qu’il fit entre cette ville et Bergues, de sorte que les ennemis eussent été obligés de faire en même temps l’investiture de Dunkerque, de Bergues et de ce camp, ce qui était absolument impraticable. Les défenses hydrauliques voient la modernisation de leurs écluses pour plus d’efficacité. Un projet d’ouvrage couronné similaire pour protéger la porte de Dunkerque, au nord de la place forte, ne sera réalisé qu’en 1744. Ailleurs, les interventions de Vauban se sont limitées à améliorer les tracés des ouvrages et au remplacement des portes de Cassel et d’Hondscoote. Dans la ville, il construit des casernes et des magasins à poudre. Le XVIIIe siècle modifie peu l’apparence de la place : une citerne en élévation est ajoutée en 1724. Au XIXe siècle, plusieurs chantiers sont menés. Le premier se déroule sous la Monarchie de Juillet : l’ouvrage à corne de la porte sud est remplacé par un couronné dit de Biesme entourant la gare et le nouveau canal. Ce chantier se déroule entre 1840 et 1850. Le couronné de Saint-Winocq est modernisé après 1870 pour adaptation à l’artillerie rayée. Durant l’Occupation de 1940-44, les remparts sont utilisés par les Allemands pour l’entraînement au tir.

Bergues-1693-Krigsarkivet-Stockholm
BOUCHAIN 1711 Krigsarkivet Stockholm

BOUCHAIN (59) :

Ville carolingienne située au confluent de l’Escaut et de la Sensée, Bouchain possède des remparts depuis le XIIe siècle. Elle est structurée en deux entités séparées par des bras d’eau : une ville basse défendue par un fossé et une ville haute fortifiée et dotée, par Baudouin IV de Hainaut, d’un donjon, la Tour d’Ostrevant. Assiégée par Louis XI, brûlée par François Ier, Bouchain est reprise par Charles Quint en 1526. Les 1ères ébauches des fortifications apparaissent au XIIè siècle, sous Baudouin IV qui fit ajouter une Tour au château existant. Il aménage quelques fossés et murailles crénelées, et agrandit la ville qui devient capitale du Comté d’Ostrevant. Charles Quint développe les fortifications en 1532/35 et fait ceindre la Ville Haute de murailles de courtines avec 4 bastions à oreillon (il subsiste le Bastion des Forges), d’un fossé large et profond améliorant le système médiéval de défense par inondation.  En 1676, la ville est prise par la France et intégrée à la deuxième ligne du Pré Carré. Vauban améliore les dehors et les inondations, remanie le donjon médiéval construit en 1164 et construit une caserne et un magasin à poudre (1687).  D’une capacité de 150 tonnes, Vauban publie un deuxième projet en 1691, le bastion des Forges avec une partie de la courtine du XVIe siècle et des galeries souterraines dont le bien-fondé est démontré en 1711 lorsque la ville est assiégée et prise par le duc de Marlborough, durant la guerre de Succession d’Espagne En 1713, alors que la ville est à nouveau française, le front de terre de la ville haute est équipé d’une galerie de contrescarpe à feux de revers et de contremines.  Elles furent fréquemment réparées et modifiées par le Génie, l’armée d’occupation danoise (1816-1818) jusqu’au déclassement des ouvrages de défense en 1889, puis par décret du Président de la République en mai 1893. Le démantelement exécuté entre 1892 et 1896 vit disparaitre la grande majorité des fortifications, mais quelques vestiges subsistent.  La ville a été gravement endommagée pendant les deux guerres mondiales.. Les anciens fossés et redoutes de défense par inondation sont encore visibles dans la ville basse. Le plan-relief de 1715 réalisé au 1/600e par l’ingénieur Ladevèze, réparé en 1769 et 1920, est conservé au Musée des Beaux Arts de Lille

BOURBOURG (59)  :

Les Normands ruinent la cité vers 880. À la suite de quoi le comte de Flandres Baudouin II (Baudouin le Chauve) entoure la ville reconstruite de remparts et de fossés vers 900. Baudouin III de Flandre poursuit cette action en 958. À cette époque, Bourbourg est le chef-lieu d’un doyenné de chrétienté chapeautant plusieurs églises et chapelles même si l’ensemble dépendait de l’abbaye de Saint Bertin de Saint-Omer. Bourbourg , ville fortifiée par les comtes de Flandre connait plusieurs moments difficiles au cours des siècles : ville assiégée et/ou pillée dans le cadre de la guerre de Cent Ans (croisade d’Henri le Despenser, 1436) ou lors de l’affrontement entre la France et les successeurs des Comtes de Flandre (duc de Bourgogne, puis Autriche, puis Espagne). Les adversaires se disputent la suprématie sur la région qui, au fil des guerres, passe des mains des uns à celles des autres. Bourbourg subit ainsi plusieurs envahissements, destructions : 1479 pillage par les Français qui incendient la ville, puis retour à l’Espagne, 1636, année où la peste se déclare à Bourbourg, dont les fortifications sont renforcées par l’Espagne en 1639, 1645 reprise par les Français, reprise par les Espagnols en 1651; 1657 Turenne prend la ville pour la France et la rase plus ou moins (le bois des charpentes des ruines fut utilisé pour le siège de Gravelines qui suit celui de Bourbourg), nouveau pillage en 1675. La paix n’est durablement retrouvée qu’en 1678, avec le traité de Nimègue, Bourbourg devient définitivement française (elle l’était déjà depuis 1659 par le traité des Pyrénées mais eut à subir les agressions espagnoles jusqu’en 1678). En 1669, la France décide, dans le cadre de la volonté de favoriser le développement de Dunkerque au détriment de Bergues, cité prédominante jusque là, de creuser le canal de Bourbourg, destiné à relier l’Aa à Dunkerque de façon plus directe que le canal de la Colme qui oblige à passer par Bergues, Vauban en sera l’ingénieur. Pendant toute cette période, plusieurs Comtes de Flandre, Ducs de Bourgogne, Empereur ou Roi d’Espagne se rendent à Bourbourg : ainsi en juillet 1549, Charles Quint effectue une tournée en Flandre afin d’y faire reconnaitre son fils Philippe II comme Comte de Flandre, il vient à Bourbourg après être passé à Bergues, Dunkerque, Gravelines. À la fin du XVIIIe siècle, Bourbourg cesse d’être ville de guerre et se développe alors grâce au commerce puis à l’industrie. La ville profite de son canal « en tout temps navigable », de communications faciles, y compris par voie d’eau avec Dunkerque, Bergues, Saint-Omer, Calais et Ardres et de chemins soigneusement pavés ou empierrés.

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CAMBRAI (59) :

Des faubourgs s’étaient développés, à l’époque de la prospérité mérovingienne, au nord et à l’ouest du castrum primitif, autour des églises Saint-Vaast et Saint-Aubert. Le pillage de la ville par les Vikings en projet Vauban en 1702 (4 novembre), non réalisé. fit construire tripla la superficie de la ville. Au sud-est, sur un monticule appelé Mont-des-Bœufs, l’évêque Géry avait fondé en 595 une abbaye, d’abord dédiée à saint Médard et à saint Loup, puis, après la mort du fondateur, à Géry lui-même. Cette abbaye était certainement elle aussi protégée par une enceinte. L’espace qui séparait ces deux noyaux urbains accueillait les marchés et les foires..  L’évêque Gérard II remplaça plus tard le rempart de terre par une enceinte de pierre munie de tours, de portes et de fossés et englobant la totalité des espaces bâtis. Dès lors Cambrai avait atteint le périmètre qu’elle devait conserver jusqu’au XIXe siècle : tandis que d’autres villes de la région telles que Bruges, Gand ou Douai agrandissaient leurs enceintes jusqu’au XIVe siècle, celle de Cambrai était remaniée et renforcée, mais sans que le tracé en soit modifié. Le tracé de ce rempart du XIe siècle est encore visible dans celui des boulevards actuels. C’est probablement sous les épiscopats des évêques Gérard Ier, Liébert et Gérard II, au XIe siècle, que fut construit le château de Selles, forteresse située au bord de l’Escaut au nord-ouest de la ville. Au XIIIe siècle l’évêque Nicolas III de Fontaines y ordonna des travaux pour le mettre « sur un bon pied de défense ». Ce château, propriété des évêques-comtes, était destiné autant à surveiller la ville qu’à en assurer la défense. Sa fonction militaire prit fin au XVIe siècle lorsque Charles Quint, s’étant emparé de la ville, ordonna en 1543 la construction sur le Mont-des-Bœufs, au nord-est de la ville, d’une citadelle pour laquelle on rasa 800 maisons et l’abbaye de Saint-Géry. Dès lors le château de Selles fut utilisé comme prison. En 1630, Richelieu, souhaitant contrer la puissance de l’Empereur et de l’Espagne, renouvelle l’alliance de la France avec les Provinces-Unies. L’effort principal de la France doit se porter sur les Pays-Bas espagnols, et un plan de partage est établi avec les Hollandais, la France devant recevoir Le Hainaut, le Cambrésis, l’Artois, une grande partie des Flandres ainsi que le Luxembourg et le comté de Namur. La guerre est déclarée à l’Espagne en 1635 : il s’ensuit une longue série de guerres qui, aggravée par des crises de subsistance et des épidémies, va meurtrir le Cambrésis. Mazarin essaie vainement, en 1649, de s’emparer de la ville en la faisant assiéger par Henri de Lorraine-Harcourt et par Turenne. Un régiment espagnol venu de Bouchain réussit à pénétrer dans la ville, dont le siège est levé. En 1657 le vicomte de Turenne s’empare de Cambrai. À nouveau 4 000 cavaliers sous le commandement de Condé, passé au service de l’Espagne, réussissent à y pénétrer, et Turenne abandonne la ville. En 1666, dans le plus grand secret, Louis XIV prépare de nouvelles conquêtes en faisant relever les plans des fortifications espagnoles, puis entame la Guerre de Dévolution. Si le traité d’Aix-la-Chapelle de 1668 permet au royaume de France d’obtenir un grand nombre de places fortes, Cambrai n’en fait pas partie, non plus que Bouchain, Valenciennes et Condé-sur-l’Escaut. En 1672, les hostilités reprennent contre la République protestante des Pays-Bas et se poursuivent dans les années suivantes. En 1676, Louis XIV, qui veut « assurer à jamais le repos de ses frontières », porte l’essentiel de ses efforts contre l’Espagne, et occupe Condé puis Bouchain. Le 17 mars 1677, les troupes françaises prennent d’assaut Valenciennes et se dirigent vers Cambrai, la place la plus forte des Pays-Bas, qui est atteinte le 20. Le 22 mars Louis XIV se porte en personne devant la ville, Vauban assurant le Siège. Vauban, qui commande les opérations, entreprend la réalisation de lignes de circonvallation et de contrevallation entourant la place. La ville isolée ne peut donc pas recevoir de secours. Son front nord reste vulnérable. Profitant de cette faiblesse, les Français ouvrent une tranchée du côté de la porte Notre-Dame. Grâce à l’aide de 7 000 paysans venus de Picardie les travaux d’approche avancent rapidement10, malgré un temps extrêmement froid et pluvieux. Des buttes sont construites afin de placer, pour une meilleure performance, les canons au niveau de la contre-escarpe. Le 30 mars les premières batteries se mettent à battre en brèche trois demi-lunes et le corps de la place. Le 1er avril les troupes françaises attaquent les trois demi-lunes. Le 2 avril les troupes françaises investissent l’une des demi-lunes entre la porte de Selles et celle de Notre-Dame.  Le 5 avril, la ville se rend après que les troupes françaises ont sapé les fortifications. Cependant la garnison se réfugie dans la citadelle. Les Français ouvrent alors une tranchée sur l’esplanade. Dans la nuit du 11 au 12 avril 150 Français sont tués.  En réponse le roi fait saper les fortifications à trois endroits au niveau du bastion Saint-Charles. Le gouverneur refuse de se rendre. Le 17 avril, après que le commandement français a indiqué que deux autres mines allaient imminemment faire s’écrouler les fortifications, le gouverneur Dom Pedro de Zavala, blessé à la jambe durant les combats, fait battre la chamade et capitule. Le roi apprend la nouvelle alors qu’il assiste, à Awoingt, à la messe officiée par le père de la Chaise. Le 19 avril 1677, après les négociations d’usage, le gouverneur espagnol de la place, Dom Pedro de Zavala, porté sur une litière en raison de sa blessure, remet les clefs de la citadelle au roi, après un siège de 29 jours, dirigé par Vauban qui a fait dans les combats de la citadelle plus de 1 200 blessés ou tués, qui lui rend les honneurs pour sa belle défense. Les 2 000 Espagnols encore valides quittent la place « tambours battant, mèches allumées, enseignes déployées ».

Le 2 avril, les Français investissent une partie de la place. Le 5 avril la ville se rend, avec les mêmes avantages que Lille en 1667, mais la garnison espagnole se réfugie dans la citadelle et le siège se poursuit jusqu’au 17 avril. Après 29 jours de siège le roi fait son entrée dans la ville, le lundi de Pâques 19 avril. Louis XIV nomme alors le marquis de Césen gouverneur, qui nomme 14 nouveaux échevins tout en gardant le même prévôt. Par le traité de Nimègue signé le 10 août 1678 l’Espagne abandonne Cambrai, définitivement annexée par la France. Les fortifications sont renforcées d’ouvrages avancés. L’influence française va transformer l’architecture et l’urbanisme de la ville. Le démantèlement des fortifications, demandé par pétition dès 1862, ne fut finalement accepté par l’État que 30 ans plus tard. Les travaux durèrent 6 ans et transformèrent l’aspect de la ville par la construction d’une ceinture de larges boulevards, la vente de nouveaux terrains à bâtir, le raccordement de la ville à ses faubourgs, l’établissement de jardins publics.

 

COMINES (59)  : 

Comines se fortifie pour se défendre des invasions dès le début du Moyen Age. De par sa position stratégique sur la Lys, point de passage obligé et porte de la Flandre, Comines subit de nombreuses invasions barbares. Détruite, la ville sera reconstruite en 1384 par Colard de la Clyte qui rebâtit le château. Celui-ci devient l’un des plus beaux du pays et le beffroi lui aussi gagne en puissance. Jusqu’aux règnes de Jean Ier et de Jean II, les malheurs, les guerres, les disettes ou famines continuent d’accabler la ville. En 1477, Jeanne de la Clyte (ca. 1440-1512), veuve de Jean de Halluin, est seigneur de Comines. En 1512 lui succède son fils, Georges d’Halluin (ca. 1473-1536), qui fait creuser une seconde écluse afin de faciliter le trafic fluvial. De nombreux conflits se déroulent jusqu’au début du XVIIe siècle. Sous le règne de Charles de Croy, une fois de plus, Comines est reconstruite. Le château est réparé ainsi que les chapelles et les moulins. L’église Saint-Chrysole est terminée en 1615 et le beffroi est édifié dans sa forme originale en 1623. En 1668, à la suite d’une alliance matrimoniale avec l’Espagne, Comines change de royaume. La ville est coupée en deux par la frontière naturelle de la Lys, le Nord est laissé à l’Espagne. Louis XIV fait fortifier le château par Vauban, mais en 1674, de crainte de le voir tomber aux mains des Espagnols, il le fait détruire par le maréchal d’Humières.  Vauban qui se préoccupe continuité des fortifications entre Ypres et Comines établit en 1696 un premier plan est signé de sa main où l’on  voit la ligne, dédoublée, comme elle se présentait à la fin du xviie siècle, mais avec des ajouts dans les instructions et par exemple la rature de la ligne en avant. Si on peut supposer que ce document, établi en vue de la réfection des lignes, doit représenter assez exactement le tracé des lignes, on observe cependant que la partie sud (entre Houthem et Comines) est dessinée de façon fort simplifiée ; en soi, cela se comprend, puisque les travaux de réfection se concentraient sur la partie nord (entre Houthem et Zillebeke). Le plan de Vauban semble avoir servi de base pour un autre plan, daté de 1697 et attribué à l’ingénieur français Jean de Caligny. Le plan dénombre et nomme une série de redoutes et porte la mention « vieilles lignes à razer » dans la partie concernée de la ligne. Cette ligne de défense d’Ypres à Comines, conçue par Vauban, avait une longueur de 10 km, entre l’étang de Zillebeke au nord et la Lys à hauteur de Comines au sud. Elle consistait en un fossé – côté ennemi – adossé à un talus – côté français. La taille de ces deux structures reste encore matière à débat. Le talus avait probablement une hauteur entre 1,80 m et 2,40 m pour une largeur de 6,60 m à 6,90 m au sommet et d’environ 5,40 m au pied, alors que le fossé était sans doute profond de 1,50 m à 2,40 m et large de 4 à 7 m. Dans le but d’optimaliser la fonction défensive de la ligne, des redoutes, bastions et redans étaient construits à distances régulières. Une dizaine d’années après son érection, probablement en 1689, un dédoublement de la ligne a été décidé. Cela ne s’est fait que dans la partie septentrionale de la ligne, plus spécifiquement entre l’étang de Zillebeke et Houthem. Peu après, tout le secteur septentrional original est abandonné et un nouveau tracé est mis en place entre 1689 et 1696. Vauban produira un projet de fortification le 1er juin 1696 mais il ne sera pas réalisé. .Les traités d’Utrecht (1713) confirment la frontière sur la Lys. Deux Comines subsistent : Comines Autriche et Comines France. Au détriment du flamand, la langue devient officiellement le français.

CONDE SUR L’ESCAUT (59) : 

Des Vikings, apparus une première fois en 855, s’y établissent provisoirement dans les années 880. Remontant l’Escaut sous le commandement de leurs chefs Sigfred et Godfred, ils prennent la place forte et y établissent un camp retranché avec un embryon de fortifications ; chassés en 885, ils réapparaissent dès l’année suivante jusqu’à leur expulsion définitive en 889.  La ville, très disputée, est tour à tour prise par les troupes flamandes de Jacques van Artevelde, par le roi de France Louis XI en 1477. Jean de La Hamaïde, seigneur de Condé, meurt à la bataille d’Azincourt en 1415. En 1654, les Espagnols commencent une période de chantiers de modernisation, interrompue par une prise française en 1655, suivie d’une reprise espagnole l’année suivante. Les Espagnols ajoutent un chemin couvert et construisent des défenses avancées. Ils renforcent les défenses du front nord-ouest par quatre puissants bastions. En 1676, Louis XIV assiège la ville, l’attaque de la Place étant confiée à Vauban, la cité sera définitivement rattachée à la France par le traité de Nimègue en 1678. Vers 1680, Vauban est chargé de perfectionner les défenses de la cité qu’il intègre à la première ligne du Pré Carré. Des redoutes et des bastions terrassés sont ajoutés devant l’enceinte espagnole maçonnée. Un nouveau chemin couvert et six redoutes sont édifiés pour garder le cours d’eau et le plateau dominant vers Tournai. Les fossés secs des fronts de terre sont équipés de contremines. Ce sont principalement les défenses hydrauliques qui reçoivent les chantiers les plus importants. Les eaux sont collectées et redistribuées par 27 écluses et huit batardeaux qui permettent d’inonder les abords de la place en 24 jours. Vauban ne modifie pas fondamentalement les remparts. Il y ajoute quelques ouvrages, reconstruit la porte Vautourneux et aménage un système d’écluse sophistiqué protégeant la ville sur les trois quarts de son pourtour. Pendant leur courte occupation en 1793 et 1794, les Autrichiens s’attachent à aménager les ouvrages avancés et à développer une galerie de contre-mines. .Les troupes autrichiennes de François de Saxe-Cobourg occupent la ville après un blocus de 92 jours (10 juillet 1793). La ville est libérée des Autrichiens le 3 septembre 1794 par le général Schérer. Elle tombe aux mains des coalisés lors de la chute de Napoléon (1815) : ils ne la quittent que trois années plus tard, en 1818.  En 1901, Condé-sur-l’Escaut perd son titre de place forte : l’État autorise alors son démantèlement en 1923 et durant la Seconde Guerre mondiale, la commune est occupée par les Allemands (1940-1944) qui exploitent ses ouvriers et sa mine de charbon. Après le déclassement de la place en 1901, les remparts ont subi quelques modifications et l’Escaut a été recalibré. Des fortifications de la ville, il reste le château fort dit de l’Arsenal, quatre tours de l’enceinte médiévale, six bastions construits par Vauban et l’écluse du Jard.

DOUAI (59)  :

Fortifiée dès le Xe siècle, Douai est située sur un territoire sans cesse disputé par la France, l’Espagne et les Pays-Bas. Elle est dotée d’ouvrages défensifs au XVIIe siècle, alors qu’elle appartient aux Espagnols. L’enceinte médiévale qui comptait déjà trois bastions sur le front nord est conservée, mais arasée et améliorée par l’ajout de glacis et de 19 demi-lunes de terre entre 1927 et 1649. En juillet 1667, Douai capitule après avoir subi un siège dirigé par Vauban. Alors que la ville est devenue française, Vauban propose de simples améliorations pour les fortifications extérieures en édifiant de nouvelles demi-lunes et en créant de nouvelles casernes. Il créé également un arsenal et une fonderie de canons. Cette dernière est édifiée à l’emplacement de l’ancien château des comtes de Flandre. Louis XIV en confie l’exploitation aux frères Keller, fondeurs suisses très réputés. Le projet principal de Vauban consiste à améliorer les défenses hydrauliques, modernisées et entretenues tout au long des XVIIIe et XIXe siècles. Les bastions de l’enceinte extérieure sont construits jusqu’en 1875. Entre 1641 et 1646, un fort bastionné de forme pentagonale est construit à 1,5 kilomètre au nord de Douai, les habitants s’étant opposés à l’érection d’une citadelle en ville. Le fort de Scarpe sert alors d’ouvrage avancé et contrôle les écluses qui pouvaient inonder la place. Vauban recommande la démolition du fort de Scarpe, compte tenu du coût de sa modernisation par rapport aux avantages qu’il présente. Cependant, Louis XIV décide qu’il soit conservé. Entre 1670 et 1672, le fort est maçonné et amélioré par l’ajout de trois demi-lunes, un chemin couvert et des casernes. Ces travaux auraient coûté environ 130 000 livres. Il ne reste rien aujourd’hui des travaux du règne de Louis XIV. Déclassés en 1889, le fort et les remparts urbains ont été démolis entièrement pour laisser la place à des axes de circulation, à une gare et au canal de la Scarpe. Seules quelques traces de fortification sont aujourd’hui visibles, notamment deux tours médiévales. Le plan relief, construit en 1709 au 1/400e a été racheté par la ville en 1904 et est conservé au musée municipal dit de la Chartreuse.

DOUAI kRIKSARKIVET Stockholm.

LA BASSEE (59)  :

LA BASSEE (59) : En 880, La Bassée encore à demi-entourée d’une immense marais devient une place religieuse et une place forte, disposant d’une place d’armes, habitée par un gouverneur et le « lieutenant du roy », lesquels gèrent un important corps de garde et un « magasin de guerre ». Cette garnison a son pendant à Aire-sur-la-Lys et à Saint-Om er qui sont également chargés de veiller sur le canal de Noeufossé, véritable fortification protégeant le Sud de la région des invasions et menaces venant du nord depuis sa construction par les armées de Baudouin VI vers l’an 1000. Au XVIè La ville était alors entourée d’un réseau de petits canaux et fossé en eau, large et profonds « qui ne peut se vider à cause des marais et des canaux qui y entrent ». Des chemins couverts, des bastions et diverses portes, murs et demi-lunes étaient alors protégés de fossés et palissades. Les fortifications de la petite ville abritent aussi des infrastructures conventuelles (religieuses et augustins, autour de l’église Notre-Dame) À l’époque de Louis XIV (1708 pour l’extrait ci-dessous qui traite de la campagne de Flandre), la place protège à la fois l’Artois et Lille. « Monseigneur le duc de Bourgogne, en se retirant à Tournay, avait projeté de se porter avec toutes ses forces à la Bassée et d’achever les fortifications que les ennemis y avaient commencées ; en attendant le moment où il pourrait exécuter ce projet, il y envoya aussi le 28 une brigade d’infanterie aux ordres de M. de Villiers pour renforcer M. de Sézanne, que. M. de Cheyladet y avait déjà fait entrer au moment où les ennemis l’avaient abandonné pour marcher vers l’Escaut. Monseigneur le duc de Bourgogne regardait ce poste comme très important, et pour couvrir l’Artois et pour se procurer le moyen de faire entrer quelque secours dans la citadelle de Lille, ce qui cependant était devenu plus difficile que jamais, les ennemis ayant renforcé les postes de Lambersart et de Loos. M. le duc de Vendôme proposait de son côté de construire une ligne depuis la Bassée jusqu’à la Lys, persuadé que par ce moyen on empêcherait les ennemis de tirer des subsistances de l’Artois, du Furnembach et des autres pays situés à la gauche de cette rivière, et que par là l’établissement de leurs quartiers d’hiver leur deviendrait fort difficile. Le roi approuva le projet de monseigneur le duc de Bourgogne pour la Bassée, et lui recommanda d’établir aussi à Saint-Venant un poste qui fût en état de tenir pendant l’hiver ». Lors de la Première Guerre mondiale, la ville a particulièrement souffert (presque totalement rasée). Les séquelles de guerre y sont restées visibles durant plus de 10 ans, avant encore de nouveaux bombardements en 1939-1945.

LANDRECIES (59)  :

Née au VIIe siècle sur le cours de la Sambre, Landrecies reçoit ses premières fortifications au XIe siècle, complétée par un château en 1140, séparant la Ville Haute de la Ville Basse. La première enceinte bâtie aux XIIIe et XIVe siècles ne suffit pas à empêcher le sac de la ville en 1477 par Louis XI de France. Au XVIe siècle, la ville passe successivement de la domination de François Ier à celle de Charles Quint. Vers 1544, François Ier charge Girolamo Marini de construire une nouvelle enceinte. Alors qu’elle est à nouveau prise par Charles Quint, la place est flanquée de cinq bastions. Rétrocédée en 1545 à Charles Quint, Landrecies est renforcée par les Espagnols jusqu’en 1655. Les cinq bastions à orillons sont conservés, puis augmentés de courtines renforcées et de fossés terrassés. Les dehors sont également créés, ainsi que des demi-lunes. En 1655, la ville subit encore un siège français siège en 1655 Vauban en second sous la direction de M. de Condé sous le Maréchal de la Ferté et M. de Turenne. Louis XIV vient célébrer en personne1 la prise de la ville (restée française depuis). Ses armées poursuivent selon le plan prévu : les deux autres places visées, Condé-sur-Escaut (assiégée le 18 août) et Saint-Ghislain (le 25 août), se rendent chacune au bout de trois jours de siège. Clerville charge Vauban de réparer les fortifications de Landrecies et Condé, qui serviront de base d’opération pour l’attaque sur Valenciennes, programmée l’année suivante. Landrecies est rattachée définitivement à la France de Louis XIV. Ce rattachement est confirmé par le Traité des Pyrénées en 1659. Vauban est dépêché sur place pour examiner et réaménager le système défensif de la ville. Il conserve les fortifications espagnoles qu’il juge efficaces. Il les complète d’un ouvrage à cornes pour défendre la ville basse et améliore les dehors en réalisant un système défensif hydraulique. Il dote également la ville de deux nouvelles casernes, d’un arsenal, et d’un hôpital. Dans une des tours de l’ancien château-fort, Vauban installe une soute à munitions. Les dépendances de l’hôtel de ville, situé sur la place principale, accueillent une prison. Landrecies est intégrée à la seconde Ligne du Pré Carré en 1678. Les fortifications, devenues obsolètes, sont démantelées entre 1895 et 1899. Un centre d’interprétation dédié à l’histoire et l’évolution de Landrecies à travers les âges a été ouvert dans l’ancienne halle aux blés. Le plan-relief construit au 1/600e par l’ingénieur Ladevèze en 1723, restauré en 1766, 1816 et 1986 est conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris.

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LE QUESNOY  (59) :  

LE QUESNOY (59) : Dès 1150 Le Quesnoy est doté d’un château et de remparts avec une première Dès 1150 Le Quesnoy est doté d’un château et de remparts avec une première enceinte composée de murailles crénelées, chemin de ronde et tours circulaires. Ces premières fortifications sont en partie remplacées par une enceinte moderne à partir de 1533 alors que la ville est sous domination espagnole. À la fin de la Fronde (1654), la ville est prise par l’armée royale française de Turenne. La cité qui n’avait jamais été française le devient pour le grand plaisir de la cour. Le jeune roi Louis XIV reçoit la ville en cadeau de sacre. La ville est alors prise en main par un homme de Mazarin, Talon dit du Quesnoy, qui administre la ville qui ne devient officiellement française qu’en 1659 par le traité des Pyrénées. Lors de cette période transitoire, de nombreux biens immobiliers des bourgeois quercitains passèrent sous contrôle de profiteurs de guerre aussi bien français que locaux. Bastion avancé du royaume de France jusque 1678 date à laquelle Valenciennes devient française, les fortifications du Quesnoy sont modifiées et renforcées par le tout jeune Vauban qui fait en quelque sorte ses « classes » dans la cité. . Les premiers chantiers consistent alors en une restauration de la place forte. Vauban intervient à partir de 1668. Il conserve quatre bastions datant de l’époque de Charles Quint et en construit quatre nouveaux, pour en 1678 intégrer Le Quesnoy à la première ligne du fameux «Pré Carré». Les secteurs nord (bastion royal) et sud (bastion du Gard) sont les plus représentatifs de l’action de Vauban au Quesnoy. L’ensemble des remparts, parfaitement conservé, est classé «Monument Historique» et un circuit de 12 kilomètres permet de découvrir la richesse et l’ingéniosité des ouvrages fortifiés et notamment un système d’inondation des fossés. Toutefois, dans cette France d’Ancien Régime où les clientèles priment sur les compétences ou même le souci d’économie, les travaux ne furent pas attribués aux entrepreneurs locaux. Malgré la réputation flatteuse des travaux de fortifications entrepris sous la direction du couple Louvois-Vauban, la fortification est vite dépassée et la ville est prise dès 1712 par les impériaux en six jours. Le gouverneur de la cité, monsieur de la Badie, est alors embastillé pour s’expliquer sur sa prétendue « médiocre » résistance. M. de la Badie sera rapidement libéré car la ville, aux mains des Autrichiens, assiégée par les Français de Villars ne résistera qu’une journée de plus que sous les ordres du vieux militaire français, soit sept jours. L’expérience des prises faciles de la ville amène les autorités à renforcer le secteur est des fortifications par où étaient arrivés les Impériaux en 1712. Un immense ouvrage à cornes, unique au monde, est alors construit pour protéger le faubourg dit Fauroeulx et la porte du même nom. L’ouvrage en question permet alors de diviser les étangs de réserve en deux, connus de nos jours sous les noms d’étang du Pont Rouge et de l’étang béni. Ces deux étangs, réserve d’eau pour inonder les fossés en cas de siège, étaient complétés par deux autres étangs aujourd’hui disparus (l’étang d’Aulnoye et celui de l’Écaillon en forêt de Mormal). À la fin de l’époque impériale, la ville est prise sans trop de résistance par des Hollandais lors d’un simulacre de siège. À l’issue du congrès de Vienne de 1815, il est décidé que la ville soit occupée par des troupes russes pour trois ans. Les relations entre les Quercitains et les Russes sont amicales au point que de nombreux mariages sont célébrés entre les officiers russes et les « beautés quercitaines »

LILLE (fortification de la ville et création de la citadelle) (59)  :

LILLE ENCEINTE URBAINE :

Apparue le long d’un méandre de la Deûle, affluent de l’Escaut, la ville de Lille est attestée dès le XIe siècle. Elle est alors dotée d’un château, d’une collégiale et d’un marché. Durant les XIIe-XIIIe siècles, elle devient l’une des capitales du Comté de Flandre et reçoit une enceinte de terre palissadée au XIVe siècle, dont les courtines sont renforcées. En 1577, les murailles de l’enceinte médiévale et du château de Courtrai sont démolies, permettant l’agrandissement de la ville. En 1600, les archiducs, gouverneurs des Pays-Bas font leur entrée à Lille. Sous leur gouvernement sera construite l’enceinte espagnole de la ville. Le projet d’extension de l’enceinte avait été préparé par Pierre Camp, ingénieur des archiducs, élargissant la ville de part et d’autres vers l’est et vers l’ouest. En 1617, la nouvelle enceinte est construite au nord-est adoptant les principes de la fortification bastionnée. Ces premiers ouvrages modernes ne suffisent pas à empêcher Louis XIV de s’emparer personnellement de la ville le 28 août 1667.  Le siège est tenu par Vauban devant le Roi en neuf jours de tranchée ouverte, il eut une gratification considérable, beaucoup plus nécessaire pour contenter l’inclination du maître que celle du sujet. Il reçoit l’année suivante le gouvernorat de la Place. En 1668, par le traité d’Aix-la-Chapelle, Lille devient française et est intégrée dans la première ligne du Pré carré dix ans plus tard.  Dès le mois de septembre 1667, Louis XIV décide de faire édifier une  citadelle. Vauban modernise l’ancienne enceinte de la période espagnole. De nouveaux bastions sont édifiés. En 1699, l’enceinte urbaine largement agrandie par Vauban pour faciliter le développement économique de la Cité comme la création des quartiers de Saint-André et de la Madeleine, rallient la confiance des sujets flamands,  l’enceinte comporte dix-huit bastions, quatre ouvrages à corne et huit portes, dont les portes Royale et de Paris, décorées par Simon Vollant. L’établissement du bastion du Réduit (1671-1674) au cœur du quartier Saint-Sauveur est révélateur de la volonté royale de surveiller les habitants. Véritable deuxième citadelle, le bastion est transformé en réduit et doté d’un front tourné vers la ville. Vauban agrandit l’enceinte de la ville au nord-est, augmentant d’un tiers sa superficie. Un nouveau quartier s’élève, séparé de la citadelle par l’espace découvert de l’esplanade. Simon Vollant a la charge de tracer les nouvelles rues. Deux grands axes structurants sont coupés à angle droit par des rues transversales et dessinent une trame urbaine régulière. Vauban est nommé gouverneur de la citadelle en 1668, puis de Lille en 1684. Pendant l’entre-deux-guerres, le démantèlement de l’enceinte urbaine libère 368 hectares de terrain aux portes de la ville, tandis que la citadelle demeure un site militaire. Depuis 1871, elle abrite le 43e Régiment d’Infanterie, augmenté aujourd’hui de l’Etat-Major du Corps de Réaction Rapide. Vers 1880, les fortifications avancées de la citadelle sont transformées en un parc, dit Le Bois de la Deûle. Les ouvrages extérieurs de la Citadelle ont été cédés à la ville en 1960 et transformés en lieu d’agrément. La gestion actuelle du site vise à restaurer les milieux de cet espace naturel de 60 hectares, tout en valorisant le monument et développant la qualité de l’accueil des visiteurs. De l’enceinte urbaine, il ne subsiste que quelques pans de murailles, une tour médiévale, deux portes espagnoles (Roubaix et Gand), et la porte de Paris. L’enceinte fortifiée de Lille a connu sept extensions successives qui ont fait passer l’espace intra-muros de dix à 1 000 hectares sur une période de 800 ans. Pour documenter l’aspect de la ville au XVIIIe siècle, il faut examiner le plan-relief construit entre 1740 et 1743, réparé en 1774, saisi par les Prussiens en 1815 et restauré en 1948. Celui-ci est actuellement conservé au musée des Beaux-Arts de Lille.

LILLE CITADELLE :

En décembre 1667, Louis XIV souhaite la construction d’une citadelle. Vauban, mis en concurrence avec le Chevalier de Clerville, est chargé de sa construction en novembre 1667. Les terrassements commencent dès le mois de décembre, sous la direction de Vauban, assisté du maître-maçon lillois Simon Vollant, et s’achèvent par la pose de la première pierre le 17 juin 1668. À peine trois ans plus tard, la citadelle est presque achevée et accueille une première garnison. Elle est construite sur une zone marécageuse au nord-ouest de la ville, irriguée par les rivières de la Deûle et du Bucquet. Ce terrain plutôt hostile participe à la défense du site par un système d’inondation de la place. Cette citadelle est un pentagone parfait à cinq bastions dont les cinq fronts sont équipés de tenailles, de fossés inondables, de cinq demi-lunes, de plusieurs réduits crénelés, de deux chemins couverts à contrescarpe et de quatre portes. La plus connue d’entre elles, sur l’un des fronts de ville, est la porte Royale. Elle est équipée d’un frontispice soutenu par des colonnes doriques et d’un carré à trophées aux armes de France et du soleil de Louis XIV, dessinés par Simon Vollant. La citadelle concentre tous les bâtiments nécessaires à son admission et à son autonomie. En plus des logements destinés aux soldats, à l’état-major et au gouverneur, des poudrières, des prisons et un arsenal complètent le dispositif militaire. À celui-ci s’ajoutent une chapelle, des magasins pour les vivres, un barbier, une boulangerie et un moulin. Tous ces bâtiments sont intégrés dans un plan radioconcentrique. La citadelle est comprise dans un système complexe de défense. En 1708, la citadelle de Lille est assiégée en pleine guerre de Succession d’Espagne. Après 62 jours de combat, la ville capitule et vit pendant cinq ans sous occupation hollandaise. . La citadelle est classée au titre des Monuments historiques en 1934. La Citadelle est toujours occupée par l’Armée. 

Krigsarkivet Stockholm
Krigsarkivet Stockholm.

MAUBEUGE (59) :

Issue d’un monastère mérovingien du VIIe siècle, Maubeuge reçoit ses premières fortifications au XIIe siècle. En 1339, une seconde enceinte plus vaste est édifiée : six portes et 22 tours la flanquent sur un périmètre de trois kilomètres, qui englobe aussi des terrains cultivés. Elle reçoit quelques adaptations à l’artillerie à poudre vers 1425. Au fil des siècles, Maubeuge appartient aux comtes de Hainaut, aux ducs de Bourgogne, à la Maison d’Autriche (1478-1513) et à la Maison d’Espagne (1513-1678). Restée en territoire espagnol après la guerre de Dévolution (1667-1668), et malgré la prise de Mons et Charleroi, elle n’est cédée définitivement à la France qu’en 1678, à la signature du traité de Nimègue. Alors que la ville est intégrée à la première ligne du Pré Carré, Louis XIV visite Maubeuge et confie la réalisation des fortifications à Vauban. Celui-ci démantèle l’enceinte médiévale, dont il ne conserve que deux portes : au sud, la porte d’Avesnes, au nord, la porte de Mons. Le nouveau périmètre est établi en retrait de l’enceinte médiévale pour tenir compte des hauteurs environnantes. Ces travaux nécessitent de détruire un tiers du bâti de la ville. La construction s’effectue sous la direction de Jean de Mesgrigny, gouverneur de la citadelle de Tournai. Le chantier commence en 1679 et s’achève en 1685. La nouvelle enceinte présente une forme heptagonale légèrement irrégulière dotée de sept bastions à orillons, de quatre tenailles simples et une tenaille bastionnée au sud-est, de quatre demi-lunes à réduits et d’un chemin couvert. Deux portes dites de Mons et de France, percent l’enceinte et sont protégées par deux des quatre demi-lunes. Le front sud-est est le plus long et est protégé par la tenaille bastionnée et une déviation du cours de la Sambre. Les fossés sont inondés par la Sambre au sud, et un front du nord est également précédé de fossés en eau, remplis par un pont-écluse alimenté par un ruisseau, la Pisselotte. À l’intérieur du corps de place, des casernes de cavalerie et d’infanterie sont bâties dans la basse ville située le long de la rive droite de la Sambre et dans les terrains restés vides à l’est. Un arsenal et trois magasins à poudre édifiés contre les remparts complètent l’équipement. Les remparts ont été bâtis en pierres avec parapets de briques. Un ouvrage à cornes, à l’est et à l’extérieur de l’enceinte, formé de deux demi-bastions, complète le système de défense mis en place. Durant le XVIIIe siècle, des lunettes détachées et un camp retranché provisoire sont construits autour du corps de place. Au XIXe siècle, deux portes sont créées : la porte de Bavay et la porte des Poilus. Après la Guerre franco-prussienne de 1870-1871, la ville est entourée d’une ceinture de forts périphériques établis selon les méthodes du général Séré de Rivières.  Maubeuge a été détruite à 90 % en 1940. André Lurçat dirige sa reconstruction en 1945 et décide de maintenir l’essentiel de la fortification et d’élargir le centre à l’extérieur de l’enceinte. Les remparts deviennent un espace vert au cœur de la cité. Des quatre portes, seule la porte de Mons a conservé intacts son complexe défensif et le corps de garde de sa demi-lune. L’arsenal a été préservé. Deux bassins défensifs ont été conservés sur le front sud-est et transformés en étangs de pêche. Les remparts de la ville basse sur la rive droite de la Sambre et les autres constructions militaires qui les bordaient ont été démolis dans la première moitié du XXe siècle. L’ensemble des fortifications qui ont été conservées est classé au titre des Monuments historiques depuis le 21 octobre 1947.

VALENCIENNES (59) :

Située au confluent entre l’Escaut et le ruisseau de la Rhônelle, la première agglomération de Valenciennes est apparue à l’époque romaine, sur un site occupé antérieurement par les Gaulois. Les premières fortifications datent du Xe siècle. Des fortins sont bâtis de part et d’autre du confluent vers 250. Un siècle plus tard, l’empereur Valentinien fait construire la première enceinte urbaine et l’élève au rang de ville (vers 364-367). Ce n’est pas suffisant pour empêcher le pillage par les Huns puis les Vandales vers 406 de notre ère. Sous les Mérovingiens et les Carolingiens, Valenciennes reprend en importance et se développe. Les fortifications romaines semblent avoir été conservées et englobent alors le noyau primitif composé de l’église Notre-Dame-du-Saint-Cordon, de l’église Saint-Vaast et de l’abbaye mérovingienne de Saint-Jean. Les comtes de Valenciennes construisent un château au début du IXe siècle, à l’emplacement de la future citadelle des Temps Modernes. Au XIIe siècle, le comte Beauduin l’Edificateur agrandit l’enceinte et la ville afin de reconstruire un nouveau palais et d’inclure des hameaux proches. Cette nouvelle enceinte est maçonnée et comporte des créneaux, mâchicoulis et hourds de bois. Un fossé précède les remparts. Ceux-ci sont équipés de tours à deux niveaux possédant le même équipement que les murailles. Plusieurs portes percent les remparts. Le tracé de cette enceinte est en majeure partie conservé jusqu’au XIXe siècle. Le château est modifié à la fin du XIIIe siècle. Sa superficie est augmentée, de même que ses défenses. De 1345 à 1380, les remparts et le château reçoivent  de nouveaux chantiers défensifs pour les moderniser, durant la Guerre de Cent Ans. Vers 1477, la ville édifie des boulevards d’artillerie pour protéger ses portes. Le premier ouvrage moderne est édifié en 1525, il s’agit du bastion Cardon, près de la porte du même nom. A partir de 1529, tout le flanc sud-ouest de l’enceinte est modernisé sous la direction de l’ingénieur de Charles Quint, D’Aerschot et ses collaborateurs. En 1540, Charles Quint ordonne une refonte générale des fortifications qui débute en 1542. Les premières défenses hydrauliques sont mises en place deux ans plus tard. Il s’agit, entre autres, des écluses de chasse de la Bretêche et des repentis. Leur mise en place vise également à régulariser le débit de la Rhônelle. A partir de 1546, ce sont les remparts de l’est qui sont reconstruits. L’ensemble de ces chantiers s’achève, semble-t-il, vers 1551. Des travaux d’urgence sont conduits en 1566-1567 durant les Guerres de Religion, mais les flancs sud-ouest et ouest ne sont pas encore modernisés à l’époque. La première citadelle est construite en 1570-1573 par le Duc d’Albe. Il s’agit alors d’une redoute qui disparait en 1577. De 1578 jusqu’au règne des Archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, les dernières parties médiévales de remparts urbains sont remplacées par des remparts modernes. Il s’agit des parties nord, ouest et sud de l’enceinte. D’abord en terre palissadée, les escarpes des ouvrages sont progressivement maçonnées de 1600 à 1654 et certains fossés sont approfondis. De 1656 à 1677, six demi-lunes sont construites. Un ouvrage à corne est ajouté devant la porte de Cambrai et un ouvrage à couronne est édifié sur la colline d’Anzin. Les ouvrages hydrauliques sont également améliorés.  Prise par les Français en mars 1677, siège auquel participe Vauban qui sera gravement blessé tout en demeurant à son poste, Valenciennes est intégrée dès l’année suivante dans la première ligne du Pré Carré. Dès 1677, Vauban y construit une citadelle qui subsiste deux siècles. Cette citadelle est de forme irrégulière. Un front à bastions de petites dimensions est tourné vers la ville. Deux autres fronts sont tournés vers la campagne et sont protégés par des inondations et un ouvrage à couronne doté de deux fronts. Les contrescarpes de l’enceinte sont revêtus et des bastions supplémentaires sont aménagés sur les fronts construits sous Charles Quint afin d’en améliorer le flanquement. Plusieurs fronts sont rectifiés et améliorés. Les fronts de Famars et de Mons sont refaits complètement. Les deux écluses de Charles Quint sont rénovées et d’autres, telles celles de Notre-Dame et des Repenties sont construites, de mêmes que des digues afin de créer des étangs défensifs plus importants. Les chemins couverts sont équipés de traverses à clameaux, si l’on en croit le plan relief de 1694. Des casernes sont également construites dans la ville et dans la citadelle. Le début du XVIIIe siècle améliore encore les défenses de la place forte : plusieurs lunettes et ouvrages avancés sont construits pendant la Guerre de Succession d’Espagne afin de renforcer la protection du côté occidental des remparts de la ville et de la citadelle. Plusieurs chantiers de perfectionnement sont encore signalés pendant la Guerre de Succession d’Autriche. Quelques ouvrages avancés et une contre-garde sont édifiés à l’époque. La majorité des chantiers se limite à de simples finitions des ouvrages de Vauban. L’ingénieur Filley réalise ces modifications et améliore le flanquement des ouvrages. Il change leurs destinations pour certains d’entre eux. D’ouvrages de combat, certains deviennent simples dépôts. Pendant le siège autrichien de 1792, trois lunettes sont ajoutées. Les Autrichiens perfectionnent quelque peu ces défenses jusqu’en 1794. Délaissée jusqu’en 1815, Valenciennes reçoit de nouveaux chantiers sous la Restauration. Ceux-ci sont poursuivis par la Monarchie de Juillet. Il s’agit d’achever les modifications commencées par les Autrichiens et de réaliser les premiers forts détachés dignes de ce nom. La lunette Dampierre est inaugurée par la Seconde République en 1850, dans ce but. Le Second Empire poursuit les modifications en conservant Valenciennes et en la dotant de traverses-abris. Sous la Troisième république, un fort périphérique de type Séré de Rivières est construit en 1881 : le fort de Curgies. L’invention de la mélinite, un nouvel explosif beaucoup plus puissant que la poudre, devait entraîner le déclassement définitif de Valenciennes en 1889. La place forte de Valenciennes a été démantelée entre 1889 et 1893. Des boulevards et des quartiers bourgeois remplacent les remparts et la citadelle. Il ne subsiste qu’une tour médiévale, la tour de Dodenne et une écluse de chasse, le long du canal de l’Escaut. Valenciennes présente un intérêt moyen dans l’œuvre de Vauban. Elle illustre comment l’ingénieur modernise une place ancienne déjà fortifiée en partie, et comment ses successeurs ont achevé cette modernisation.

Krigsarkivet Stockholm

CONGRES 2019 – ALSACE

Du Jeudi 30 mai au dimanche 02 juin 2019,notre congrès au départ de Molsheim nous emmènera de Neuf Brisach à Mutzig, Fort louis puis Strasbourg

Mercredi 29 mai : Arrivée individuelle à MOLSHEIM en fin d’après-midi à l’hôtel choisi (BUGATTI ou DIANA),
et regroupement à l’hôtel DIANA pour le dîner.

Jeudi 30 mai :
Le matin : trajet Molsheim => Le Linge (Lingerkopf).
– Visite guidée du Musée-mémorial de la guerre de 14-18 et du champ de bataille du Linge.
Trajet Le linge => Neuf-Brisach. Déjeuner à Neuf-Brisach.
– L’après-midi : visite guidée du Musée et des fortifications.
Trajet Neuf-Brisach => Vieux-Brisach (Breisach am Rhein), sur la rive droite du Rhin.
– Visite du Musée d’histoire installé dans la Porte de France (Rheintor), dernier vestige des fortifications françaises.
Retour Vieux-Brisach => Molsheim. Dîner à l’Hôtel Diana suivi de notre Assemblée Générale.

Vendredi 31 mai :
Le matin : Colloque à l’Hôtel Diana à Molsheim (visite de la Chartreuse et de la vieille ville pour les accompagnant(e)s)
Déjeuner à Molsheim à l’hôtel Diana.
L’après-midi : Trajet Molsheim => Fort de Mutzig
– Visite guidée du Fort de Mutzig, le plus important complexe fortifié allemand de la fin du XIXe siècle.
Retour Mutzig => Molsheim.
Dîner de gala à l’Hôtel Diana

Samedi 01 juin :
Le matin : trajet Molsheim => Woerth : Musée de la bataille de 1870
– Visite du Musée de Woerth et circuit sur les lieux marquants du champ de bataille.
Déjeuner à Woerth au restaurant « À l’Étoile d’Or ».
L’après-midi : trajet Woerth => Schoenenbourg
Choix entre trois visites :
– Visite de l’ouvrage Maginot de Schoenenbourg à Hunspach (environ 2,5 km de parcours souterrain).
– Visite de la Casemate ESCH, ouvrage d’intervalle à Hatten.
(alternative sans marche avec musée et poste de combat reconstitué).
– Visite guidée de Hunspach sur le thème de la maison alsacienne et de la vie paysanne dans ce très beau village.
(Alternative pour les accompagnant(e)s qui seraient plus intéressé(e)s par ce sujet).
Trajet Hunspach => Fort-Louis
– Visite du site de Fort-Louis, créée ex nihilo par Vauban sur une île du Rhin pour protéger le nord de l’Alsace.
Fort-Louis a subi trois sièges, mais les vestiges modestes laissent encore percevoir les tracés de la place forte.
Dîner tarte flambée (Flammekueche) à Fort-Louis.
Retour Fort-Louis => Molsheim

Dimanche 02 juin :
Le matin : trajet Molsheim => Fort Frère
– Visite guidée du Fort Frère, un des grands forts allemands de type Biehler de la ceinture de Strasbourg.
Trajet Fort Frère => Strasbourg
– Passage par les Ponts Couverts, fortification médiévale en amont de la ville.
Déjeuner à Strasbourg au restaurant « Le Schnockeloch ».
L’après-midi :
– Barrage Vauban, destiné à inonder tout le flanc sud de la place, en déviant le flux de l’ill. Coup d’oeil unique sur la ville.
Trajet vers la Citadelle puis la Porte de guerre / Kriegstor II de l’enceinte urbaine d’après 1870.
– Visite de la Kriegstor et caponnière blindée (extérieur).
17h30-18h00 : Dépose en gare de Strasbourg pour les participants concernés.
Retour à Molsheim pour les participant y logeant encore le dimanche soir.

PLAQUETTEI ILLUSTRÉE 2019

INSCRIPTION CONGRES SOLO

INSCRIPTION CON GRES DOUBLE

VAUBAN Hôtels et options (1)

FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST – DE L’AISNE à LA MEUSE

FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST – DE L’AISNE à LA MEUSE

Vauban va intervenir sur 60 villes françaises (dont 14 dans le département du Nord), 23 villes belges, 13 villes Allemandes, à Luxembourg et dans 2 villes des Pays Bas. Il élaborera et participera à la construction de 6 villes nouvelles, 44 projets d’amélioration d’enceintes urbaines, 16 renforcements de fortifications, 19 citadelles, 12 forts et deux camps retranches. Il procèdera à la préparation de 30 études et projets restés sans suite. Il contribuera au démantèlement de six sites fortifiés dont 2 en Allemagne

GUISE (02) :

Agglomération d’origine mérovingienne, Guise possède un château depuis le Xe siècle. C’est en 945 que la ville devient une seigneurie. Dévasté pendant la guerre entre le roi de France Philippe Auguste et le comte de Flandre, Guise est prise par les armées royales. De 1185 à 1191, le château est rénové une première fois. Pendant la Guerre de Cent Ans, le château subit plusieurs sièges anglais mais n’est conquis qu’une seule fois en 1424 par eux et leur allié Jean de Luxembourg. Après cette prise, laquelle est suivie d’une restitution à la couronne de Charles VII de France, le château est progressivement rénové entre 1430 et 1457. Les Français poursuivent les chantiers entamés par les Anglais et leurs alliés. A partir de 1482, Guise devient une place de première ligne dans la défense de la France de Louis XI contre les Pays-Bas bourguignons puis habsbourgeois. Elle est assiégée plusieurs fois, dont un siège mené par Charles Quint en 1536. Elle n’est restituée à la France qu’en 1542. A ce moment, le château, seule fortification de Guise, est ruiné. Cet état de ruine incite François Ier à en ordonner la restauration et la modernisation en 1547, peu avant sa mort. La modernisation est réalisée par le capitaine Claude de Lorraine en 1549. Il construit cinq bastions et creuse des fossés secs autour du château médiéval. Deux demi-lunes sont ajoutées au sud. La ville reste dépourvue de remparts mais les bastions du nord, détachés du corps de place, lui sont connectés. A l’intérieur, la collégiale est restaurée et une caserne à sept étages est construite. Prévue pour trois mille soldats, elle est nommée Bâtiment des Trois Mille. Un arsenal, un hôtel du Gouverneur, un carré des officiers et une prison d’état sont construits également. Les bastions du château sont équipés de casemates et de couloirs de communications avec fentes de tirs au mousquet. Les chantiers s’achèvent vers 1552. Les trois sièges suivants (1594 pendant les Guerres de Religion, 1636 pendant la Guerre de Trente Ans et 1650 pendant la Fronde) sont chacun suivis de réparations sans ajouts de nouveaux ouvrages. En 1659, le traité de Pyrénées valide la conquête par la France d’Avesnes-sur-Helpe, Landrecies, Philippeville et Mariembourg, rétrogradant Guise en seconde ligne dans la défense de la France. En 1673, lorsqu’il élabore le Pré Carré, Vauban n’y intègre pas Guise immédiatement, l’estimant inutile. Louvois, le Ministre de la Guerre, n’est pas de cet avis et l’envoie sur place le 19 janvier 1673. Après cette visite, Vauban décide de la conserver. Néanmoins, il n’y réalise aucun ajout, seules des réparations sont réalisées, de 1673 à 1683. Les terrassements des remparts et du glacis sont refaits, les demi-lunes sont refaçonnées, les portes sont restaurées et les fossés sont approfondis. Cependant, les tracés ne sont pas modifiés et restent tels que conçus par le capitaine de Lorraine cent trente ans plus tôt. Ceci est dû au fait que le château de Guise est rétrogradé une nouvelle fois, en troisième ligne cette fois-ci, pour la défense de la France. Institué en 1678, le Pré Carré ne l’intègre que comme place arrière faiblement fortifiée. Vauban préfère concentrer les travaux défensifs plus au nord. Durant les XVIIIe et XIXe siècles, le château ne reçoit pas de modifications importantes, excepté le recouvrement de la caserne par de la terre pour une meilleure protection anti-bombardement. Sinon, on se limite à l’entretien des parties existantes. Des réparations sont réalisées après le siège prussien de 1815. Ravagée par un bombardement allié en octobre 1918, peu avant la libération de la ville par les Français, le château de Guise est déclassé comme place de guerre en 1922 et vendu par l’armée à un particulier qui le transforme en carrière et en décharge. Le château de Guise existe toujours, bien qu’il ait servi de carrière et décharge pendant trente ans. Depuis 1953, l’association Le Vieux Manoir, fondée par Maurice Deton, procède à sa restauration via des chantiers de jeunes bénévoles. Un musée a été créé dans les casemates de l’un des trois bastions subsistants : le bastion de l’Alouette. Ce musée décrit l’évolution de l’armement durant les mille ans couverts par l’existence du château et la vie quotidienne dans celui-ci au cours de ces mêmes mille années. Les deux autres bastions subsistants, de la Vieille Ville et de la Charbonnière, ont été restaurés et peuvent se visiter sur renseignements auprès de l’ASBL. Le donjon médiéval, une tour de guet et la prison d’état subsistent également. Des autres constructions intérieures (casernes et collégiale), il ne subsiste que des fondations et parfois des caves. Une partie des remparts a été démolie pour des raisons de sécurité dans les années 1950. Guise ne doit pas grand-chose à Vauban. C’est davantage un témoignage de la fortification bastionnée française sous François Ier et Henri II.

LA FERE (02)  :

Eudes Ier, comte de Paris et marquis de Neustrie, puis roi des Francs de 888 à 898, mourut à La Fère, siège de son camp d’hiver, le 3 janvier 898. Vers le XIe siècle, La Fère en Picardie devient le fief des seigneurs de Coucy, puissants rivaux de la jeune monarchie capétienne. Ils construisent des fortifications qui vont défier longtemps les rois de France. Au cours de la septième guerre de Religion, La Fère est prise par surprise, par le prince de Condé, fils de Louis Ier, le 29 novembre 15792. Elle est reprise après un siège que les troupes royales du maréchal de Matignon appliquent avec ténacité du 7 juillet 1580 à début septembre 1580. Ce siège de 1580 fut appelé siège de Velours car les ducs d’Épernon, Joyeuse et d’autres jeunes seigneurs y vinrent en brillant équipage et les vivres abondaient. Il n’en fut pas moins long (du 20 juin au 31 août) et dur. Devenu roi de 1589 à 1610, Henri IV s’empare peu à peu des places que les Espagnols défendent avec acharnement et décide de faire le siège de La Fère en 1595. Depuis presque deux ans, La Fère est assiégée. Le roi fera inonder la cité en barrant la vallée de l’Oise entre Andelain et Beautor par une ligne de 1 500 mètres ce qui amènera la ville à capituler le 16 mai 1596. Seigneur de La Fère comme on l’a vu plus haut, Henri IV réunit alors La Fère au domaine de la Couronne et y établit un bailliage royal qui s’étendait sur la ville, les faubourgs et sur seize villages voisins. Quand la révolte de la Fronde s’apaise, Mazarin s’attache à La Fère et il y revient en 1654 pour suivre de près les efforts de ses armées en campagne plus au nord. En 1666, le duc de Mazarin alors «Grand Maître de l’Artillerie », bâtit un ARSENAL, ou plus exactement, lui fit subir d’importants agrandissements, afin de soutenir les armées de Louis XIV engagées dans la guerre en Flandre. Au cours des siècles, La Fère devint une place de défense importante. En contre partie, elle logeait les troupes, ces « gens de guerre » et l’on sait que les relations entre les deux populations n’étaient pas toujours cordiales. Louis XIV et Vauban eurent l’idée d’une véritable armée (pas seulement composée de cadres issus de la noblesse, mais de soldats de métier).  Vauban fit peu de travaux d’adaptation des fortifications de La Fère sauf en ce qui concerne les casernements des futures écoles. C’est ainsi qu’une première école d’artillerie, destinée à la formation d’officiers, vit le jour à La Fère en 1719, puis dès le 8 avril 1756 Louis XV y fit annexer une seconde, dite « la cinquantaine » : une compagnie d’élèves destinées à servir de noviciat pour entrer au corps royal. «La cinquantaine» fut transférée de La Fère à Bapaume en 1766,

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SAINT QUENTIN (02)  :

St Quentin est fondé par les romains qui édifient des remparts autour de la Cité. Le 27 août 1557, la faiblesse des fortifications permit aux Espagnols de s’en emparer facilement. Pendant la guerre de Cent Ans, Philippe de Valois et Charles V incitèrent les échevins à fortifier la ville. Ils les autorisèrent à lever, dans ce but, de nouveaux impôts. De 1462 à 1472, la ville changea trois fois de maîtres. En 1559, les bastions com- mencés par les Espagnols furent achevés par les Franqais. Ils prirent les noms de bastion du Roi et de bastion de la Reine. A cette même époque, le quartier de la Toussaint, trop exposB au feu des assaillants, fut détruit. Sur son emplacement fut établie une vaste demi-lune appelée le Coupement. En 1568, les remparts partiellement reconstruits soutinrent l’assaut des troupes de M. de Genlis qui guerroyait pour le prince d’orange. En 1590, le bastion de Longueville protège la ville vers l’Ouest. En 1598, commence la construction des boulevards de Remicourt qui seront ensuite modifiés en tenailles et terminés.  En 1624. En 1610, le bastion de Saint-Jean est créé. En 1616, les murailles résistent à de multiples attaques. La demi-lune Saint- Louis est construite en 1626. Richelieu fit dresser un plan des fortifications de 1634 à 1639, par M. Desnoyer.  Sous Louis XIV, Vauban modernisera les fortifications. La demi-lune de Saint-Louis est transformée en bastion en 1639. De 1639 à 1640, les demi-lunes de SainteCatherine, Saint- Jean, Praddle, Carvin et de la porte d’Isle complétèrent la valeur militaire de la ville. En 1641, les remparts, de forme presque circulaire, mesurent 1.500 toises (3 km). En 1647, ils permettent de repousser de nouvelles attaques. Les cornes et la demi-lune Saint-Martin, les cornes de la porte d’Isle et Vauban sont construi- tes en 1674, les lunettes de Tourival et du pré Saint-Thomas, achevées en 1690. Le moulin Garand, situé près du pont de Pontoiles, tournait avec les eaux provenant d’un gonflement dû au rehaussement des vannes des moulins de la porte d’Isle et aux fossés de la place depuis le Coupement jusqu’à la porte Saint-Martin. Au XVIIIe siècle, la frontière s’éloigna de Saint-Quentin. Les fortifications ne subirent alors que peu de transformations et d’entretien. Un décret pris le 28 avril 1810, décida de la démolition des fortifications de Saint-Quentin

GIVET (08)  :

 La ville de Givet s’est développée au confluent de la Meuse avec la rivière de la Houille. Givet Saint-Hilaire est doté d’une enceinte agrandie en 1555 au moment où Charles Quint fortifie Charlemont. Après la conquête de la ville par la France en 1680, en même temps que Charlemont, la ville est dotée de fortifications et d’équipements militaires proposés par Vauban dans son premier projet, sur ses deux rives séparées par la Meuse. Sur la rive gauche, reliée à Charlemont par des ouvrages fortifiés à partir de 1680, une grande caserne de cavalerie est édifiée dès 1675. Le chantier de l’église Saint-Hilaire débute en 1682 et s’achève en 1702. Sur la rive droite, le quartier de Notre-Dame est enveloppé d’une nouvelle enceinte et agrandi jusqu’au pied du plateau du Mont d’Haurs. L’église Notre-Dame est édifiée de 1676 à 1680. Après la réalisation du second projet de Vauban, datant de 1697, les deux bourgs sont dotés de casernes et de six portes. L’enceinte urbaine est bastionnée, dotée d’ouvrages avancés.La vill e de Charlemont est construite par les Espagnols à partir de 1555. L’extension est achevée en 1563-1564 sous la direction de l’ingénieur Jacques Van Oyen. À la fin du XVIe siècle jusqu’en 1675, les Espagnols construisent une seconde enceinte : à l’est, une tenaille devant les hauts bastions, à l’ouest, deux ouvrages à cornes, au nord, trois demi-lunes. Un fort (le fort de Charlemont) est construit à la demande de Charles Quint et occupe une superficie de 60 hectares avec plus de dix kilomètres de remparts. Il est agrandi une première fois par Vauban en 1678. Charlemont est conquise définitivement par la France en 1680 ; Vauban s’empresse de compléter les défenses du site, ainsi que celle de Grand-Givet. Une tour de guet, la tour Maugis, située au nord, est remplacée par une redoute taillée dans le roc appelée Condé. En 1689, sur la fin de l’année, Vauban visite les frontières de Flandre et établi un projet de fortification. Il y retourne en 1693 où il travaille sur un projet sur des projets de fortification de la place pour achever de la mettre en bon état. Deux casernes dont une de 400 mètres et un hôpital militaire sont construits au pied du fort. En 1697, Vauban agrandit une seconde fois le fort. La protection des hauteurs qui dominent la rive droite de Givet est assurée par un camp retranché dessiné par Vauban en 1697 et installé sur le plateau du Mont d’Haurs. Le front principal était protégé par trois bastions, renforcés de demi-lunes. La protection des autres fronts est assurée par les falaises à pic. Vauban n’y installe que de simples remparts, doublés par des redoutes. 20 000 hommes et 3 000 chevaux doivent pouvoir y tenir garnison. Le camp, commencé en 1699, reste inachevé. Le site est abandonné en 1706. Dans la pensée de Vauban la notion de camp retranché prend à cette époque une place importante. A la fin de sa vie il proposera en effet systématiquement au Roi d’en construire pour renforcer la défense des grandes places fortes du Nord-Est. Le seul qui nous soit resté intact est celui d’Haurs dominant la vallée de la Meuse en face du fort de Charlemont à Givet.  La réalisation de ce projet se déroulera jusqu’en 1730 mais celui-ci restera inachevé Simple lieu d’accueil pour les troupes de La Fayette en 1791, le camp retranché est brièvement occupé par les troupes prussiennes à l’été 1815. A Charlemont, un troisième front dirigé vers l’ouest et le nord est partiellement réalisé par le marquis d’Asfeld : la Couronne d’Asfeld. Deux demi-lunes sont ajoutées à la redoute Condé au XVIIIe siècle, lui donnant son titre actuel de fort. Le déclassement de la place militaire de Givet en 1891 et 1892 entraîne la suppression des remparts, dont il ne reste que trois portes. Le tracé des rues du quartier Notre-Dame est repérable à sa forme orthogonale mais il ne reste quasiment rien des constructions d’époque à l’exception des deux églises. Le fort de Charlemont, déclassé en 1891, est bien conservé. Le fort Condé est accessible au public. Au bas du fort, sur la rive gauche de la Meuse, des vestiges des courtines urbaines créées par Vauban sont visibles. Les casernes ont disparu au XXe siècle. Le camp retranché du Mont d’Haurs est l’unique camp retranché réalisé de Vauban qui n’a pas été détruit. La porte principale, dite porte de Secours, des souterrains, des galeries de communication et des salles de stockage subsistent. Il est intégré dans la Réserve naturelle nationale de la Pointe de Givet.

MEZIERES (08) ;

Située dans un coude entre deux bras de la Meuse, Mézières est dotée de son premier château sous le règne de Charlemagne en 812. Construit en bois et terre levée, il est incendié en 897, et reconstruit en pierre en 899. Son emplacement est celui de l’éperon dominant les deux bras du fleuve. Il est pourvu d’une chapelle castrale, érigée en collégiale en 1176. Elle est alors entièrement reconstruite dans le style gothique et dotée d’un cloître. La ville se développe progressivement au pied du château, et devient une importante bourgade, entourée de remparts et flanquée de tours et de portes en 1205, pendant la gouvernance du comte Hugues III de Rethel. Deux ponts fortifiés franchissent le fleuve. Cette enceinte est réparée plusieurs fois mais la formation de quatre faubourgs, Saint-Julien à l’ouest, Arches au nord, Pont-de-Pierre au sud et Bertancourt à l’est, conduit à la remplacer au XVIe siècle. Les années 1500 voient également la transformation du donjon médiéval en cavalier. Les remparts sont épaissis et reçoivent des boulevards d’artillerie. En 1521, Bayard défend la ville de Mézières contre les troupes impériales de Charles Quint. Le siège démontre l’importance de cette place pour la défense du royaume et la nécessité d’y créer des défenses suffisantes. Dans un premier temps, on construit des tours modernes, et particulièrement entre 1522 et 1528, deux énormes tours à canons, dites Milard et du Roi, sur le modèle de Langres ou de Mouzon. Cette modernisation se poursuit vers 1560 par l’utilisation du bastion pour renforcer l’enceinte urbaine. Le premier est placé devant la porte Saint-Julien. Les premiers ouvrages modernes de l’enceinte sont édifiés devant la porte occidentale : il s’agit d’un bastion à orillons et d’une demi-lune dite de L’As de Pique. L’ensemble est édifié vers 1594-1597 par Louis de Gonzague, gouverneur de la ville. La citadelle est créée en 1589 par le comte de Saint-Paul, lieutenant général de Champagne, entré en rébellion dans la ligue catholique contre Henri III puis Henri IV, à l’emplacement du faubourg oriental, entraînant la destruction du quartier entier, le déplacement de la population et de l’activité marchande et artisanale à Charleville, alors en plein développement. Un front bastionné de pierre est édifié de 1590 à 1593 contre la ville et le palais ducal proche. L’intervention d’un ingénieur employé par l’Espagne est supposée. Ce front comporte trois bastions, un au centre et deux sur les flancs. Cela ne suffit pas pour empêcher la prise de la citadelle par les armées d’Henri IV en 1593. Devenue royale, elle est modifiée entre 1620 et 1655 par l’ajout à l’est d’un front à trois bastions, précédé d’une demi-lune à réduit. Une porte y est percée. Un bastion est ajouté sur le front nord. L’enceinte urbaine reçoit des ouvrages bastionnés aux XVIe et XVIIe siècles.  Vauban intervient à partir de 1675 et intègre la ville dans la seconde ligne du Pré Carré. L’enceinte urbaine est intégralement bastionnée. Les trois faubourgs subsistants sont entourés par des ouvrages à corne de grandes dimensions. Celui de l’ouest est flanqué sur ses côtés nord et sud par des demi-lunes. Il est coupé du centre-ville par un autre ouvrage à corne doté d’un fossé en eau et flanqué de deux bastions. Celui du sud est séparé du centre par la Meuse et un réduit. Il est flanqué de deux bastions détachés près du fleuve. Le troisième, situé au nord, est le plus simple car il n’est flanqué que par un seul bastion détaché. Deux contre-gardes y sont ensuite ajoutées. Tous les fossés sont inondés. Les casernes de la citadelle sont édifiées en 1688. En 1692, Vauban déclare dans une lettre à Louis XIV que Mézières est opérationnelle. Les chantiers entraînent la réduction de la superficie habitable des faubourgs, incitant les habitants expropriés à quitter Mézières pour Charleville. Les fortifications de cette dernière ont été démolies en 1688, sur ordre de Louis XIV, afin de pouvoir en utiliser les matériaux pour renforcer les défenses de Mézières. Au XVIIIe siècle, l’enceinte urbaine de Mézières est modifiée par la construction d’un ouvrage à couronne à l’ouest qui entoure le faubourg de Pierre et l’augmentation de la longueur des fronts des faubourgs. En 1748, une école du Génie est fondée dans la ville. Après les bombardements et le siège prussien de 1870, un fort de type Séré de Rivières et une batterie, reliés par un chemin couvert, sont édifiés entre 1877 et 1880 sur le site des Ayvelles, à quelques kilomètres de la ville. Ce fort de plan carré est équipé de façon à garantir l’autonomie de la garnison. Les fortifications de Mézières sont cédées à la ville et démantelées de 1884 à 1890, suite à leur déclassement. Les portes sont détruites, ainsi que les ouvrages avancés. Les tours sont en partie conservées, ainsi que le tracé général des remparts. De l’enceinte urbaine, il ne subsiste que quelques tours médiévales. À la citadelle, trois bastions, une porte et des casernes ont été conservés. Restée propriété de l’armée, elle est officiellement cédée à la ville en 1954. Le site a été transformé en cité administrative et locative. La batterie Séré de Rivières et le fort des Ayvelles sont accessibles au public.

ROCROI  (08) :

La place forte de Rocroi a été créée en 1555, sur l’ordre du roi Henri II afin de contrer la forteresse de Charlemont, construite par l’empereur Charles Quint. François Ier, père d’Henri II, avait déjà construit un fortin en 1545, près du village de Roulcroix. Le fortin et le village disparaissent lors de la construction de la ville. Elle se présentait sous la forme d’un pentagone irrégulier doté de cinq bastions à orillons, de deux portes et d’un fossé. L’intérieur s’organise selon un plan radioconcentrique composé de dix rues. En 1610, cinq demi-lunes sont construites. Le bastion du nord-est devient un bastion retranché et les flancs de tous les autres bastions sont rectifiés et deviennent droits. Durant une occupation espagnole, deux contre-gardes sont ajoutées devant les bastions du Roi et de Montmorency. Le 19 mai 1643, au cours de la guerre de Trente Ans, la ville de Rocroi est au centre d’une bataille entre la France et les Espagnols. Cette dernière permit à la France victorieuse de renforcer sa position dans la région. En 1673, Vauban remanie à son tour la place de Rocroi en créant un chemin couvert et des traverses sur les parapets. De nouvelles tours sont créées à proximité des fossés ainsi que de nouvelles rampes d’accès, des poternes, une nouvelle contre-garde pour le bastion du Roy, des casemates dans le même bastion ainsi qu’un souterrain. Un réduit est ajouté dans la demi-lune de la porte de France. Vauban transforme le bastion du nord-est en citadelle, dans laquelle il édifie des casernes et un magasin à poudre. Un réduit est ajouté dans le bastion sud-ouest. Les remparts sont maçonnés. Un vaste arsenal est bâti en 1692, derrière la courtine du front nord. Rocroi est intégrée à la deuxième ligne du Pré Carré. En 1706, Vauban propose la construction d’un ouvrage à corne et d’un ouvrage à couronne, mais ceux-ci ne seront pas réalisés. Les travaux de modernisation se poursuivent au XVIIIe siècle. Quatre lunettes sont ajoutées : deux devant le bastion sud et une devant chaque bastion du front nord. Une lunette de terre est ajoutée en 1744, côté ouest, appelée lunette d’Asfeld. Sous la Révolution française, en 1792, quatre flèches avancées complètent le dispositif. Dans la première moitié du XIXe siècle, de nouvelles contregardes sont ajoutés pour couvrir les bastions et les courtines. Elles sont reliées par des ouvrages en terre. Les dehors sont améliorés, les courtines sont dotées de tenailles à double caponnière. Pour protéger l’armement du corps de place, les bastions sont dotés de cavaliers, percés d’abris maçonnés. En 1884, Séré de Rivières ajoute huit casemates afin de loger la garnison sur place.  La ville a conservé la majeure partie de ses remparts. Ceux-ci se visitent grâce à la présence de nombreux sentiers. Seules les portes ont été modifiées pour faciliter la circulation. Des bâtiments intérieurs, plusieurs ont été conservés malgré les dégâts causés par le siège prussien de 1870 : un corps de garde qui abrite le musée de la bataille de Rocroi et qui présente une copie du plan-relief de la place en 1889, un arsenal militaire transformé en logements et deux magasins à poudre. Le puits subsiste toujours sur la place d’armes centrale.

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SEDAN (08) :

Ville née au Xe siècle, dotée d’un château depuis le XIIIe siècle, Sedan est intégrée une première fois au territoire français sous Charles IV. Cédée aux La Marck en 1424, Sedan devient une principauté. Evrard III de la Marck transforme le château en citadelle autour de laquelle la ville se développe peu à peu. De 1440 à 1487, la citadelle reçoit une nouvelle basse-cour au nord. Celle-ci est équipée de tours d’artillerie hémisphériques et d’un boulevard d’artillerie, tandis que les courtines sont épaissies par des talus de terre internes. D’autres travaux similaires sont menés de 1495 à 1521 alors que la ville subit plusieurs sièges. La citadelle reçoit ses premiers ouvrages modernes entre 1553 et 1572, lorsque la famille de la Tour d’Auvergne reçoit Sedan et la principauté indépendante qu’elle était devenue. Les angles de l’ancien château sont pourvus de quatre bastions irréguliers. En 1577, la ville est entourée d’une enceinte bastionnée. Le système de fortifications est amélioré par Errard de Bar-le-Duc à la fin du XVIe siècle. La ville et sa principauté sont acquises définitivement à la France sous Louis XIII en 1642. La citadelle perd sa fonction de résidence princière pour devenir une simple caserne. Le tracé de l’enceinte urbaine de Sedan est modifié par Vauban de 1682 à 1689. Il améliore les défenses de la citadelle et prévoit l’ajout d’ouvrages à corne à l’extérieur. Les travaux se poursuivent jusqu’à la fin du XVIIe siècle. La citadelle subsiste toujours, de même que les casernes et l’ouvrage à corne dit Palatinat sur son flanc nord-ouest, et est accessible au public. Un hôtel occupe les casernes. De nombreuses activités, dont des animations, des spectacles de fauconnerie et des sons et lumières y sont régulièrement organisés. En 1962, la ville de Sedan a racheté la citadelle pour le franc symbolique. En 1965, elle est classée au titre des Monuments historiques. La ville fortifiée de Sedan est déclassée après la guerre de 1870. Les remparts de la ville devenus obsolètes sont détruits pour laisser place à une ville nouvelle. Le plan-relief réalisé au 1/600e, construit en 1841 par l’ingénieur Dumay, réparé en 1853 et 1964, est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris.

bibliothèque municipale de Besançon

BESANCON (25) :

Jules César décrit dans ses Commentaires le site de la capitale des Séquanes, qu’il a l’occasion d’admirer lors de sa campagne contre le Germain Arioviste en 58 avant Jésus-Christ. L’intérêt stratégique l’emporte et la cité prend rang parmi les capitales de la Gaule romaine. La ville s’entoure rapidement d’une enceinte et se dote d’un premier pont, situé à l’emplacement de l’actuel pont Battant. Limitée à l’origine par une boucle formée par le Doubs et le mont Saint-Étienne, Besançon s’étend au Moyen Âge sur la rive droite. L’enceinte est agrandie pour inclure ces nouveaux quartiers. C’est au XVe siècle que les fortifications médiévales atteignent leur plus grande extension. Besançon forme alors un important ensemble composé de tours et de courtines. Au XVIe siècle, sous le règne de Charles Quint, les quartiers de la rive droite sont dotés de nouveaux remparts, doublant ainsi l’ancienne ligne de défense du XIIe siècle. La boucle est complètement fermée par une enceinte percée de portes fortifiées. Sur la rive gauche, une muraille est élevée s’appuyant sur la défense naturelle du Doubs. La menace de guerre avec la France en 1595 entraîne la construction d’un bastion aux imposantes dimensions sur le point culminant des remparts de la rive droite, que l’on doit à l’ingénieur italien Griffoni. Au début du XVIIe siècle, cette protection est devenue insuffisante pour faire face aux attaques ennemies. La ville est occupée une première fois par la France de février à juin 1668. Durant cette courte occupation, Vauban est mandaté par Louis XIV pour construire une citadelle sur le mont Saint-Etienne. Ce projet est interrompu lorsque le Traité d’Aix-la-Chapelle oblige la France à restituer la ville à l’Espagne. Vainqueurs provisoires, les Espagnols décident de poursuivre le chantier de la citadelle qui débute en septembre 1668. Les ingénieurs reprennent les plans de Vauban. Sont édifiés alors le front de Secours, équipé d’une demi-lune, d’une demi-lunette, d’un fossé à fausse braie et du bastion Sainte-Catherine, et le front Royal, équipé de deux demi-bastions, d’un fossé et d’un chemin couvert. Ce front est construit en arrière de l’emplacement prévu par Vauban pour épargner la cathédrale. Des casernes, des logis d’officiers, une citerne et un chemin d’accès sont bâtis jusqu’en 1674. Toujours en 1674, Vauban dirige le siège devant la Ville et la Citadelle devant le Roi. Sitôt la ville reprise par Louis XIV, l’ingénieur se remet au travail et améliore la citadelle, lui donnant son aspect actuel selon les principes de son deuxième système : trois fronts bastionnés (deux au nord et un vers le sud), reliés par des murailles à flancs de falaise, équipées de chemins de ronde et de corps de garde en forme de guérites. Vauban dote la citadelle de nombreux bâtiments : casernements, magasins, arsenal, puits, chapelle. Le logis du gouverneur est agrandi et complété par deux corps de bâtiments servant de magasins de stockage. Le corps de place s’organise en deux cours, ouest et est, divisée par une traverse sur laquelle il appuie quatre casernes. La cour ouest est complétée par un arsenal, un magasin et le logis du major. Celle de l’est reçoit la chapelle Saint-Etienne et un magasin à poudre, tandis que les casernes, le magasin à poudre et la citerne, datés de la période espagnole, sont restaurés. Le front de Secours, est bâti à partir de 1683. Il possède le même équipement que les deux autres : un pavillon d’entrée avec deux casernes et une citerne, deux demi-bastions à flancs retirés et orillons, une demi-lune à flanc entourée d’un chemin couvert.

La communication entre le front Saint-Etienne et le front Royal était assurée par une galerie souterraine creusée sous le glacis. Pour renforcer la protection de la ville, Vauban reconstruit le fort Griffon, face à la citadelle sur la rive droite du Doubs. Il se présente sous la forme d’une citadelle carrée à trois bastions, dont le plus grand, celui du nord, porte un cavalier. Deux grandes casernes et un bâtiment d’officier occupent sa cour. L’enceinte urbaine de la Boucle est renforcée et dotée de tours bastionnées à deux étages (le rez-de-chaussée casematé et la plateforme d’infanterie). Côté rive droite, Vauban réalise une importante escarpe d’une dizaine de mètres de haut qui s’étend en arc de cercle d’Arènes à Battant, jalonnée de trois bastions successifs qui protègent les portes d’Arènes, de Charmont et de Battant, donnant accès aux routes historiques de Dole, Gray et Belfort. En avant de cette ceinture, un large et profond fossé est creusé, précédé de trois demi-lunes qui gardent les accès du côté nord de la ville. Des casernes sont également construites en ville, dont les chantiers sont achevés vers 1688. Vauban vient à Besançon presque tous les ans et en près de 20 ans, fait de la ville un véritable chantier militaire. Débutés en 1677, les travaux de l’enceinte urbaine se poursuivent jusqu’en 1692, sous la supervision des ingénieurs Montille et Boisot. En construisant la citadelle, pièce maîtresse des fortifications bisontines, sur la partie la plus étroite et la plus élevée, Vauban signe une réalisation majeure. Les fortifications de l’ensemble de la ville sont achevées en 1693, après vingt ans de travaux. Elles ont coûté si cher au trésor royal que Louis XIV a demandé, selon la légende, si les murs de la citadelle ont été construits en pierre ou en or. Avec le XVIIIe siècle arrivent les premiers progrès de l’artillerie et la construction de nombreux ouvrages avancés autour de la citadelle. La première série de forts détachés est réalisée selon les plans du général Michaud d’Arçon en 1791 qui prévoit la construction de cinq lunettes sur les hauteurs de Beauregard, Bregille, Tousey, Trois-Châtel et Chaudanne. Inachevées en 1814, elles ne seront jamais armées. À partir de la Restauration et jusqu’au Second Empire, les progrès constants de l’artillerie rendent obsolètes les principes de défense en vigueur. Succède alors l’idée de camp retranché ou place militaire protégée par des forts détachés. La couronne de Battant, l’enceinte urbaine au niveau de Chamars et le front de Secours de la citadelle sont modernisés et toutes les guérites de surveillance de la ville disparaissent progressivement. Sous les ordres du colonel Benoît, Besançon est mise en état de défense. Il fait réaliser des ouvrages sur les collines environnantes : fort de Bregille (1832), Chaudanne (1841-1845), Beauregard (1845-1870) et le petit Chaudanne (1850). Après 1870, Séré de Rivières et ses successeurs entourent progressivement la ville d’une ceinture de forts périphériques, formant deux cercles concentriques autour de la citadelle qui renforcent le périmètre défensif de la ville. Entre 1874 et 1890, 25 ouvrages sont construits. L’ensemble des fortifications et bâtiments de la citadelle et du fort Griffon subsiste, ainsi que la quasi-totalité des deux enceintes urbaines. Classée au titre des Monuments Historiques en 1942, elle est acquise par la ville en 1959 et ouverte au public la même année. Le Muséum d’histoire naturelle est le premier à s’y installer, suivront le musée Comtois et le Musée de la Résistance et de la Déportation. Depuis, la citadelle a su conserver sa vocation culturelle et touristique et est devenue le site le plus visité de Franche-Comté. Cinq des six tours bastionnées de l’enceinte urbaine subsistent. Deux d’entre elles ont récemment été restaurées et accueillent des animations et expositions durant la période estivale. Le fort Griffon et les fronts du quartier de Battant sont également conservés. Le plan relief de la ville, construit en 1722 au 1/600e, restauré en 1762, 1792 et 1967, est toujours conservé au Musée des Plans-reliefs à Paris. Une copie de ce plan a été réalisée et est conservée au Musée du Temps de Besançon

BLAMONT (25) :

Agglomération attestée à partir du XIIe siècle, Blamont est dotée de fortifications dès cette période. Le premier château est construit sur la colline dominant le village et relié à celui-ci par un ouvrage avancé. Ce château est assiégé plusieurs fois aux XVe-XVIe et XVIIe siècles. La ville subit de la part des Bourguignons un long siège en juillet 1475 ; le 31 août de cette année ils prirent d’assaut la place forte qu’ils firent sauter ainsi que le château5. Le 28 mai 1477, un traité était conclu à Zurich entre la duchesse Marie de Bourgogne et les princes des états confédérés, il est décidé qu’Héricourt et Châtelot serait à l’archiduc Sigismond tandis que Blamont et Clémont reviendrait à l’évêque de Bâle. Ce dernier les restituera en 1478 aux Neuchâtel-Bourgogne. En 1678, la Franche Comté devient française, mais le pays de Montbéliard garde son autonomie de fait, tout en relevant de la principauté du Wurtemberg. Louis XIV, s’il ne revendique pas la suzeraineté de Montbéliard, se veut le suzerain des quatre seigneuries (Blamont, Héricourt, Clémont et Châtelot). Il fait occuper Blamont, avant de faire occuper tout le comté de Montbéliard. Cette attitude particulière concernant Blamont, n’est qu’un des épisodes pour son appropriation. Durant ces années, il reçoit plusieurs améliorations alors que la France occupe la région de Montbéliard. Il est décrit par Vauban et par les plans des années 1676-1678. Construit sur un éperon rocheux, il est de forme carrée, flanqué d’un réduit d’entrée en forme trapézoïdale. Deux cents hommes peuvent y loger. Les remparts sont encore composés de murs hauts et épais, mais Vauban estime que l’escarpement oblige à un siège en règle. Il n’y propose donc pas de modifications. Cependant, il revient en 1687 avec un projet plus important visant à une refonte complète des dehors. Celui-ci n’est toutefois quasiment pas appliqué. Seule un abri casematé et une tour bastionnée seront finalement réalisés. Le bâtiment casematé et la tour bastionnée du début du XVIIIe siècle sont les seuls vestiges du fort de Blamont. Un nouveau château a été bâti sur son emplacement en 1814.

FORT DE JOUX (25) :

Dès l’antiquité, il existait un péage dans la cluse et un guet en bois sur le plateau de la Rochette. Dans la guerre des Gaules, César parle d’une montagne haute défendue par cinquante hommes qui e Champagne entreprend la fortification de la roche surplombant le cours du Doubs à Pontarlier et notamment le quartier du « Morieux » devenant ainsi la « forte place du Molar ». En 1410 Guillaume de Vienne achète le château et la seigneurie de Joux à Jeanne, fille d’Hugues de Blonay, seigneur de Joux, qui n’avait pas d’enfant. Il meurt en 1434 ; son château revient à son fils Guillaume II de Vienne dont Olivier de La Marche nous laisse le portrait de quelqu’un de joueur et très dépensier. En 1454, Guillaume II de Vienne, couvert de dettes, vend le château à Philippe le Bon. Celui-ci en fait un poste frontière grâce à des travaux fait par les pontissaliens et financé par les  foires de St Luc et St Georges créées pour l’occasion. Avec la Guerre de Dix Ans débutée en 1634 le château de Joux, après la ville de Pontarlier, tombe en 1639 entre les mains des Français conduit par Bernard de Saxe-Weimar, après 15 jours de tranchées ouvertes dont on voit les stigmates sur le Géran. La forteresse fut remise au gouvernement de Van-der-Gruën, nommé par Weimar puis du sire Grim. Lors des négociations des traités de Westphalie, les français ne voulurent pas rendre le château de Joux qui avait été donné par le roi au duc de Longueville. Les espagnols ripostèrent que c’était impossible au vu de sa situation stratégique. Il ne fut rendu qu’en novembre 1659 par le traité des Pyrénées. Ce traité mettait fin à la guerre entre la couronne d’Espagne et la France et redonnait sa neutralité à la Franche-Comté. Il comprend un article stipulant que le château de Joux, momentanément cédé au comte de Neuchâtel, doit être restitué à la France. En 1668, pour récupérer la dot de son épouse, Louis XIV prend en personne la Franche-Comté avec ses chevau-légers et ses gardes suisses qui ne servent normalement qu’à sa protection rapprochée et à celle de sa famille. Il envoie le général de Noisy pour prendre Joux. Le baron Ferdinand de Saint-Mauris qui commande la garnison, composée de 60 soldats plus 20 cavaliers et 200 hommes de milices, est sous l’autorité du gouverneur de la province qui n’est autre que le marquis d’Yenne. Celui-ci avait quelque temps plus tôt pris parti pour la France au mépris de son devoir de défendre les places Francs-Comtoises. C’est pourquoi il capitule très vite devant de Noisy venu avec moitié moins d’hommes. Cependant, Louis XIV est contraint de rendre la Franche-Comté à l’Espagne selon le traité d’Aix la Chapelle. Le baron de Saint-Mauris reste gouverneur de la place. Louis XIV refait en personne la seconde conquête de la Franche-Comté. Il envoie le marquis de Duras prendre le château de Joux pendant qu’il rentre avec le dauphin à Paris. Celui-ci donne de l’argent au gouverneur de la place qui se sauve en Suisse en laissant le fort aux français. En 1678 le traité de Nimègue confirme le retour définitif de la Franche-Comté à la France et le démembrement de la seigneurie de Joux. Le château de Joux fortifié par Vauban fera partie des trois forts franc-comtois épargnés par Louis XIV qui fit raser tous les autres châteaux. Lorsque Louis XIV conquit la Franche-Comté pour la seconde fois, il voulut préserver trois châteaux dont le château de Joux. Vauban était d’avis de le raser. En 1677, il réalisa un plan-relief et entre 1678 et 1690, il détruisit les parties médiévales Sud. Utilisant les pierres du Géran, il construisit, avant le fossé médiéval qu’il fit traverser par un pont dormant, la quatrième enceinte avec ses deux ouvrages à corne comprenant à l’Est une guérite avec deux monogrammes aux 2 L enlacés de Louis XIV et le soleil. Il fit creuser un fossé et bâtit la cinquième enceinte avec un ouvrage à corne bordé d’un fossé au Sud et à l’Ouest et d’un chemin couvert à l’Est. Il créa le glacis au Sud du fort. C’est à cette époque que fut bâtie la porte d’honneur dont les motifs ont été réalisés en calcaire de Vuillecin qui a la particularité de se sculpter comme du plâtre et de durcir ensuite. On voit encore aujourd’hui la finesse et la bonne conservation de ce monument. Les trophées d’arme de la porte d’honneur représentent à gauche les chevau-légers dauphin (cavalerie légère) et à droite les piquiers suisses (infanterie). En haut au centre étaient les armes du roi soleil avec le « monogramme de 2 L entrelacés sur globe céleste ceint d’une guirlande végétale inséré dans un cartouche baroque fleurdelisé surmonté de la couronne fermée » mais tout le métal doré a été subtilisé et il ne reste que l’agrafe de la couronne et quelques petits restes des 2L. En haut de la porte d’honneur à gauche est représentée la Franche-Comté espagnole avec le drapeau de la victoire contre les turcs par Charles Quint puis par Don Juan d’Autriche qui est un croissant renversé sur fond bleu ; le drapeau porte les armoiries des comtes de Salins ; les armes sont celles utilisées dans l’armée espagnole qui est la seule à posséder encore un corps d’archers (carquois), par exemple. À droite, c’est la France et ses armes « modernes » qui sont mises en avant ; on remarque les baïonnettes qui n’ont pas encore été normalisées à un seul modèle. En 1690, Vauban modifia le plan-relief pour engager les travaux de la partie supérieure du château et proposa ses modifications à Louis XIV. Entre 1690 et 1693, il fit construire la seconde enceinte, la cour d’honneur et les casernements y attenant. Il fit creuser un grand puits de 147 m de profondeur14 qui a été réduit par la galerie de Joffre. Il fit construire les logements attenants à la tour Grammont et donnant sur la seconde enceinte. Il fit rajouter des canonnières sur les tours à l’Ouest, dans la cour du donjon et sur la tour du fer à cheval qu’il coiffa d’un toit amovible. Sous Louis XV, en 1717 et 1724, de nouveaux travaux sont menés et le plan-relief de Vauban modifié en conséquence : on construit des locaux pour l’artillerie dans la quatrième et la cinquième enceinte, on fait une rampe pour monter à la deuxième enceinte, on modifie l’intérieur du donjon qui sert de logement au gouverneur de la place. On refortifie totalement la Rochette. À la fin du règne de Louis XV, on transforme le fort en prison d’état en aménageant des cellules solidement grillagées dans la première et la seconde enceintes

SALINS LES BAINS (25)  :

Situé dans la vallée de la rivière dite Furieuse (altitude : 300 m.), le site de Salins-les-Bains est occupé depuis l’époque gauloise. Le fait qu’elle soit installée dans une vallée étroite, mais surtout la présence de mines de sel dans les collines qui la bordent (Saint-André à 588 m., Belin à 558 m. et Bracon), expliquent l’intérêt stratégique de Salins-les-Bains qui est la seconde ville de Franche-Comté au Moyen-Âge. Elle est entourée d’une enceinte à partir de 1249. Cette enceinte est modifiée au XVe siècle par les Ducs de Bourgogne qui y ajoutent des tours circulaires à archères et caponnières sur ses flancs est. La Furieuse sert de douve à l’ouest de la ville. La défense par les plateaux proches débute dès le XIIIe siècle. Les châteaux de Belin et Bracon sont construits à cette époque, de même qu’une tour de guet sur le plateau de Saint-André (en 1265 pour ce dernier). Les châteaux de Belin et Bracon sont des donjons carrés entourés de tours arrondies et de courtines. La tour saint-André est reconstruite en 1347 après un siège. Les premiers chantiers modernes ont lieu durant la Guerre de Trente Ans. Une menace française conduit les Espagnols à renforcer les défenses de la tour Saint-André par l’ajout d’un rempart doté de créneaux et de meurtrières autour d’elle. Des casernements nouveaux sont édifiés. Ces chantiers se déroulent de 1638 à 1645. Après la restitution de la Franche-Comté par la France en 1668, les Espagnols modernisent l’armement des sites fortifiés mais l’enceinte et les châteaux de Belin et Bracon restent médiévaux. Ce n’est pas suffisant pour empêcher les Français de s’emparer de Salins-les-Bains en 1674 pendant la Guerre de Hollande. L’enceinte est en grande partie détruite, de même que les deux châteaux et la tour.  Vauban élabore ses projets pour Salins dès 1674. La tour Saint-André disparaît, remplacée par un fort prévu pour cinq cents soldats. Le fort est reconstruit sur les plans de Vauban en 1674 à la demande du roi Louis XIV. La première pierre est posée le 18 octobre 1674 avec l’inscription Regnante Ludovico XIV, semper victore  Le nouveau front est bastionné sur le flanc d’attaque (à l’ouest). Il comporte deux bastions, une demi-lune, un pont levis, une porte et un corps de garde. Le reste du rempart ne comporte qu’une muraille sur les autres flancs plus abrupts. Dans le fort, il bâti une chapelle, deux casernes de deux cents cinquante lits, une maison du gouverneur, des écuries, une poudrière et deux citernes. Les chantiers sont perturbés par un effondrement de terrain en 1675 mais s’achèvent en 1679. Les défenses de la colline Belin sont améliorées. Une tour médiévale est conservée mais l’enceinte du château est refaite en rempart bastionné avec une porte à pont levis et corps de garde. Un cavalier et une caserne y sont édifiés. Le reste des modifications consiste à aplanir le sommet de la colline pour dégager la vue. Les chantiers s’y achèvent en 1679. Le château Bracon est remplacé par une redoute de terre et de maçonneries. L’essentiel du chantier y consiste en travaux de dégagement des terres excédentaires et d’aplanissement des hauteurs environnantes. S’il est achevé en même temps que les autres, le fort Bracon ne reçoit sa première garnison qu’en 1688, à la veille de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg. En ce qui concerne l’enceinte urbaine, Vauban projette en 1680 de la remplacer par une enceinte bastionnée plus large et agrandissant la ville. Louis XIV refuse ce dernier projet et se limite à ordonner la restauration de l’enceinte médiévale. Le XVIIIe siècle ne modifie que très peu Salins. L’accès au fort Saint-André devient une route pavée en 1736 et remplace les sentiers anciens. Les trois forts servent de prison durant la Révolution, laquelle voit l’abandon de la redoute de Bracon. Les deux forts sont ravagés par un siège autrichien en 1814. Le fort Saint-André voit ses remparts percés en trois points, ses parapets et son pont d’accès renversés et ses deux citernes comblées. Il est cependant restauré à l’identique de 1833 à 1841 sous la Monarchie de Juillet. Le fort Belin est rasé durant le siège de 1814 et est reconstruit à neuf en 1828, sous le règne de Charles X. Il s’agit alors d’un fort casematé divisé en deux par un fossé sec, dont la partie sud sert de réduit. L’ensemble est entouré par un fossé sec, une caponnière et une contrescarpe à galerie. Un chemin couvert crénelé le relie à la batterie de Bas-Belin. Pour améliorer les défenses de la ville, le fort des Rousses est construit de 1841 à 1862-63 à vingt kilomètres de Salins, sur une montagne à 1150 m. d’altitude. Ce fort est bastionné, composé de trois fronts et trois bastions sur ses faces d’attaque. Le reste du rempart est une simple muraille bordant un précipice. Trois corps de casernes à quatre niveaux, une maison du commandant, des poudrières et des magasins casematés occupent l’espace interne, prévu pour loger une garnison de trois mille hommes et de deux mille cinq cents chevaux. Il est prévu d’y installer dix-huit canons, ce qui est effectif en 1868. Ce fort est le seul à être réutilisé par Séré de Rivières après 1871. L’enceinte urbaine de Salins-les-Bains a été démolie. Il n’en subsiste qu’une tour. Les forts Saint-André et Belin sont conservés et en bon état. Le fort Saint-André est devenu un complexe hôtelier et une salle de réception pour mariages, réceptions et séminaires. Les casernes abritent l’hôtel. La poudrière sert de brasserie. La chapelle et la maison du gouverneur cherchent une affectation. La visite de l’ensemble est possible sur renseignements auprès des hôteliers propriétaires. Le fort Belin est une propriété privée inaccessible. La redoute Bracon a disparu et est recouverte par des habitations. Quant au fort des Rousses, intégré dans le parc naturel régional du Haut-Jura, il abrite une cité administrative et deux entreprises artisanales. Pour l’œuvre de Vauban, Salins-les-Bains présente un intérêt moyen en tant que place remaniée. Seul le fort Saint-André, restauré après le siège de 1814 témoigne de son œuvre. C’est davantage un site lié aux fortifications du XIXe siècle.

DÔLE (39) :

Dôle devient le siège d’un archiprêtré au VIIe siècle, puis d’un archidiaconé au siècle suivant. En 986, le comté de Bourgogne est fondé. Il faut attendre le XIe siècle et Conrad II le Salique, pour que les comtes, circulant entre Gray, Poligny et Quingey, se fixent, développent et érigent en capitale Dôle. Dans la première moitié du XIIe siècle, le comte Renaud III, fait prendre un véritable essor à la ville : il y construit une solide muraille et un grand pont de pierre, encourage le commerce et l’artisanat, instaure une foire, établit des moulins sur le Doubs, fonde un monastère cistercien, un prieuré de bernardines, une commanderie du Temple, l’hospice Saint-Jacques et donne ses redevances de Dôle et Salins à l’abbaye Saint-Étienne de Dijon. Lorsqu’il meurt, en 1148, le comté passe aux mains de sa fille, Béatrice, et de son gendre, l’empereur Frédéric Barberousse, qui en fait une province du Saint-Empire et agrandit le château des comtes d’Amaous. Lorsque le duc Eudes IV meurt, en 1350, son petit-fils, Philippe de Rouvres hérite les deux Bourgognes. Cependant, ce dernier étant mineur, le roi Jean le Bon assure la régence, et fait protéger les murailles de Dôle, en faisant édifier vingt-et-une tours et quatre portes. En 1479, à la suite de son échec de tentative de reconquête de 1477, le roi Louis XI prend la ville de Dôle et son château qui sont incendiés et rasés avec interdiction de reconstruction (le donjon en ruines subsiste un temps). Il fait massacrer la population pour les mater et se venger de leur farouche résistance à la reconquête française (succession de Charles le Téméraire). De nombreuses villes et vassaux félons du comté subissent le même sort et près d’une centaine de châteaux forts comtois sont alors également rasés. À la mort de Ma En 1482 Dôle est reconstruite à la suite du traité d’Arras et en 1530, l’empereur germanique Charles Quint fait reconstruire des bâtiments fortifiés à Dôle sur l’emplacement de l’ancien château fort. Ses descendants rois espagnols (Habsbourg d’Espagne) font à nouveau prospérer Dôle et le comté de Bourgogne et l’université de Dôle connait un second essor … rguerite d’Autriche, en 1530, Charles Quint devient comte de Bourgogne. Il fait refaire les fortifications de Dôle, par François de Precipiano, puis par le fils de celui-ci, Ambroise. Héritant du comté en 1556, le roi Philippe II d’Espagne fait terminer les travaux de défense et fait dériver les eaux du Doubs, dans le fossé qui entoure la ville. En France, Richelieu veut reprendre le comté de Bourgogne aux Habsbourg d’Espagne, affaibli par les luttes religieuses et la guerre de Trente Ans. Le 27 mai 1636, prétextant l’asile offert auparavant, par les comtois, au frère du roi, Gaston d’Orléans et au duc Charles IV de Lorraine, les troupes françaises, sous le commandement de Louis prince de Condé, mettent le siège devant Dôle. Celui-ci dure quatre-vingts jours mais les murailles sont solides et les défenseurs courageux, malgré la peste qui commence à sévir, et qu’il ne reste plus que 662 Dolois vivants sur les 4 500 du départ. Leur ardeur décourage les Français qui lèvent le camp, le 15 août de la même année. Richelieu déclare d’ailleurs à cette occasion : « Plût à Dieu, que les sujets du Roi fussent aussi affectionnés que ceux-là le sont à l’Espagne ». En 1668, le roi de France Louis XIV profite à nouveau de la faiblesse du roi Charles II d’Espagne pour reprendre la conquête de la Comté. Le 10 février, le roi est devant Dôle face à une armée de 20 000 hommes, tandis que les Dolois ne sont qu’un millier. Le siège ne dure que trois jours. Louis XIV fait alors son entrée à cheval par la porte d’Arans. Tout semble dit pour Dôle, mais c’est sans compter sur les vicissitudes de la politique. Louis XIV ayant pris les Flandres et l’Europe préparant une alliance contre lui, il décide de garder une des provinces : il choisit le Comté de Flandre. Six ans plus tard, il décide de refaire le siège de Dôle, il arrive le 6 juin 1674 avec Vauban pour mener le siège. Les portes s’ouvrent le 9 juin. En 1678 à la suite de la guerre de dix ans, Dôle et le comté de Bourgogne sont définitivement rattachés au royaume de France par le roi Louis XIV (traité de Nimègue). L’ensemble du système défensif conçu par Charles Quint est démantelé par Vauban en 1688, le pouvoir étant transféré à Besançon dont les fortifications seront développées (Il ne subsiste que le dernier des 7 bastions qui existaient à l’origine; celui-ci est le seul à avoir été épargné lors du démantèlement de l’enceinte. Les bastions étaient reliés par sept courtines.) Les Dolois ont d’abord ressenti le rattachement à la France comme une humiliation car la conquête française rangeait Dôle au rang de petite ville.

SAINTE MENEHOULD (51) :

Les origines de la ville sont incertaines. la position militairement favorable de cette butte, permit la construction d’une forteresse, appelée Château-d’Aisne (Castrum Axonae). Sainte-Menehould, notamment du fait de sa position proche de la frontière entre le royaume de France (Champagne) et l’Empire (Lorraine, Barrois), et aussi à cause des rivalités entre princes laïques et ecclésiastiques, est l’enjeu de guerres féodales ravageuses. Ainsi en 1038, le comte Valéran, lieutenant de Gozelon, duc de Basse et de Haute-Lorraine (Lotharingie), assiégea Sainte-Menehould qui appartenait au comte de Rethel, allié de Eudes, comte de Champagne. Les agresseurs étaient peu nombreux ; les habitants se réfugièrent dans le château munis de vivres assez nombreux. Le cinquième jour du siège, un habitant blessa grièvement Valéran à l’aide d’une flèche tirée du sommet des remparts, et le siège fut levé. Sainte-Menehould fut rattachée à la couronne de France en 1284 ou 1285. Charles VI permit à la ville d’être fortifiée en 1398, car elle était souvent dévastée en raison de sa position frontalière avec les territoires allemands. En 1545, François Ier demande à Martin du Bellay et à Girolamo Marini, commissaire-général des fortifications de Champagne, de renforcer les fortifications de la butte. Il fait ceindre d’eau la ville, la citadelle et les ouvrages avancés, creuser un canal dans lequel il fait couler l’Aisne. Aux trois anciennes portes de la ville, il en fait construire trois autres pour le château. Marini a surtout renforcé le rocher du château où il a fait construire six puissants bastions. Il a démoli une chapelle pour construire un cavalier dominant la ville. Un sous-ingénieur du nom de Mundos a dirigé le creusement de larges fossés autour de bastions du château. Ces anciens fossés, comblés aujourd’hui, ont pris le nom de Fossés-Mundos. La ville fut assiégée deux fois lors de la Fronde : en novembre 1652, les Frondeurs (parmi eux, Vauban, cadet au régiment de Condé qui sera fait prisonnier par les forces royales) assiégèrent et prirent la ville ; le 25 novembre 1653, l’armée royale (avec Vauban encore, qui s’est depuis rallié au roi après avoir rencontré Mazarin) reprit la ville sous la direction du chevalier de Clerville. Louis XIV, qui participa au siège, est accueilli triomphalement par la population le 27, il assista au Te Deum dans l’église Notre-Dame du Château. Vauban est nommé lieutenant au régiment d’infanterie de Bourgogne, surnommé le «régiment des Repentis » Dans le «Certificat du Chevalier de Clerville au Sieur de Vauban, ingénieur du Roi» en date du 16 novembre 1666, le chevalier de Clerville écrit: «Le sieur de Vauban… a bien et fidèlement servi Sa Majesté sous notre direction au siège de Sainte-Ménehould,… à la conduite des lignes, tranchées et sapes qui lui furent par nous commis dont il s’acquitte très dignement…. » Après cette reddition les armées des deux camps prennent leurs quartiers d’hiver. Le roi Louis XIV, le cardinal Mazarin rentrent à Paris. Vauban est chargé par le chevalier de Clerville [1610-1677] de réparer les brèches faites dans les défenses de la ville [les fortifications commencées vers 1200 par le comte de Champagne Thibaud III, avaient été renforcées sous le roi François 1er par l’ingénieur militaire italien Girolamo Marini. La Ville sera reconstruite dans un style remarquable, en brique et gaize alternés, avec toit à la Mansard, à l’exemple de l’Hôtel de Ville, dont la première pierre fut posée en 1730. De nombreux bâtiments et lieux de Sainte-Menehould sont classés monuments historiques ou disposent d’une notice sur la base Mérimée

Krigsarkivet-Stockholm.

LONGWY   (54) – ville neuve

 L’agglomération de Longwy apparaît au Moyen Âge. Dotée d’un site castral vers le XIe siècle, le village originel s’est développé sur un plateau allongé et a fini par rejoindre la vallée de la Chiers, divisé en deux villes : Longwy-Haut, le Vieux Longwy fortifié, et Longwy-Bas, dans le vallon de la rivière. Une enceinte médiévale entoure le bourg de Longwy-Haut en 1365 tandis que Longwy-Bas n’est pas été fortifié. Au XVe siècle, le château de Longwy est l’un des plus importants de la région. La ville subit d’importantes dévastations lors de la guerre de Trente ans. Au XVIIe siècle, elle compte 1600 habitants. La prise de Longwy en 1635, sa capitulation devant le marquis de Senneterre en 1646, et l’occupation française jusqu’en 1660 préfigure son rattachement à la France qui sera effectif en 1670. En 1679, après la paix de Nimègue, Louis XIV décide de faire de Longwy une place de guerre en face de Luxembourg qui n’est qu’à cinq lieues. L’ingénieur Thomas de Choisy, collaborateur de Vauban, est envoyé sur place par Louvois, ministre de la Guerre. Proche de la forteresse de Luxembourg, tenue par les Espagnols, et des frontières du Saint-Empire, le site de Longwy est jugé idéal par Choisy pour la construction d’une place forte. Il propose de créer une ville neuve fortifiée sur un plateau situé 800 mètres plus haut au-dessus de l’ancien château, au nord, qui permet d’utiliser un relief à l’est comme barrière naturelle. Le premier projet de Thomas de Choisy consiste en une ville carrée ou pentagonale. Après la signature du traité de Nimègue en 1679, il élabore un deuxième projet : celui d’une ville neuve hexagonale, dotée de six bastions creux à orillons, cinq demi-lunes et un ouvrage à corne. Cinq courtines sont protégées par des tenailles, sauf celle du front sud-est à-pic, dont les flancs des bastions sont droits avec des braies. Le chemin couvert possède une contrescarpe et des places d’armes. Deux portes, dites de Bourgogne et de France, percent cette enceinte, réparties symétriquement au nord et au sud. Vauban s’oppose à ce projet et en propose un autre que Louis XIV refuse. Obéissant au roi, Vauban applique donc le projet de Thomas de Choisy en le modifiant légèrement. Ces travaux de construction de la place commencent le 10 août 1679. La destruction totale du château, inutile, fut entreprise en 1682, après le relogement de ses habitants. Les deux fronts occidentaux possèdent des tenailles et un troisième, au sud, est équipé d’une braie. Le chemin-couvert est équipé de traverses. A l’intérieur, la ville neuve est édifiée selon une trame orthogonale avec une place d’armes centrale, dotée d’un puits à l’épreuve. Les neuf casernes et les sept pavillons d’officiers sont groupés dans les îlots rectangulaires les plus proches des courtines ; l’hôtel du Gouverneur et l’église se situent au centre, le long de la place d’armes. On y édifie également un arsenal, une boulangerie militaire et un puits de siège. 3 600 militaires sont en garnison à Longwy. La place est composée d’une trentaine d’îlots réservés aux habitations civiles sur environ 12 hectares. Après le traité de Rijswick de 1697 et la restitution de Luxembourg aux Pays-Bas espagnols, Vauban dépose un mémoire pour achever la place et un projet d’agrandissement destiné à faire de Longwy une place aussi étendue que Luxembourg et dotée d’une garnison aussi importante. Pour cela, il propose de refortifier le site du Vieux-Château et d’entourer le plateau d’un ouvrage à couronne comportant quatre fronts bastionnés à flancs droits, demi-lunes, tenailles et traverses. Le village de Longwy-Bas doit également être entouré de remparts légers. Seules les réparations demandées sont réalisées, faute d’argent. La place de Longwy perd de son importance après la prise et l’annexion du Luxembourg en juin 1684. Un mémoire de 1688 prévoit même de la désarmer. Mais le Luxembourg est restitué en 1697 et Longwy retrouve alors son importance militaire. Plusieurs bâtiments, dont l’hôtel de ville, ne sont bâtis qu’au XVIIIe siècle et la ville n’en sera pas modifiée. Jusqu’à la guerre de 1870, le projet de Vauban ne subit que quelques modifications minimes, qui sont induites par les progrès de l’artillerie. Les principales créations sont la redoute à l’emplacement de l’ancien château médiéval et les lunettes qui prolongent les bastions de l’enceinte originelle. Intra-muros, la ville haute est dotée d’un nouvel hôpital et de nouvelles casernes. Du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle, la vie militaire occulte quasiment toutes les autres activités économiques, à l’exception de la faïencerie. Au cours du troisième quart du XIXe siècle, Séré de Rivières améliore les magasins casematés en les enterrant. Dès les années 1850, la ville de Longwy connaît un fort développement industriel. Les deux tiers de l’enceinte, y compris la porte de France, existent encore. Longwy dû faire face à des bombardements successifs : en 1870-1871, puis en 1914. Après la Première Guerre mondiale, la ville haute est quasiment anéantie. Elle est progressivement reconstruite en préservant le parcellaire et la structure urbaine de Vauban. De l’enceinte subsiste aujourd’hui quatre bastions et deux demi-lunes, qui se répartissent en trois fronts. Des bâtiments militaires et civils subsistent la boulangerie, deux magasins à poudre, le puits de siège, l’église Saint-Dagobert et l’hôtel de ville. Son clocher observatoire a perdu un étage durant le siège prussien de 1870-1871. La ville a été déclassée en 1923. L’ensemble des fortifications est inscrit depuis 2008 au Patrimoine mondial au titre des fortifications de Vauban. Une maquette des fortifications de la ville est exposée au musée municipal. Longwy est la première ville neuve créée par Vauban parmi les dix qu’il réalise durant sa carrière bloc de texte, cliquez sur le bouton \ »éditer\ » pour me modifier. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

NANCY (54) :

Ville d’origine médiévale, la Vieille Ville de Nancy reçoit ses premières fortifications urbaines vers le XIe siècle. Ces remparts médiévaux sont réparés plusieurs fois avant leur remplacement par une enceinte bastionnée à partir de 1550. Cette enceinte comprend huit bastions à orillons, une demi-lune et deux portes. En 1587, la question militaire est au centre des préoccupations de Charles III qui décide de revoir complètement la défense de la ville. Il imagine une ville neuve au sud de la ville médiévale qui sera protégée dans de nouvelles fortifications. La Ville Neuve, entourée de sa propre enceinte bastionnée, de forme hémisphérique, comprend huit fronts et huit bastions et est réalisé par l’ingénieur italien Stabili. La Vieille Ville reste alors séparée de la nouvelle par l’enceinte de 1550 et seule la porte Saint-Nicolas permet de communiquer entre les deux villes. Les rues sont prévues suivant un tracé orthogonal, donnant pour les plus importantes sur des portes. Il faut près de 30 ans pour que la ville neuve devienne une réalité. Alors que Nancy au début du XVIe siècle couvrait une modeste superficie de 15 hectares, les contemporains d’Henri II, duc de Lorraine à partir de 1608, découvrent une cité fortifiée aux proportions atteignant 70 hectares. Le Roi envoie en 1661 et 62 Vauban pour démolir les fortifications d e Nancy. Pendant dix ans, seule la Vieille Ville reste fortifiée. Vauban reconstruit l’enceinte du nouveau quartier sur le même schéma que le précédent. Cette seconde enceinte de la Ville Neuve est à nouveau démolie en 1698, en application du traité de Rijswick de 1697 mettant fin à la Guerre de la Ligue d’Augsbourg et restaurant le Duché de Lorraine. L’enceinte de la Vieille Ville est rasée à partir de 1750 et remplacée par des avenues arborées, sur ordre du duc Stanislas, beau-père de Louis XV et ex-roi de Pologne. Les trois places ducales que sont la place Stanislas, la place Neuve de la Carrière et la place d’Alliance sont tracées à l’emplacement du rempart qui séparait jadis les deux villes. Devenue française à la mort de Stanislas en 1766, Nancy perd ses remparts mais devient le siège d’une université, d’un parlement et d’un évêché. Il subsiste peu d’éléments des remparts de Nancy. Sept portes de l’enceinte sont conservées : la porte médiévale de la Craffe et son pendant du XVIIe siècle, la porte Notre-Dame, les portes Saint-Georges, de la Citadelle et de Saint-Nicolas, édifiées du XVIe au XVIIe siècle et les portes Royale et Sainte-Catherine datant du XVIIIe siècle. Les restes d’un bastion sont visibles dans les sous-sols du Musée des Beaux-Arts. L’arsenal de la Renaissance est également conservé.

TOUL  (54) ;

Ville d’origine romaine, Toul est située au confluent de la Moselle et de l’Ingressin. Elle reçoit ses premières fortifications au IVe siècle. Cette enceinte est en grande partie remplacée au Moyen Âge par une autre, maçonnée, au tracé irrégulier qui résiste à plusieurs sièges français ou impériaux et subsiste jusqu’en 1689. Vauban travaille sur deux projets pour la ville de Toul. Pour le premier projet, il souhaite conserver une partie des anciens murs et propose d’ajouter des bastions, des parapets, des demi-lunes et un fossé avec contrescarpe. La protection du site serait renforcée par des défenses hydrauliques. Pour le second projet, il propose de raser les fortifications existantes. La superficie de la ville serait agrandie par l’insertion de tous les faubourgs situés à proximité, au sein d’une même enceinte bastionnée. Le deuxième projet est retenu par le roi et les travaux débutent le 12 mai 1700. Contrairement au souhait de Vauban, ces derniers débutent à l’intérieur de la ville et non par les dehors. Les travaux avancent lentement, la ville ayant perdu de l’intérêt après la signature des traités de paix. Les remparts et le parapet sont terminés en 1722. Dans la première moitié des années 1740 les écluses du canal sont achevées et l’unique demi-lune complète est achevée. Les travaux s’arrêtent là, à l’exception de casernes qui seront ajoutés tout au long du XVIIIe siècle. Le parement de la contrescarpe n’est réalisé qu’au XIXe siècle et seules trois des demi-lunes ont été bâties. Le parement des escarpes est endommagé pendant le siège prussien de 1815 et remplacé une fois la guerre finie. Entre 1872 et 1874, Séré de Rivières construit une ceinture de six forts périphériques autour de la ville. Organisée et composée de grands ouvrages polygonaux semi-enterrés, elle devait garantir la défense de la « Trouée de Lorraine » chère à la IIIe République. En 1931, Toul est déclassée et perd tout caractère défensif. L’ensemble de ses fortifications ainsi que l’hôtel du Gouverneur ont été conservé. Les fortifications du XVIIe siècle, constituant aujourd’hui un parc urbain, ainsi que les vestiges des remparts gallo-romains sont classées au titre des Monuments historiques. Le plan relief réalisé au 1/600e entre 1846 et 1861 est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris.

MONTMEDY (55) :

Agglomération d’origine médiévale, le site de Montmédy reçoit ses premières fortifications en 1221 lorsque le comte Arnould III de Chiny construit un château sur le promontoire rocheux surplombant le cours du ruisseau de la Chiers. Une enceinte urbaine entoure la Ville Haute pour compléter le dispositif défensif. Vendue au duc de Luxembourg en 1364, elle devient terre du duc de Bourgogne, puis, par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d’Autriche, elle entre en 1478 dans la Maison d’Autriche. À partir de 1545, Charles Quint remplace le château médiéval par une enceinte triangulaire bastionnée. La Ville Basse reste dépourvue de remparts. Les chantiers de la Ville Haute se poursuivent jusqu’en 1652. La Maison du Gouverneur est construite durant cette période, à l’emplacement du château médiéval qui disparaît. Suite au siège de 1657 dirigé par Vauban au cours duquel il est blessé quatre fois, Montmédy est rattachée à la France par le traité des Pyrénées. Louis XIV, conscient de sa position stratégique unique fait démanteler toutes les citadelles environnantes et charge Vauban de renforcer ce point stratégique. En 1681, Vauban entoure la Ville Basse d’une enceinte à sept bastions, deux demi-lunes et trois portes et reliée à celle de la Ville Haute. Durant ces chantiers, il aménage les remparts de l’enceinte haute par l’ajout d’un chemin couvert externe aux fossés, de casernes et des bâtiments militaires indispensables au bon fonctionnement d’une place-forte. Les casernes sont implantées sur d’anciens jardins mitoyens de la Maison du Gouverneur. Des casemates d’artillerie sont percées dans les fossés sous le front des bastions Connils et Saint-André. À la fin du XVIIe siècle, son action porte sur la Ville Haute dont il rehausse les remparts et approfondit les fossés. Des traverses sont ajoutées sur le chemin-couvert et la demi-lune des Porcs est maçonnée, les parapets sont rehaussés, les places d’armes rentrantes et saillantes sont agrandies. Les fausses braies sont réaménagées pour les tirs rasants. Ces travaux seront réalisés à partir de 1707. Le siège de 1870 est un désastre pour Montmédy. Les prussiens bombardent l’intérieur de la ville. L’église Saint-Martin est reconstruite en 1753 sur l’emplacement de l’ancienne église, visible sur le plan de Vauban de 1679. Après 1872, le général Séré de Rivières réaménage la Ville Haute en y édifiant de nombreux casernements enterrés sur plusieurs étages. Mais il considérait la place comme dépassée et de ce fait, inutile à améliorer. L’enceinte de la Ville Basse a été démolie, mais les fortifications de la ville haute sont restées remarquablement intactes, malgré les remaniements successifs engendrés par les guerres. La citadelle avec ses remparts et ses glacis est classée au titre des Monuments historiques en 1991.

MONTMEDY-Krigsarkivet-Stockholm.
-ville-de-Stenay-

STENAY (55) :

Les premières fortifications remontent au VIIIè. En 1552, François de Rabutin parle aussi de « la ville de Sathenay (autrement par le langage corrompu appelée Astenay) »… « Sathenay où il n’y avait ni artillerie ni munitions, soldats ni garnison aucune pour le roi que les habitants et un capitaine »… Il signale l’importance de son pont sur la Meuse. En 1591. Turenne prend par surprise Stenay que Charles III tente vainement de reconquérir lors de deux sièges successifs. Une fois la paix signée (traité de Folembray, 1595), la ville sera restituée aux Lorrains, au début de 1596. Construction de la citadelle de Stenay entre 1608 et 1632 , « une des plus belles et des plus régulières de la frontière, » sous le gouvernement de Simon II de Pouilly. En 1632. Louis XIII, à Liverdun, contraint le duc Charles IV de Lorraine à signer un traité donnant pour 4 quatre ans Stenay à la France, ainsi que les places fortes, toutes proches, de Dun et Jametz. En fait, la ville restera occupée pour toujours par les Français… avec, comme premier gouverneur, le comte de Lambertye, puis, en 1634, le comte de Charost. En 1641 par le  Traité de Saint-Germain : le duc de Lorraine, Charles IV, cède à la France Clermont, Jametz, Dun et Stenay (c1es trois dernières villes, situées en lisière d’Argonne, seront données en apanage à Condé en 1648, ainsi que tout le Clermontois).  : 1654 : 28 juin. Au bout de 32 jours de siège par l’armée française, dirigé par Abraham de Fabert d’Esternay (Vauban y fait ses premières armes, et y sera blessé deux fois), Stenay sera reprise par Louis XIV à Condé, révolté de la Fronde. 1659. Par le traité des Pyrénées, Louis XIV redonne à Condé ses titres et ses biens : le Clermontois confisqué retourne au prince, ainsi que Stenay. Après le rattachement définitif à la France en 1654 et le recul des frontières vers l’est, la citadelle fut démantelée à partir de 1687 à la demande du Roi, alors qu’une longue période de récession s’ouvrait, qui ne se terminera que vers 1750. Ce n’est donc qu’à partir du milieu du XVIIIe siècle qu’on note la construction de beaux hôtels particuliers caractéristiques, l’édification d’un grand quartier de cavalerie (1750), la création d’une forge (1776) avec l’aide du prince de Condé devenu seigneur de Stenay. La population augmenta fortement, atteignant 2340 habitants en 1794. Mais les habitants continuaient à habiter dans les limites des anciennes fortifications, remplacées par un simple mur d’octroi. Avec la Révolution et l’Empire, Stenay subit les effets des guerres et ne se releva véritablement qu’après 1870.

VERDUN (55) :

Située le long de la Haute Meuse et siège d’un évêché depuis le IIIe siècle, Verdun est une agglomération fortifiée depuis les Mérovingiens. Prise une première fois par Henri II de France en 1552, la ville est assiégée plusieurs fois durant le siècle suivant. Dès 1559, la ville occupée par la France reçoit ses premiers chantiers modernes. En 1567, une citadelle est construite sur la colline Saint Vannes qui domine la ville. L’enceinte urbaine reste celle du Moyen Âge. En 1624, Louis XIII charge Sublet de Noyers de fortifier entièrement la ville. Les chantiers sont alors confiés aux ingénieurs Frédence et Conti d’Argencourt. La citadelle est entièrement modernisée avec un nouveau plan dressé en 1626 et complétée par des dehors et demi-lunes, ainsi que des contre-mines. Confié aux meilleurs spécialistes, l’ouvrage est achevé en 1634.La ville est définitivement rattachée à la France en 1648 à la signature des traités de Westphalie. Lors de sa visite en 1675, Vauban découvre une ville haute bastionnée, dominant une ville basse enserrée dans d’anciennes murailles médiévales. Il se montre très critique. Immédiatement, il lance les premiers chantiers. À l’issue de ces chantiers, la ville est totalement enclose dans une enceinte bastionnée. Les fronts nord et est comportent des bastions à orillons (certains incluent les tours médiévales), précédés de demi-lunes et d’un ouvrage à corne devant le quartier Saint-Victor. Ce dernier ouvrage est renforcé de demi-lunes avancées et d’un réseau de contre-mine. Au sud, les principales défenses sont hydrauliques : une inondation de 2000 mètres de long sur 800 mètres de large et profonde de 2,50 mètres peut-être tendue devant les remparts. Afin de la remplir un jeu de trois écluses (Saint-Airy, Saint-Nicolas et Saint-Amand) est mis en place entre 1680 et 1685, complété par plusieurs barrages et canaux, destinés au remplissage des fossés. Des casernes neuves et spacieuses sont édifiées dans la citadelle. L’église Saint-Amand est également construite sur les plans de Vauban. En 1698, Vauban établit un projet plus ambitieux pour Verdun. Cependant, l’évolution de sa position stratégique au début du XVIIIe siècle fait différer ces travaux. Le XIXe siècle ne modifie que très peu les fortifications de la ville. Les chantiers engagés par Vauban sont simplement achevés. La caserne Beaurepaire est édifiée dans la citadelle en 1833-1835. Après la guerre de 1870, des forts périphériques de type « Séré de Rivières » sont construits autour de la ville. Les plus connus de ces forts sont ceux de Douaumont et Souville, théâtres de la bataille de Verdun en 1916. Cependant, les remparts et la citadelle sont conservés et connaissent aussi de durs combats. La citadelle reste militaire et reçoit des aménagements nouveaux comme le magasin enterré situé derrière la courtine des bastions du Roi et de la Reine. Des casemates voûtées à l’épreuve y sont également aménagées et les galeries de fusillade sont modernisées. Un important réseau de souterrains, conçus pour abriter toute la garnison, est créé. La citadelle et ses bâtiments intérieurs ont été conservés, rescapés des combats de la Première Guerre mondiale. La citadelle, et notamment ses souterrains, sont désormais ouverts au public et accueille un musée sur la vie des Poilus en 1916. Les forts de Douaumont et Souville sont devenus des lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale. Le plan relief de la ville réalisé au 1/600e entre 1848 et 1856, restauré en 1920 et 1966, est conservé au Musée des Plans-Reliefs de Paris.

2007

2007

En 2007, l’association participe à la promotion du projet du RSMV et à l’adoption par le gouvernement de la liste arrêtée par le Conseil  scientifique du RSMV.  Le 5 janvier 2007, le ministère de la Culture et le gouvernement retiennent cette liste pour être soumise à la prochaine session de l’UNESCO sur l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité. L’enquête des experts européens commence sur chacun des 14 sites.

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