Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiée et sa population civile en partie décimée. Elle se libère en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient à reprendre la place et le château avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidélité au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptée de taxes et autres impôts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activités bénéfiques à son économie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence à la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor Amédée qui en 1690 assiège Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. Dès septembre 1692 Vauban est envoyé sur la frontière avec le duché de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empêche Vauban de se rende à Entrevaux. Il ne visitera la cité que lors de sa deuxième inspection des frontières de Savoie par « des chemins que le diable à fait… ».Mais cela ne l’empêche pas de donner ses instruction à son ingénieur en chef Niquet et après l’avoir corrigé à adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 février 1693. La particularité du site d’Entrevaux toute proportions gardées, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturée par une rivière, Besançon, que pour répondre à l’impossibilité de développer un système bastionné en profondeur il a imaginé les tours à canon qu’il développera ensuite à Belfort et dans diverses places fortes de même configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la règle qui a toujours présidée à ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande économie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillées et également commandées de près ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une méthode de fortification à y observer, qui est celle des tours bastionnées et des murailles couvertes, un peu fortes, percées d’embrasures et de créneaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux défenses ». Ces tours bastionnées pourront servir de cave, de grenier , de magasin à poudre, de caserne, d’hôpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnée bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriétés là…dans leurs trois étages, il y aura de quoi placer commodément 6 pièces de canon sur chaque flanc ou leur équivalent, de sorte que dans un même bâtiment on trouvera tout ce qui peut convenir à une fortification parfaite, ajoutant à cela les fossés et les escarpements du roc, partout où il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra à faire de très bonnes places et bien sûres où il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthétise sa pensée face au problème posé par cette frontière : « par les moyens des châteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de très petite capacité, on n’aura besoin que d’une très petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les châteaux où il faut des troupes réglées qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composées de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres à guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumés : quant aux châteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront à les garder et défendre »…. Vauban la découvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons à Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous âges et de tous sexes….elle n’en est pas moins mal bâtie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dépendant… » On construit une nouvelle cathédrale au début u XVIIème siècle ; Elle sera achevée en 1630 son clocher n’étant terminé qu’en 1667.La cathédrale est intégrée au rempart pour sa propre défense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage à Corne pour la défense de la porte de Savoie. De cette époque on voit la construction d’une première tour à canons. On préconise de doter la cathédrale d’une plateforme à canons, quant à la cathédrale elle-même elle apparait destinée à servir d’hôpital pour 96 hommes en cas de siège. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste à doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de décharge lorsque nécessaire. Les embrasures et meurtrières sont réservées au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebâti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevées en 1690 défendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis à flèche avec un système de contrepoids. Il était couplé avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre côté du pont l’entrée est protégée par une tour carrée formant barbacane, à mâchicoulis et archères. Vauban élabore un projet ambitieux pour cette tête de pont avec construction d’un monumental ouvrage à corne. Ce projet couteux ne sera jamais réalisé. Les tours bastionnées seront finalement réalisées par l’ingénieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales à deux niveaux de feu. Le premier étage est voûté à l’épreuve des boulets. Il est équipé d’un puits et de trous de ventilation pour évacuer les fumées dégagées par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait être démontée en temps de guerre. Très exposées aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrées par des pilotis à pointes ferrées enfoncées dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblées pour former un quadrillage charpenté. Cette structure est remplie de graviers et surmontée de blocs de pierres afin de former une digue capable de résister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un château probablement bâti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piètre opinion lorsqu’il le découvre : « il est très mal bâti, très imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nécessaires à la garnison et d’ailleurs sans autre défense que celle de la situation qui est presque inaccessible du côté de la ville mais très accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien château, notamment les murailles et faire approfondir de 4 à 5 mètres le fossé qui le sépare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis à flèche prolongé par un pont dormant et la poterne est renforcée par un mâchicoulis. A l’intérieur de l’ancien château on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mène de la ville à la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dérivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emporté lors des grandes pluies. Un magasin à poudre est construit entouré d’un mur près de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accès à la citadelle. Enfin ce chemin d’accès est protégé par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au début du XVIIIème siècle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallée de l’Ubaye appartenant à M. de Savoie, Vauban en fermera les débouchés en créant de petites places fortes à Guillaume au débouché du col de la Cayolle, à Colmars au débouché du col d’Allos, et à Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les défilés du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV décide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontière alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet à Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencés en février de la même année, ne sont pas réalisés en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcées : le chemin fortifié date de cette époque. Les portes d’Italie et de France sont également renforcées. LaENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiée et sa population civile en partie décimée. Elle se libère en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient à reprendre la place et le château avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidélité au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptée de taxes et autres impôts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activités bénéfiques à son économie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence à la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor Amédée qui en 1690 assiège Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. Dès septembre 1692 Vauban est envoyé sur la frontière avec le duché de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empêche Vauban de se rende à Entrevaux. Il ne visitera la cité que lors de sa deuxième inspection des frontières de Savoie par « des chemins que le diable à fait… ».Mais cela ne l’empêche pas de donner ses instruction à son ingénieur en chef Niquet et après l’avoir corrigé à adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 février 1693. La particularité du site d’Entrevaux toute proportions gardées, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturée par une rivière, Besançon, que pour répondre à l’impossibilité de développer un système bastionné en profondeur il a imaginé les tours à canon qu’il développera ensuite à Belfort et dans diverses places fortes de même configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la règle qui a toujours présidée à ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande économie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillées et également commandées de près ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une méthode de fortification à y observer, qui est celle des tours bastionnées et des murailles couvertes, un peu fortes, percées d’embrasures et de créneaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux défenses ». Ces tours bastionnées pourront servir de cave, de grenier , de magasin à poudre, de caserne, d’hôpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnée bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriétés là…dans leurs trois étages, il y aura de quoi placer commodément 6 pièces de canon sur chaque flanc ou leur équivalent, de sorte que dans un même bâtiment on trouvera tout ce qui peut convenir à une fortification parfaite, ajoutant à cela les fossés et les escarpements du roc, partout où il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra à faire de très bonnes places et bien sûres où il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthétise sa pensée face au problème posé par cette frontière : « par les moyens des châteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de très petite capacité, on n’aura besoin que d’une très petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les châteaux où il faut des troupes réglées qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composées de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres à guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumés : quant aux châteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront à les garder et défendre »…. Vauban la découvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons à Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous âges et de tous sexes….elle n’en est pas moins mal bâtie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dépendant… » On construit une nouvelle cathédrale au début u XVIIème siècle ; Elle sera achevée en 1630 son clocher n’étant terminé qu’en 1667.La cathédrale est intégrée au rempart pour sa propre défense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage à Corne pour la défense de la porte de Savoie. De cette époque on voit la construction d’une première tour à canons. On préconise de doter la cathédrale d’une plateforme à canons, quant à la cathédrale elle-même elle apparait destinée à servir d’hôpital pour 96 hommes en cas de siège. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste à doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de décharge lorsque nécessaire. Les embrasures et meurtrières sont réservées au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebâti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevées en 1690 défendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis à flèche avec un système de contrepoids. Il était couplé avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre côté du pont l’entrée est protégée par une tour carrée formant barbacane, à mâchicoulis et archères. Vauban élabore un projet ambitieux pour cette tête de pont avec construction d’un monumental ouvrage à corne. Ce projet couteux ne sera jamais réalisé. Les tours bastionnées seront finalement réalisées par l’ingénieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales à deux niveaux de feu. Le premier étage est voûté à l’épreuve des boulets. Il est équipé d’un puits et de trous de ventilation pour évacuer les fumées dégagées par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait être démontée en temps de guerre. Très exposées aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrées par des pilotis à pointes ferrées enfoncées dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblées pour former un quadrillage charpenté. Cette structure est remplie de graviers et surmontée de blocs de pierres afin de former une digue capable de résister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un château probablement bâti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piètre opinion lorsqu’il le découvre : « il est très mal bâti, très imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nécessaires à la garnison et d’ailleurs sans autre défense que celle de la situation qui est presque inaccessible du côté de la ville mais très accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien château, notamment les murailles et faire approfondir de 4 à 5 mètres le fossé qui le sépare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis à flèche prolongé par un pont dormant et la poterne est renforcée par un mâchicoulis. A l’intérieur de l’ancien château on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mène de la ville à la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dérivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emporté lors des grandes pluies. Un magasin à poudre est construit entouré d’un mur près de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accès à la citadelle. Enfin ce chemin d’accès est protégé par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au début du XVIIIème siècle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallée de l’Ubaye appartenant à M. de Savoie, Vauban en fermera les débouchés en créant de petites places fortes à Guillaume au débouché du col de la Cayolle, à Colmars au débouché du col d’Allos, et à Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les défilés du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV décide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontière alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet à Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencés en février de la même année, ne sont pas réalisés en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcées : le chemin fortifié date de cette époque. Les portes d’Italie et de France sont également renforcées. La citadelle, perchée sur son piton rocheux, témoigne encore des efforts pour prévenir les tentatives d’invasion. Le ministère de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations à la communauté, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencé, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit réglé. Jusqu’au XIXe siècle, Entrevaux n’est relié au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice à Barcelonnette par Puget-Théniers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinéraire traditionnel. Et la route impériale relie Entrevaux à Nice en 1873, mettant fin à des siècles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) éloigne la frontière. Cependant, la forteresse est utilisée jusqu’au début du XXe siècle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la Première Guerre mondiale. Le chemin de fer est inauguré en 1907 : Entrevaux est alors relié à Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrêt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice à Digne est ensuite prolongée jusqu’à Annot en 1908 puis achevée et inaugurée du 5 au 7 août 1911 en présence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics., perchée sur son piton rocheux, témoigne encore des efforts pour prévenir les tentatives d’invasion. Le ministère de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations à la communauté, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencé, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit réglé. Jusqu’au XIXe siècle, Entrevaux n’est relié au reste du monde que par un chENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiée et sa population civile en partie décimée. Elle se libère en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient à reprendre la place et le château avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidélité au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptée de taxes et autres impôts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activités bénéfiques à son économie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence à la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor Amédée qui en 1690 assiège Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. Dès septembre 1692 Vauban est envoyé sur la frontière avec le duché de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un ENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiée et sa population civile en partie décimée. Elle se libère en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient à reprendre la place et le château avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidélité au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptée de taxes et autres impôts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activités bénéfiques à son économie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence à la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor Amédée qui en 1690 assiège Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. Dès septembre 1692 Vauban est envoyé sur la frontière avec le duché de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empêche Vauban de se rende à Entrevaux. Il ne visitera la cité que lors de sa deuxième inspection des frontières de Savoie par « des chemins que le diable à fait… ».Mais cela ne l’empêche pas de donner ses instruction à son ingénieur en chef Niquet et après l’avoir corrigé à adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 février 1693. La particularité du site d’Entrevaux toute proportions gardées, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturée par une rivière, Besançon, que pour répondre à l’impossibilité de développer un système bastionné en profondeur il a imaginé les tours à canon qu’il développera ensuite à Belfort et dans diverses places fortes de même configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la règle qui a toujours présidée à ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande économie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillées et également commandées de près ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une méthode de fortification à y observer, qui est celle des tours bastionnées et des murailles couvertes, un peu fortes, percées d’embrasures et de créneaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux défenses ». Ces tours bastionnées pourront servir de cave, de grenier , de magasin à poudre, de caserne, d’hôpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnée bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriétés là…dans leurs trois étages, il y aura de quoi placer commodément 6 pièces de canon sur chaque flanc ou leur équivalent, de sorte que dans un même bâtiment on trouvera tout ce qui peut convenir à une fortification parfaite, ajoutant à cela les fossés et les escarpements du roc, partout où il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra à faire de très bonnes places et bien sûres où il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthétise sa pensée face au problème posé par cette frontière : « par les moyens des châteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de très petite capacité, on n’aura besoin que d’une très petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les châteaux où il faut des troupes réglées qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composées de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres à guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumés : quant aux châteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront à les garder et défendre »…. Vauban la découvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons à Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous âges et de tous sexes….elle n’en est pas moins mal bâtie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dépendant… » On construit une nouvelle cathédrale au début u XVIIème siècle ; Elle sera achevée en 1630 son clocher n’étant terminé qu’en 1667.La cathédrale est intégrée au rempart pour sa propre défense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage à Corne pour la défense de la porte de Savoie. De cette époque on voit la construction d’une première tour à canons. On préconise de doter la cathédrale d’une plateforme à canons, quant à la cathédrale elle-même elle apparait destinée à servir d’hôpital pour 96 hommes en cas de siège. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste à doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de décharge lorsque nécessaire. Les embrasures et meurtrières sont réservées au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebâti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevées en 1690 défendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis à flèche avec un système de contrepoids. Il était couplé avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre côté du pont l’entrée est protégée par une tour carrée formant barbacane, à mâchicoulis et archères. Vauban élabore un projet ambitieux pour cette tête de pont avec construction d’un monumental ouvrage à corne. Ce projet couteux ne sera jamais réalisé. Les tours bastionnées seront finalement réalisées par l’ingénieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales à deux niveaux de feu. Le premier étage est voûté à l’épreuve des boulets. Il est équipé d’un puits et de trous de ventilation pour évacuer les fumées dégagées par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait être démontée en temps de guerre. Très exposées aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrées par des pilotis à pointes ferrées enfoncées dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblées pour former un quadrillage charpenté. Cette structure est remplie de graviers et surmontée de blocs de pierres afin de former une digue capable de résister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un château probablement bâti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piètre opinion lorsqu’il le découvre : « il est très mal bâti, très imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nécessaires à la garnison et d’ailleurs sans autre défense que celle de la situation qui est presque inaccessible du côté de la ville mais très accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien château, notamment les murailles et faire approfondir de 4 à 5 mètres le fossé qui le sépare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis à flèche prolongé par un pont dormant et la poterne est renforcée par un mâchicoulis. A l’intérieur de l’ancien château on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mène de la ville à la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dérivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emporté lors des grandes pluies. Un magasin à poudre est construit entouré d’un mur près de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accès à la citadelle. Enfin ce chemin d’accès est protégé par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au début du XVIIIème siècle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallée de l’Ubaye appartenant à M. de Savoie, Vauban en fermera les débouchés en créant de petites places fortes à Guillaume au débouché du col de la Cayolle, à Colmars au débouché du col d’Allos, et à Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les défilés du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV décide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontière alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet à Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencés en février de la même année, ne sont pas réalisés en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcées : le chemin fortifié date de cette époque. Les portes d’Italie et de France sont également renforcées. La citadelle, perchée sur son piton rocheux, témoigne encore des efforts pour prévenir les tentatives d’invasion. Le ministère de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations à la communauté, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencé, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit réglé. Jusqu’au XIXe siècle, Entrevaux n’est relié au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice à Barcelonnette par Puget-Théniers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinéraire traditionnel. Et la route impériale relie Entrevaux à Nice en 1873, mettant fin à des siècles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) éloigne la frontière. Cependant, la forteresse est utilisée jusqu’au début du XXe siècle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la Première Guerre mondiale. Le chemin de fer est inauguré en 1907 : Entrevaux est alors relié à Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrêt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice à Digne est ensuite prolongée jusqu’à Annot en 1908 puis achevée et inaugurée du 5 au 7 août 1911 en présence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics.