GLOSSAIRE

Dictionnaire multilingue de la fortification (cf. International Fortress Council) : 

LE GLOSSAIRE :

 Angle : Angle flanquant : angle par lequel le flanc d’un bastion se rattache à la courtine.

Angle flanquĂ© : angle formĂ© par les deux faces d’un saillant et qui en constitue « la pointe ».

Angle mort : zone non atteinte par les projectiles des tirs directs; leur trajectoire Ă©tant rectiligne, l’assaillant se met Ă  l’abri dans un angle mort avant un assaut, pour entreprendre une sape ou un fourneau de mine; le dĂ©fenseur doit s’assurer de n’en laisser aucun. 

Banquette : plate-forme au sommet du rempart ou d’un chemin-couvert protĂ©gĂ©e par le parapet, pour mettre de l’infanterie ou de l’artillerie en position de tir. 

Bastion : ouvrage de forme pentagonale et de profil remparĂ© dont l’artillerie des deux flancs flanque les fossĂ©s et celle des deux faces tire sur la campagne. Le fossĂ© est prĂ©cĂ©dĂ© d’un glacis, en pente descendante vers la campagne, qui protĂšge la crĂȘte du bastion  bien moins Ă©levĂ© que les anciennes tours mĂ©diĂ©vales. 

Batardeau : massif de maçonnerie qui traverse toute la largeur du fossĂ© : on le place ordinairement vis-Ă -vis les angles saillants des bastions et des demi-lunes, et sur le prolongement des capitales de ces ouvrages. On fait des batardeaux dans les fossĂ©s d’une place, pour en retenir l’eau et empĂȘcher qu’elle ne s’écoule par les endroits du fossĂ© qui se trouvent plus bas que les autres. 

Bombe (XVIĂš- XIXĂš) : projectile munie d’une mĂšche expĂ©diĂ©e en courbe par une sorte de mortier et dont l’explosion causait d’importants dĂ©gĂąts. 

BrĂšche : Effondrement obtenu dans un rempart par la mine ou le canon lors d’un siĂšge pour permettre Ă  l’assaillant de pĂ©nĂ©trer dans la place ? 

Camouflet : terme du gĂ©nie militaire dĂ©signant une charge d’explosif destinĂ©e Ă  dĂ©truire une galerie ennemie, ou Ă  neutraliser la mine prĂ©parĂ©e par les sapeurs ennemis. La charge est mesurĂ©e et prĂ©vue pour ne pas dĂ©boucher en surface ou dĂ©truire les ouvrages amis. 

CaponniĂšre : dans la fortification bastionnĂ©e, c’est un masque en terre placĂ© dans le fossĂ© pour protĂ©ger un passage. Dans les forts du XIX Ăšme siĂšcle, c’est une casemate basse placĂ©e au fond du fossĂ© et contre l’escarpe, armĂ©e de canons tirant des balles contre l’infanterie ennemie descendue dans le fossĂ© ou de petits projectiles contre les passerelles. Elle est dite «simple» ou «double» en fonction du nombre de fossĂ©s Ă  battre, un ou deux. 

Casemate : c’est Ă  l’origine une salle fermĂ©e en maçonnerie rĂ©sistant aux projectiles de siĂšge, prĂ©sentant une ou plusieurs ouvertures de tir pour une piĂšce d’artillerie. Par extension, toutes les piĂšces protĂ©gĂ©es des projectiles de siĂšge, Ă  vocation de chambre de tir ou non, ont reçu ce nom Ă  partir du XVIIIĂšme siĂšcle. (ill. casemate Haxo)

Caserne : Jusqu’au XVIIe, les soldats Ă©taient « caernĂ©s » chez les habitants de leur ville de garnison. Les premiĂšres casernes ont Ă©tĂ© construites sous le rĂšgne de Louis XIV sous l’impulsion de Vauban, mĂȘme s’il n’en est pas l’initiateur, il contribue trĂšs largement Ă  la diffusion de leur emploi — et dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, quelques autres auteurs tĂ©moignent d’un intĂ©rĂȘt certain pour les casernes — on peut citer Jean Sturm (1507 – 1589) ou Bernard Forest de Belidor (1698-1761)— sans pour autant dĂ©velopper le sujet.  Pour Vauban, la caserne prĂ©sente deux intĂ©rĂȘts majeurs. Elle hĂ©berge la troupe, qui n’est plus chez l’habitant, et peut ainsi ĂȘtre contrĂŽlĂ©e et elle place les soldats Ă  l’abri des bombes. Les casernes doit ĂȘtre Ă  l’épreuve de la bombe (ndr : la bombe correspond Ă  la dĂ©nomination des projectiles tirĂ©s par les mortiers Ă  cette Ă©poque) se gĂ©nĂ©ralisent au 18e siĂšcle et resteront d’un usage commun jusqu’au premier conflit mondial oĂč elle disparaĂźtra au profit de casernements souterrains tels ceux de la ligne Maginot.La caserne, du latin castra, est un bĂątiment spĂ©cifiquement destinĂ© au logement des troupes. Fin XVIIĂš, dĂ©but XVIIIĂš la caserne a une nouvelle vacation, elle peut devenir dĂ©fensive et leurs constructions se dĂ©veloppera sous l’Empire puis avec Haxo et SerrĂ© de RiviĂšre. 

Cavalier : massif de terre placĂ© en arriĂšre et plus haut que le rempart sur un bastion dont il double les feux par sa propre artillerie. Dans les forts de 1874, il abrite les casemates voĂ»tĂ©es de la caserne et supporte les traverses et emplacements de l’artillerie lourde Ă  longue portĂ©e. 

Chemin couvert : chemin de ronde placĂ© au sommet de la contrescarpe et abritĂ© par un parapet marquant le dĂ©part du glacis vers la campagne. Des rĂ©duits triangulaires, composĂ©s d’un mur crĂ©nelĂ© et d’un fossĂ© de trĂšs faible profondeur, peuvent y ĂȘtre placĂ©s pour protĂ©ger le passage d’une entrĂ©e. 

Coffre de contrescarpe : casemate de dĂ©fense du fossĂ© placĂ©e dans les angles de la contrescarpe sous les terres du glacis de maniĂšre Ă  Ă©chapper aux vues et aux tirs ennemis. Lorsque le coffre se prolonge sous une longue partie de la contrescarpe ou fait face Ă  une caponniĂšre, on parle de «galerie de contrescarpe». De mĂȘme, on trouve parfois des galeries d’escarpe. 

Courtine : partie de muraille entre deux organes de flanquement, tours, bastions ou caponniĂšres.

Chemin de Ronde : Passage continu amĂ©nagĂ© au sommet d’une courtine ou d’une tour et destinĂ© aux guetteurs et aux tireurs. 

Chicanes : Coudes successifs dans le tracĂ© d’un couloir pour en favoriser la dĂ©fense pied Ă  pied et pour Ă©viter les feux d’enfilade. Sert aussi Ă  contourner une traverse en toute sĂ©curitĂ©. 

Contremine : Galerie souterraine creusĂ©e par les dĂ©fenseurs sous le glacis et destinĂ©e Ă  recevoir des mines que l’on fait exploser sous les pieds des assaillants et pour dĂ©truite leurs galeries de mines. 

Contrescarpe : Paroi du cĂŽtĂ© extĂ©rieur d’un fossé 

Cordon : Moulure semi circulaire soulignant le raccord de l’escarpe d’une courtine avec le parapet maçonnĂ©. Le cordon a Ă©galement un rĂŽle dĂ©fensif : il sert Ă  Ă©loigner de l’escarpe les Ă©chelles et les grapins qu’il rend de ce fait plus vulnĂ©rables. 

Courtine : Pan de muraille compris entre deux bastions. Elle prend le nom de rempart lorsqu’elle est adossĂ©e Ă  ne masse de terre. 

CrĂȘte de feu : ElĂ©ment d’un parapet en pente vers l’intĂ©rieur, sur lequel on s’appuie pour tirer. 

Cunette : petit canal établi dans le fossé pour évacuer les eaux pluviales et plus rarement des eaux usées vers un puisard. 

Dame (ou Demoiselle) : Ce sont des complĂ©ments de fortifications utilisĂ©es pour bloquer le cheminement d’un homme Ă  califourchon sur un mur, un batardeau, une caponniĂšre, une cloture, C’est un moyen efficace anti-intrusion. Il s’agit d’un obstacle massif, gĂ©nĂ©ralement cylindrique ou tronconique, posĂ© sur le faĂźte d’une traverse, pour empĂȘcher que celle-ci ne serve de cheminement Ă  l’assiĂ©geant.

a : batardeau     b : Dame ou demoiselle © IFC

DĂ©filer : DĂ©filer un ouvrage, c’est le disposer de telle sorte que les crĂȘtes et, Ă  leur dĂ©faut, des masses couvrantes, dĂ©robent aux vues de l’assaillant, le personnel et le matĂ©riel placĂ©s Ă  l’intĂ©rieur. Le dĂ©filement n’est jamais absolu. On le dĂ©finit d’ailleurs par la mesure de la tangente de l’angle maximal de chute des projectiles, angle au-delĂ  duquel la protection n’est plus assurĂ©e (exemple dĂ©filement au 1/2, au 1/4). La zone protĂ©gĂ©e se nomme la zone dĂ©filĂ©e.. C’est se cacher aux vues et protĂ©ger des tirs de l’artillerie adverse, un organe sensible d’un ouvrage par la constitution d’un masque en terre ou maçonnerie.

Dehors : Ouvrage qui, sans ĂȘtre rattachĂ© au corps de place, est construit dans le fossĂ© (voir « avancĂ©e »). 

Demi-lune : ouvrage de forme triangulaire placĂ© dans le fossĂ© en avant du milieu du rempart et trĂšs souvent en protection d’une porte.

Embrasure : Endroit oĂč l’on mettait Ă  feu le canon. Ouverture mĂ©nagĂ©e dans l’épaisseur d’une construction nĂ©cessitĂ©e par le percement d’une baie. Dans la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, il s’agit d’une niche voĂ»tĂ©e mĂ©nagĂ©e dans l’épaisseur, souvent dĂ©mesurĂ©e, des murailles. Énorme Ă  l’intĂ©rieur, restreinte Ă  l’extĂ©rieur, prĂ©cĂ©dant une fenĂȘtre, une archĂšre ou une meurtriĂšre, destinĂ©e Ă  recevoir un tireur ou un guetteur. 

Epaule : Angle saillant d’un bastion, formĂ© par une face et le flanc adjacent ; un bastion a deux Ă©paules. 

Escarpe : mur soutenant les terres du rempart et faisant face Ă  la contrescarpe soutenant celles du glacis. Ces deux murs dĂ©limitent le fossĂ©. Lorsque l’escarpe ne monte qu’à mi-hauteur du rempart, elle est dite «semi- dĂ©tachĂ©e». Elle est «dĂ©tachĂ©e» quand elle ne soutient plus que le pied du rempart qui est alors talutĂ© en pente. Dans ces deux derniers cas, l’escarpe prĂ©sente souvent un mur crĂ©nelĂ© et un chemin de ronde.

Face : partie de la courtine d’un bastion ou d’un ouvrage tourn vers l’ennemi. La ou les faces sont reliĂ©es Ă  la gorge par des flancs.

Fascine : Fagot de branchages tressĂ© servant Ă  retenir les terres d’un remblai. 

Fossé : Ă  l’époque de la fortification bastionnĂ©e (8 Ă  10 mĂštres), alors que sa profondeur s’accentue (9 Ă  10 mĂštres), particuliĂšrement dans les forts.

FossĂ© diamant : petit fossĂ© affectant la forme d’un diamant taillĂ© (formes anguleuses), situĂ© en avant des ouvrages. Ce fossĂ© est large d’un mĂštre Ă  cinq mĂštres et profond de trois mĂštres Ă  quatre mĂštres. Il est situĂ© en avant de toutes sortes d’ouvrages tels que : caponniĂšres, poternes, entrĂ©es, , blocs
  Ce fossĂ© prĂ©cĂšde les embrasures d’un organe de dĂ©fense de façon Ă  empĂȘcher toute approche de ces derniĂšres. Il Ă©tait demandĂ© que le fond du fossĂ© diamant se situe Ă  trois mĂštres au moins en dessous du niveau infĂ©rieur des embrasures. le fossĂ© diamant sert aussi Ă  Ă©viter que les amas de dĂ©bris de maçonnerie ou de terre pouvant ĂȘtre provoquĂ©s par les tirs au pied des ouvrages ne viennent rapidement obturer les embrasures. Le fossĂ© diamant est un Ă©lĂ©ment typique de la plupart des blocs de la ligne Maginot.

Front : dans les forts de 1840, le «front bastionné» comprend le rempart et les faces et flancs des bastions adjacents assurant la dĂ©fense du fossĂ©. Dans les forts de 1874, le «front polygonal» se compose du rempart et d’une caponniĂšre.

Gabion : Paniers cylindriques sans fond qui, remplis de terre et alignés, forment parapet  de protection.

Glacis : terrain incliné en pente douce entre le chemin couvert et le niveau naturel du terrain entourant le fort. Sa régularité facilite les tirs défensifs depuis le haut du rempart.

Gorge : front d’un ouvrage tournĂ© du cĂŽtĂ© le moins exposĂ© aux tirs ennemis, souvent celui de la ville dĂ©fendue. La porte d’un fort est gĂ©nĂ©ralement placĂ©e sur la gorge.

Haha : Interruption, coupure (d’au moins quatre mĂštres et profonde) pratiquĂ©e dans un passage Ă  l’exemple d’une poterne, dans une rampe, un escalier
que l’on franchit sur un pont mobile, des poutrelles ou des madriers faciles Ă  ĂŽter en cas de besoin. On prĂ©tend que le fils de Louis XIV (Louis de France, 1661-1711, dit le Grand Dauphin) a fait donner ce nom Ă  cette sorte d’ouverture qu’il aperçut pour la premiĂšre fois dans les jardins de Meudon, et au sujet de laquelle il s’écria dans sa surprise : ah ! ah !

Lunette : Petit ouvrage avancĂ© sur les dehors, pour surveiller des approches cachĂ©es Ă  la place. La lunette a gĂ©nĂ©ralement la mĂȘme forme que la demi-lune, mais elle n’est pas intĂ©grĂ©e comme celle-ci dans un front bastionnĂ©. Elle est souvent placĂ©e sur la capitale (axe de symĂ©trie) d’un bastion. 

Mur Ă  la Carnot : Un mur constituĂ©e par une paroi solide et Ă©paisse construite Ă  l’extĂ©rieur du bĂątiment Ă  dĂ©fendre, situĂ© Ă  quelques mĂštres et pourvu de niches internes et de crĂ©neaux de tirs oĂč les soldats peuvent battre le fossĂ© par lacunes dans la maçonnerie. 

Orgues : herse Ă  barres indĂ©pendantes, parfois appelĂ©es « orgues de la mort ». Vauban l’utilise Ă  Besançon dans la tour de la Porte Saint Etienne. Le passage comprend un pont levis amenant Ă  une porte Ă  double battants renforcĂ©s, puis une herse avec un systĂšme d’orgue et enfin deux portes successives. 

Orillon : Ă©lĂ©ment avancĂ© en maçonnerie Ă  l’angle d’un bastion, en saillie, pour couvrir le canon placĂ© dans le flanc, dont la figure ronde ou carrĂ©e peut rappeler la forme d’une oreille. Vauban explique dans son « TraitĂ© de la dĂ©fense des places » comment doit ĂȘtre conçu une place fortifiĂ©e : « Les faces sont les seules exposĂ©es et toujours les premiĂšres attaquĂ©es, comme les plus accessibles des corps de place. On n’a rien trouvĂ© de mieux jusqu’à prĂ©sent pour la dĂ©fense des places que les bastions dont les meilleurs sont ceux qui ont des flancs Ă  orillons faits Ă  la moderne, et des flancs bas intĂ©rieurs, lesquels, outre leur usage ordinaire, peuvent encore servir de souterrains quand ils ne sont pas attaquĂ©s
. ». C’est un massif de maçonnerie arrondi dont on garnissait primitivement l’angle d’épaule des bastions, dans le but de protĂ©ger les dĂ©fenseurs du flanc. Il peut ĂȘtre pourvu d’étages bas casematĂ©s. 

Parados : massif de terre, ou mur de pierre, protĂ©geant des plates-formes d’artillerie des tirs ennemis pouvant venir de l’arriĂšre. Dans les forts de 1874, le cavalier ou le massif central fait office de parados du rempart de tĂȘte.

Parapet: Massif de terre placĂ© au sommet du rempart, d’un cavalier ou du chemin couvert pour protĂ©ger les piĂšces d’artillerie ou le personnel des tirs frontaux ennemis. DestinĂ© Ă  dĂ©filer les emplacements de tir Ă  ciel ouvert au sommet d’une enceinte, d’une tour, d’un rempart ou sur un chemin couvert, c’est un simple mur, souvent crĂ©nelĂ©, ou un massif terrassĂ© et gazonnĂ© comprenant habituellement un talus intĂ©rieur et une plongĂ©e, elle-mĂȘme quelquefois soutenue par un talus extĂ©rieur. Des sorties peuvent ĂȘtre prĂ©vues pour communiquer avec le chemin de ronde. 

Pas de Souris : Petit escalier de communication dans la contrescarpe du fossĂ©, vers le chemin couvert ou un ouvrage extĂ©rieur. La marche infĂ©rieure peut ĂȘtre Ă  1,50 mĂštre du fond du fossĂ©, permettant de conserver la fonction d’obstacle, et ĂȘtre remplacĂ©e par une Ă©chelle mobile en bois. 

Place d’armes : espace servant Ă  rassembler des troupes pour une sortie ou Ă  les faire Ă©voluer. Dans les forts de 1840, elle est placĂ©e au centre des casernes.

Place Forte : ou une place, est un ensemble cohĂ©rent de fortifications visant Ă  protĂ©ger non seulement le terrain enclos, mais aussi le terroir environnant et un territoire situĂ© en arriĂšre (vis-Ă -vis d’un ennemi) de la place. Les places fortes s’établissent sur les voies gĂ©ographiques les plus aisĂ©es, les points de passage les plus frĂ©quentĂ©s : soit des franchissements (site-pont, col de montagne), soit des atterrissages ou des points d’accostage (en bord de mer, de lac ou de riviĂšre), soit tout point d’une route frĂ©quentĂ©e.

Pont dormant : Ɠuvre d’architecture dĂ©fensive, intĂ©grĂ©e Ă  une structure fortifiĂ©e, dont il est gĂ©nĂ©ralement un des rares accĂšs possibles et pouvant ĂȘtre facilement contrĂŽlĂ©. Il peut ĂȘtre soit : un pont Ă©tabli sur un fossĂ© et qui est fixe, contrairement au pont-levis,ou la partie fixe du pont Ă  laquelle est rattachĂ© le pont-levis. Sa position est dite dormante. L’appellation dormant ou dormante fait donc rĂ©fĂ©rence Ă  l’immobilitĂ© de cette structure d’accĂšs, par opposition Ă  la mobilitĂ© du pont-levis. Il doit nĂ©cessairement se trouver sous les feux des bastions ou des caponniĂšres. 

Pont Ă  effacement latĂ©ral :   Il se dĂ©place latĂ©ralement mĂ©caniquement perpendiculairement Ă  l’axe du passage rendant impossible le franchissement. TrĂšs utilisĂ© dans les fortifications de SerĂ© de RiviĂšre. 

Pont Ă  effacement longitudinal : mĂ©canisme semblable au pont Ă  effacement latĂ©ral mais il coulisse sous le passage d’entrĂ©e laissant un vide au dessus du fossĂ© de gorge (fortification SerĂ© de RiviĂšre). 

Pont levis : Pont que l’on peut relever pour crĂ©er une coupure devant l’entrĂ©e d’une place. 

Pont levis Ă  bascule arriĂšre : Un prolongement rigide du tablier vers l’intĂ©rieur forme un contrepoids qui peut s’enfoncer dans une fosse en pivotant d’un quart de cercle. Pour pallier l’incertitude du verrouillage, on dispose un plancher fixe au-dessus du contrepoids. 

Pont levis Ă  flĂšche : Dans ce systĂšme, le tablier basculant est assujetti Ă  la base de la porte par deux pivots faisant office de charniĂšres. Il est soulevĂ© par deux longues poutres de bois (flĂšches) reliĂ©es par des chaĂźnes Ă  l’extrĂ©mitĂ© du tablier. Un contrepoids prolonge les flĂšches vers l’intĂ©rieur. 

Poterne : Dans la fortification bastionnĂ©e, la poterne est une galerie maçonnĂ©e, inclinĂ©e, voĂ»tĂ©e et noyĂ©e dans les terres du parapet, permettant de descendre dans le fossĂ©. La communication est Ă©tablie Ă  l’aide d’un escalier ou d’une rampe mobile en bois facilement escamotable. La poterne a ordinairement 2,50 mĂštres de largeur et autant de hauteur. 

Redan : Se dit des lignes, des faces qui forment des angles saillants et rentrants, de maniÚre à se flanquer réciproquement.

Ravelin : inspirĂ© de la Barbacane mĂ©diĂ©vale. Sa forme peut ĂȘtre circulaire, en fer Ă  cheval (Brest) ou en V conforme au tracĂ© bastionnĂ©. Dans ce tracĂ©, le ravelin se distingue de la contre-garde en ce qu’il est situĂ© devant la courtine, l’autre se situant devant les coins ou angles flanquĂ©s des bastions. Dans la fortification des annĂ©es 1800, c’est une levĂ©e de terre affectant la forme d’un triangle, amĂ©nagĂ©e face Ă  l’entrĂ©e des fort s sur les glacis attenant Ă  la contrescarpe. Son rĂŽle est d’empĂȘcher un tir direct dans l’entrĂ©e du fort.

Redoute : Ouvrage extĂ©rieur clos et indĂ©pendant, de tracĂ© carrĂ© ou polygonal, dĂ©pourvu de bastions. La redoute est spĂ©cialement construite pour servir de rĂ©duit local et gĂ©nĂ©ralement pour porter de l’artillerie. C’est un ouvrage de l’attaque comme de la dĂ©fense : aussi est-ce quelquefois une construction provisoire

RĂ©duit : Ouvrage construit Ă  l’intĂ©rieur d’un autre, oĂč l’on peut se retrancher. C’est l’abrĂ©viation de « rĂ©duit dĂ©fensif ». Ex. : rĂ©duit de demi-lune. 

Rempart : mur Ă  contreforts intĂ©rieurs contenant la poussĂ©e de la levĂ©e de terre qui augmente sa rĂ©sistance aux projectiles des engins de siĂšge ou de l’artillerie.

Retranchement : organisation, souvent de fortification de campagne en terre, Ă©tablie pour dĂ©fendre une position importante ou l’intervalle entre deux forts.

Rue du rempart : chemin militaire pavĂ© passant en arriĂšre d’un rempart, facilitant la circulation des troupes, de l’artillerie et des approvisionnements pour dĂ©fendre celui-ci ou effectuer des sorties.

Saillant : l’angle saillant est celui dont la pointe est tournĂ©e vers la campagne, par opposition Ă  l’angle rentrant qui est celui dont la pointe regarde la place. 

Sape : Ensemble des travaux souterrains conduits par l’assaillant pendant un siùge. 

Sortie : action offensive des troupes assiĂ©gĂ©es visant Ă  dĂ©truire les travaux de l’assiĂ©geant ou Ă  percer ses lignes pour rejoindre une armĂ©e venant au secours des assiĂ©gĂ©s.

Talus : Pente de la base d’un rempart, ayant un fruit accentuĂ© pour assurer la stabilitĂ© naturelle des terres contenues. 

Tenaille : Dehors bas placĂ© devant la courtine et formĂ© de deux faces en angle rentrant, qui prolongent les faces des bastions voisins. La tenaille dissimule les parties basses des courtines et interdit les brĂšches. Elle n’abrite pas de dĂ©fenseurs, sauf pour donner des feux d’infanterie en fond de fossĂ© et pour couvrir la courtine. Elle est alors surmontĂ©e d’un parapet.

Tir indirect : les piĂšces d’artillerie Ă  tir indirect ont une trajectoire de tir courbe au point de pouvoir ĂȘtre placĂ©es derriĂšre un masque ou dans une casemate et donc de tirer sans voir leur but. Ce ne sont cependant pas des mortiers dont l’angle de tir est toujours supĂ©rieur Ă  45°. Les piĂšces du rempart sont Ă  tir et visĂ©e directs.

Tobrouk : petit ouvrage bĂ©tonnĂ© enfoui dans le sol. Ce dernier, plus communĂ©ment, appelĂ© Ringstand, est issu du programme des fortifications de campagne renforcĂ©es, donc bĂ©tonnĂ©s, codĂ© dans la terminaison allemande Vf pour VerstarktfeldmĂ€ssig. A chaque ouvrage de ce programme, un numĂ©ro de construction est attribuĂ© correspondant Ă  un type de rĂ©alisation dotĂ© d’un armement spĂ©cifique. 

 

 

 Tourelle : chambre de tir cuirassĂ©e contenant une ou plusieurs armes, s’effaçant par translation verticale Ă  l’intĂ©rieur d’un massif bĂ©tonnĂ© pendant les pĂ©riodes oĂč elle ne tire pas. 

Traverse : masse de terre perpendiculaire Ă  la crĂȘte du rempart protĂ©geant la plate-forme d’artillerie des tirs de flanc. Quand la traverse partant du rempart vient se perdre dans la masse d’un parados, on dit qu’elle est «enracinĂ©e». Certaines traverses sont munies d’un abri voĂ»tĂ© en maçonnerie, on parle alors de «traverse abri».

VoĂ»te Ă  l’épreuve : VoĂ»te assez Ă©paisse pour rĂ©sister Ă  l’impact d’une bombe. TrĂšs dĂ©veloppĂ© dans les fortifications de Vauban qui souhaite Ă©pargner le sang, la voĂ»te fait alors 1 m ou plus.  Avec l’obus torpille, les voĂ»tes sont sans cesse renforcĂ©es en Ă©paisseur ; complĂ©tĂ©e avec du blindage (tĂŽle, acier) et avec des matĂ©riaux trĂšs rĂ©sistants (bĂ©ton armĂ© depuis la premiĂšre guerre).

 

 

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